Chapitre 0 - Prologue

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Il s'appelle Amor. Un prénom doux, aussi doux que ses yeux couleurs miel. Pourtant, chez lui, rien n'inspire la douceur. Si tout le monde le connait, si tout le monde s'écarte lorsqu'il passe, ce n'est pas en raison de sa beauté légendaire. Certainement pas. A Camden, il est connu comme le loup blanc. Et si vous entendez son prénom, murmuré suavement à votre oreille c'est qu'il est déjà trop tard pour vous.

« Fais de beau rêve, Amor ».

Sa marque de fabrique. Les derniers mots qui résonneront dans votre conduit auditif. Malheureusement, malgré la promesse d'une belle nuit, cette dernière sera hantée de tout, sauf de beaux rêves. Votre sommeil, désormais éternel, sera peuplé de cauchemars tout aussi noir que l'âme d'Amor.

_Mi querida !

La voix d'Amor résonne dans le hangar désaffecté où il a trouvé refuge après avoir plombé un des membres des Panthères noires. Appuyé contre une caisse en bois, il fixe un point invisible devant lui, une cigarette coincée entre ses doigts.

_Approche.

Il n'a même pas tourné la tête pourtant, il sait exactement où je suis. Son bras, aussi tendu qu'un arc, laisse apparaitre des veines saillantes alors qu'il s'enroule autour de ma taille. Comme un serpent entourant sa proie, sa main glisse le long de ma hanche avant de venir me pincer les fesses. Je me laisse faire, alors qu'il accentue la pression jusqu'à ce que je me retrouve collée à lui, dans une étreinte possessive.

Lorsqu'il tourne enfin le visage, c'est pour venir coller ses lèvres râpeuses contre les miennes. Je réprime une grimace alors que l'odeur du tabac froid mélangé à du sang séché s'immisce en même temps que sa langue dans ma bouche. Je laisse échapper un grognement, qui accentue son ardeur.

Il me mange, littéralement, le visage allant jusqu'au plus profond de moi pour m'arracher, toujours un peu plus, ma dignité.

J'ai toujours été intelligente. Maman me disait toujours que je réfléchissais trop. Elle était la seule à voir mon cerveau carburer alors que mes yeux se plissaient, à la recherche d'une réponse. Elle était la seule à voir l'étincelle pleine de malice, limite dangereuse qui dansait en arrière-plan de mes pupilles. Elle était la seule à m'avoir cerné. Et si j'aimais jouer les idiotes, c'était seulement pour me donner une image de façade. Bercer d'illusions ceux qui se croyaient plus fort, pour me glisser tout près d'eux, afin d'avoir la meilleure place pour les attaquer, directement à la jugulaire.

Voilà, pourquoi je vivais. Voilà pourquoi je suis toujours en vie.

Et je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin. J'ai mis du temps avant de rentrer dans le cercle de confiance d'Amor et maintenant que j'y suis, je compte bien prendre tout mon temps pour parvenir à mes fins. Et dans cette fin, il n'y a pas la place à l'échec. Parce que si le sang va couler, ça ne sera certainement pas le mien.

La main d'Amor se fait toujours plus entreprenante, venant s'infiltrer dans mon pantalon à la lisière de mon tanga. Et alors que je pense qu'il va aller plus loin, il s'arrache soudainement à moi, jetant son mégot à terre avant de l'écraser d'un violent coup de talon.

_Nous fêterons ça plus tard, mi querida. Souffle-t-il en me caressant distraitement la joue. Pour l'instant, j'ai une dernière chose à régler.

Il siffle et aussitôt, el Carnicero – de son vrai prénom Luciano, fait son entrée. L'homme de main d'Amor porte bien son surnom. Véritable boucher, il ne laisse aucune chance à son adversaire, coupant sans état d'âme tout ce qui passe sous ses yeux. S'il est difficile de faire abstraction du carnage qu'il fait pendant un combat, en revanche il est si méticuleux qu'il est impossible de croire qu'un meurtre a eu lieu à l'endroit où il est passé. C'est pour cette raison qu'Amor l'adore. Aussi fou que lui mais d'une discrétion inégalable.

_Ramène là à la maison puis, rejoins moi à l'Atelier. Lance Amor avant de m'embrasser une dernière fois.

Sa silhouette disparait dans le contre-jour qu'offre la porte grande ouverte et je me retrouve seule avec el Carnicero. Il me fait signe d'avancer et j'obtempère non sans être sur mes gardes. Si j'appartiens à Amor - et il s'est bien fait comprendre en me baisant sous les visages rougis par l'excitation de ses gars - je ne suis pas dupe des regards qu'ils me lancent tous. Et je sais pertinemment que le jour où il se sera lassé de moi, je serai jetée en pâture à ses collaborateurs.

Il ne me reste qu'à espérer que je le baise en première avant de me faire baiser de la sorte. 

***

Bienvenue chez les Encantadores😈

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Bienvenue chez les Encantadores😈

Voici une petite mise-en-bouche de quoi patienter avant le début du calendrier...

J'espère que l'univers vous plaira, j'ai hâte de lire vos retours ! 

Marine 💋

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