CHAPITRE 14 : Accords et devinettes.

142 7 54
                                    


ISAAC

Quelques heures plus tôt. À Leaside.

Ennuyeux. Ennuyeux. Encore et toujours ennuyeux.

Fais chier.

-Entonces, qué decides ? (Alors tu décides quoi ?)

Un soupire d'agacement m'échappe.

J'observais ces tableaux moches que les hommes de mon père avaient volé dans une exposition la semaine dernière. Je n'y comprends rien à l'art. Sérieux, c'est vraiment moche. Rare sont les oeuvres qui en valent la peine de nos jours, pourtant une seule de ces merdes est estimée à 20 millions de dollars. Non vraiment je ne pige pas.

-Vendemos todo.  (On vends tout.)

-No creo que papá esté de acuerdo. (Je crois pas que papa serait ok.)

-Je m'en branle pas mal.

-Ouais bah t'auras plus rien avec quoi te branler si tu continues comme ça.

-D'accord Keegan.

Je me lève et pars vers le frigo que j'ouvre avec agacement.

L'odeur des différents fromages me prend l'odorat d'assaut. Je retiens à peine la grimace de dégoût qui se dessine sur mon visage.

Je le referme. Mon grand frère est toujours entrain de me regarder. Avec cet air exaspéré sur le visage.

Un rictus s'affiche sur le mien.

-Relax. Ça générera beaucoup plus de bénéfices que si on les avait gardés.

Et puis, ils sont moches faut le dire. J'insiste mais si vous les aviez sous les yeux vous diriez la même chose.

-Ouais si tu le dis connard.

Je toise mon frère et me barre sans me retourner. Je traverse cette maison sans âme et me fais la réflexion que je déteste vraiment être ici sans elle.

-No llegues tarde, creo que tenemos invitados. (Sois pas en retard ce soir. Je crois qu'on a des invités.)

Ouais bah justement. J'aimerais rentrer chez moi avant que cette comédie commence.

-C'est ici chez toi Isaac, me dit mon frère.

Je lui fais un signe du bras l'air de dire « ouais cause toujours pendejo ».

Je prends mes clés sur ce comptoir et me casse d'ici.

Direction Rockcliffe-Smythe.

Je mets mes lunettes parce qu'on est jamais trop sûr de rien. Je déteste les porter mais je n'ai pas non plus envie de causer un accident bêtement parce que j'aurais mal lu un panneau.

La pluie est plus déchainée que d'habitude aujourd'hui, si tant est que c'est possible. Mes essuies glaces activés à fond, je slalome rapidement entre les quartiers.

Au moment de bifurquer vers chez moi je prends finalement le tournant qui mène à gauche.

Je me gare sur ce parking comme chaque semaines et descends rapidement.

Je pousse la porte du café, regarde les alentours, il est vide. Je prends un café noir à emporter et pars d'ici en coup de vent.

Il y a quelque chose d'apaisant dans cet endroit, j'ai pris l'habitude d'y traîner mais aujourd'hui je n'ai pas envie de m'attarder.

Tu voulais juste voir si elle était là.

Elle a quitté les cours plus tôt. Pourquoi ?

Le moteur de ma jeep ronronne sous moi, c'est une des choses que je préfère sur Terre. Ma voiture et ma moto. Ouais je sais c'est un peu cliché, mais qu'est-ce qui ne l'es pas dans cette histoire ?

LUSTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant