Chapitre 11 - Philadelphie, Pennsylvanie

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_Aïe.

Maxwell tressaille sous mes doigts. Sa peau duveteuse glisse contre la mienne alors que je défais avec précaution le pansement entourant son épaule. Du coin de l'œil, j'aperçois une fossette se creuser au milieu de sa joue lorsqu'il serre les dents.

_Ne bouge pas. Je siffle, une compresse propre dans la main.

_Ne me donne pas d'ordre.

Tous ses muscles se meuvent avec grâce tandis qu'il carre les épaules pour se donner contenance. Le dos bien droit, il fixe un point invisible devant lui. Les trois derniers jours sont passés à une vitesse fulgurante. La balle, qui s'est logée à la base de sa clavicule, a été retirée mais, ce gringo doit être pansé plusieurs fois par jour jusqu'à ce que sa plaie se résorbe. Etonnamment, je n'ai pas été rappelé avant ce matin. J'ai donc eu la désagréable surprise de constater que la tâche de l'infirmière m'avait été confiée et ce pour une durée indéterminée.

Je grimace lorsque mes propres douleurs se réveillent et Maxwell me jette un coup d'œil blasé.

_Je te signale que moi aussi, je suis blessée. Je déclare en agitant devant son visage, mes bras constellés de pansements.

_Tu n'étais pas obligée de te rouler dans du verre pour faire diversion. Grogne-t-il.

Le regard noir que je lui lance l'empêche de poursuivre alors il ferme la bouche en roulant des yeux.

_Heureusement que ma diversion a fonctionné sinon je serai morte à l'heure qu'il est. Contré-je en appuyant fortement sur sa blessure.

Maxwell se soustrait de ma poigne, m'incendiant visuellement. Les flammes dans ses pupilles me lèchent le visage et je manque de me brûler face à l'intensité de l'échange.

_Quoi ? Je lâche, ironiquement.

_Dépêche-toi de finir.

Sa pomme d'Aman roule à chaque fois qu'il déglutit, à cause de la douleur. Je sens la tension émaner de toute sa personne. Jouer avec le feu ne me fais pas peur mais, je me retiens de poursuivre, ne souhaitant pas me griller alors qu'il vient tout juste de me dévoiler son identité. Amor s'est frotté les mains face à cette information –qu'il devait certainement déjà détenir. Sa joie devait surement provenir du fait que je me montrais réellement impliquée dans cette mission et qu'il ne m'avait pas envoyé à perte.

Je retire mes gants et me lève afin de jeter tous les déchets.

_C'est pas trop tôt. Raille Maxwell en se redressant.

Il attrape d'un geste brusque son tee-shirt posé sur le dossier de chaise et râle en tentant de l'enfiler. Son bras, maintenu contre son torse par le bandage, l'empêche de faire tous mouvements et il s'agite pour passer sa tête dans le col.

_Laisse-moi faire. Je persifle en attrapant les bords du tissu.

Je tire d'un coup sec et son visage réapparait, beaucoup trop proche du mien. Je fais abstraction de la distance et de ses iris plantés sur moi et je me concentre à passer délicatement le vêtement par-dessus sa blessure. Ma main effleure son biceps et ce dernier se contracte par reflexe, laissant apparaitre une veine saillante.

_Je dérange peut-être ?

Un jeune homme fait irruption dans la pièce et ses yeux alternent entre Maxwell –à moitié torse nu- et moi –beaucoup trop proche de lui. Je bondis en arrière, laissant un espace plus raisonnable entre nous.

_C'est bon, tu peux venir. Nous avons fini.

Le gringo finit de s'habiller et me contourne pour aller récupérer sa veste de costume, posée sur son bureau.

Los Encantadores [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant