CHAPITRE 9 : The new neighbor.

140 9 2
                                    





LUNE



L'envie irrésistible de s'enfuir en courant.

C'est ce que je ressens lorsque je vois mon nouveau voisin. Il a maintenant emménagé depuis deux jours, tout seul, sans famille. Ma mère a fait sa connaissance le jour de son arrivé, moi j'en fais la connaissance aujourd'hui.

Maintenant.

-Euh bonjour ?

Il est devant moi, sur le seuil de ma porte d'entrée, le plat de ma mère en main -qui a vu bien trop de mondes ces derniers jours-. Ce monsieur a environ la quarantaine. Ses cheveux grisonnent mais il reste bien conservé. J'ai la sensation de l'avoir déjà vu... Ces yeux... ils sont...si sombres. L'obscurité émane de lui et mon corps ne réagit pas bien à sa présence. Mon rythme cardiaque s'emballe et mes doigts sont tremblants sur la poignée de la porte.

-Bonjour, je viens rendre ça à ta mère, est-ce qu'elle... est là ?

C'était une question des plus anodines mais son ton, lui ne l'était pas. Cette voix rugueuse et grêle Je la connais. Je l'ai déjà entendu auparavant. Je n'arrive juste pas à me souvenir où.

-Elle se repose, je -je vais le prendre.

-Parfait. Merci beaucoup ma jolie.

Ma jolie.

Je me figeais un instant, perturbée, mais à peine avais-je récupéré le plat qu'il était déjà repartit dans la direction de la maison d'à côté. Je regarde sa silhouette familière s'en aller tranquillement et je ne peux m'empêcher de trembler, comme si j'étais en danger. Je me dépêche de refermer la porte.

Ma jolie. On m'a déjà donné ce surnom, je l'ai sur le bout de la langue. Je suis sûre que je peux m'en rappeler. Ma jolie...

-Ça va ma canaille ?

-Oh ! Papa tu m'as fait peur !

-Excuse-moi je ne voulais pas. C'était qui ?

-Le nouveau voisin.

Deux jours sont passés depuis "l'incident", j'ai évité ma maison comme j'ai pu, donc par extension, mon père aussi. Je trainais à l'université, au café, à la bibliothèque, parfois juste dehors, dans la forêt. Je faisais de mon mieux pour sortir tôt et rentrer tard. Ça fonctionnait, jusqu'à maintenant.

J'aimais le week-end avant, j'aimais la tranquillité qu'il m'apportait, c'était l'enfer la semaine, le paradis le week-end. Maintenant, c'est juste l'enfer.

-Qu'est-ce qu'il voulait ?

Je lui indique l'objet dans mes mains sans rien ajouter de plus, commençant doucement à reculer vers le salon et à transpirer de peur. C'était comme ça maintenant, il me faisait peur.

-Tu peux venir là haut chérie ? J'ai quelque chose pour toi.

Les sirènes s'activaient dans ma tête et le mot « danger » clignotait devant mes yeux.

-Tu as quelque chose pour moi ? Tu ne veux pas me l'amener ? Je vais passer à table là.

J'étais impressionnée par mon calme, mais je pouvais presque sentir mon sang-froid s'effondrer au fur à mesure que le silence de la maison érigeait ses murs autour de nous.

-Ça ne sera pas long, t'en fais pas, me répond-il en souriant.

-Où est maman ? Je demande la voix tremblante.

-Elle dort encore, on est resté éveillé jusqu'a tard hier.

-Ah. Bah je voudrais avoir le temps de manger avant de sortir alors emmène le moi en bas. S'il te plaît.

LUSTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant