Chapitre 15 - Manhattan, New York

846 26 8
                                    

Si l'indécence devait être matérialisée, cette robe en serait la parfaite représentation. Totalement transparente, le tulle noir dévoile ma silhouette, recouvrant mes bras et encerclant mon cou d'un fin liseré. Ma poitrine est enrobée par du velours noir, qui descend en une fine bande jusqu'à mon entre jambe afin de le recouvrir partiellement. Dans le dos, des arabesques subliment mon fessier. Le tissu s'arrête pile au-dessus des genoux et est agrémenté de diamants directement incrustés dans la maille.

Le reflet que me renvoi le miroir de l'ascenseur me fait sourire, et je m'admire une dernière fois alors que les portes s'ouvrent. Mes talons cliquètent sur le sol en marbre. La cérémonie se déroule dans la salle de réception de l'hôtel Plaza. Un édifice spectaculaire tant par son esthétique -qui rappelle un des châteaux français de la Renaissance – que pour la vue indéniable qu'il offre sur Central Park. Pour l'occasion, Maxwell y a réservé plusieurs chambres à son nom. De ce fait, Logan m'a accompagné devant l'une d'entre elles, en début desoirée, avant de filer Dieu sait où.

Je presse le pas, en retard. S'il y a bien une chose qui insupporte Maxwell, c'est le non-respect de la ponctualité. C'est pour cette raison, que j'ai mis un point d'honneur à ne pas respecter cette simple règle, pourtant évidente, en profitant de l'immense baignoire de ma suite et des jets ultra puissants qui ont massé ma peau et pas que...

L'imaginer trépigner –intérieurement- d'impatience, agrandit le sourire qui ourle déjà mes lèvres colorées de rouges. Je passe une main pleine d'assurance dans mes cheveux, faisant danser mes mèches autour de mes épaules nues et ce simple geste, réveille la fragrance de mon parfum qui se propage autour de moi. 

Le hall apparait sous mes yeux et la première personne que je vois est Maxwell qui, de dos ne m'a pas encore remarqué. Il a revêtu, comme à son habitude, un costume, qui le galbe à la perfection. De noir de jais, l'ensemble fait ressortir ses boucles brunes figées sur son crâne. Je sens son agacement à la raideur de son corps qui, tendu comme un arc, est figé au milieu du balais incessant des nouveaux arrivants.

Il est accompagné de Logan, Mason et d'un troisième homme que je ne connais pas. Ces derniers ne tentent même pas de cacher leur stupéfaction en me voyant avancer dans leur direction. Leurs mâchoires se décrochent presque et Logan se masse la tempe, visiblement exaspéré.

Alerté par l'intérêt soudain de ses hommes de main, Maxwell finit par se tourner, au ralenti. Sa mâchoire carrée se profile puis, son nez droit et enfin ses yeux qui, comme aimantés, s'accrochent aux miens. Son expression se durcit, imperceptiblement et le regard noir qu'il m'offre, après m'avoir détaillé de haut en bas, me vivifie. Bingo

_Ellea, qu'est-ce qu-...S'écrit Logan qui, en m'accompagnant cette après-midi n'avait en aucun cas validé cette robe.

Profitant d'un appel téléphonique urgent, j'ai échangé mon achat, sous l'œil complice de la vendeuse qui m'a gratifié d'un clin d'œil approbateur. 

Je chasse du revers de la main la fin de sa phrase et ses derniers mots s'étranglent dans sa gorge alors que ses pommettes se teintent de carmin, dû à son indignation

Je me tourne vers l'homme, dont j'ignore le prénom  :

_Bonsoir. Enchantée.

Ses doigts s'enroulent autour des miens.

_Joshua. Je présume que tu es Ellea.

_Ma réputation me précède, visiblement. Raillé-je.

_En effet. Mais, elle n'est pas à la hauteur de la réalité.

J'étouffe un rire mais, suis coupée par un raclement de gorge qui retentit près de nous et le dénommé Joshua, s'éloigne instinctivement de moi. Je ne prends pas la peine de regarder sur ma droite. L'aura négative qui émane de Maxwell suffit à comprendre qu'il n'est pas content. Je sens des vagues de réprobations irradier sa personne et je visualise parfaitement son expression : Glaciale.

Los Encantadores [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant