CHAPITRE 28 : New-York.

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ISAAC

New-york, Queens, 18h00.

-Tiens.

Je lui pose le sac chaud de In-n-Out sur les jambes et me réinstalle au volant.

-Non merci.

-Mange.

-Je n'ai pas faim.

-Alors force toi, je t'ai pas vu manger depuis des jours.

Elle expire bruyamment par le nez en regardant le tumulte que la vie à New-york apporte. Nous sommes arrivés il y a quelques heures mais on a déjà enchaîné tous les « rendez-vous » auxquels on devait assister, Brooklyn, Bronx, et en dernier Queens. C'est cliché, mais c'est la pure vérité : les petits ghettos cachent le plus gros traffic.

À ma surprise Lune-Isabelle est restée à l'écart, elle parlait à peine à chaque fois qu'on rencontrait un chef de cartel, ses seules demandes étaient de savoir comment ils s'appelaient, sur quoi ils régissaient et quels étaient les accords exacts qu'ils avaient avec mon père. Heureusement pour eux, personne n'a remis en cause sa présence, j'aurais eu aucun scrupule à arracher leur armes et leur âmes.

Avec le chef de la police elle s'est montré un peu plus impliquée en suggérant de l'appeler sur son numéro personnel pour revoir quelques détails. J'ai pas manqué de lancer un regard noir à ce dernier, lui promettant intérieurement la fin de sa vie si il s'imaginait quoi que ce soit avec elle.

Je sais ce qu'elle compte faire et ça s'annonce mal pour la dynastie Kent. Pourtant, je lui ai quand même donné toutes les informations dont elles avaient besoin et même plus encore. J'ai parfois cette petite voix intérieur qui me demande pourquoi je laisse faire ça, comment je peux laisser faire ça. Puis je me rappel que j'ai toujours eu envie de détruire l'empire de ma « famille ». J'en avais juste pas le courage.

Ils méritent tous ce qui va se passer. Et bien pire.

C'est aujourd'hui que je me venge. C'est avec plaisir que je participe à cette trahison. Le seul pour qui j'aurais pu ressentir des remords c'est mon oncle, Oliver. Mais il s'est enterré au moment où il a touché à la fille qui me toise actuellement parce que je la force à manger.

Après quelques regards insistant elle prends sa boisson et ses frites pour répéter la même horreur qu'à chaque fois : les tremper dans son coca. Je secoue la tête mais au moins elle mange.

-Ne jettes pas le reste si t'en veux plus, tu finiras après.

Elle fronce les sourcils et s'arrête dans son geste.

-Tu détestes le gaspillage, déclare t-elle.

Je me crispe instantanément, détourne le regard et démarre le moteur, enclin à ne pas m'étaler sur le sujet.

Elle plisse ses beaux yeux, mais ne s'attarde pas sur ma réaction fuyante.

Le bruit de l'orage attire mon attention, il est dix-huit heures mais il pourrait bien être vingt-trois heures. Les nuages sont tellement sombres qu'il fait presque nuit. La pluie s'abat sans répit sur le pare-brise entravant la moindre visibilité.

Un petit rire moqueur résonne dans l'habitacle.

-T'es là tu perds ton temps à aller chercher de la nourriture non nécéssaire, maintenant on est coincé.

Cette fois-ci c'est à mon tour de la toiser. J'ai vraiment envie de la démarrer.

-Toi retournes faire tes mélanges dégeulasse et laisse moi gérer.

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