Chapitre 34 - Maxwell

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Elle est de celles qui ne laissent pas indifférent. Elle est de celles qui laissent une empreinte où qu'elle aille. Elle est de celles que l'on n'oublie pas. Elle est de celles pour qui on soulèverait le monde. Elle est de celles dont on tombe amoureux. Eperdument. Douloureusement.

Assis à mon bureau, je contemple l'étendue noire devant moi. Les cieux sont en colère et nous le font savoir. Par moments, cette noirceur disparaît, éclairée par le flash éblouissant d'un éclair. Il ne pleut pas. Comme si nous ne méritons rien d'autre qu'une rage pure et dure, sans larmes. Et le silence retombe, assourdissant.

Je pousse un soupir tandis que ma main caresse la surface de bois du plateau. Il a suffi d'une demi-journée, d'une conversation pour que mon bonheur naissant tourne au massacre. Directement étouffé dans l'œuf. Le message n'aurait pas pu être plus clair : je n'ai pas le droit d'être heureux.

Je me frotte la tempe tandis qu'une douleur lancinante, traverse mon crâne, venant bourdonner dans mes oreilles.

_Fait chier !

J'aurai dû la baiser plus fort.

_Putain !

J'aurai dû l'embrasser plus fort.

_Merde !

J'aurai dû marquer sa peau.

_Bordel !

J'aurai dû m'enivrer de son odeur, de son toucher jusqu'à écœurement.

J'aurai dû...J'aurai dû quoi ? C'était prévisible. Depuis le début, je savais que cette histoire se finirait mal. Il y avait trop de mensonges, trop de non-dit pour qu'une fois la vérité dévoilée, tout se passe comme si de rien n'était.

Mais je ne pouvais plus tenir. La tentation était trop forte. J'ai été faible. Bien qu'elle aussi. L'attirance qu'il y avait entre nous était évidente. Impossible à contrer malgré nos efforts. Pourtant, j'ai essayé. De toutes mes forces. Nous nous sommes repoussés, déchirés, insultés, sans jamais réussir à éteindre le feu ardent qui couvait en nous.

Et cette nuit fût magique. Libératrice. Naïvement, j'ai cru que cela suffirait pour surpasser tout le reste. J'avais tort. A peine a-t-elle entendu la phrase de Logan que j'ai su que c'était fini. Tout s'est enchaîné très vite. Trop vite. Et ses mots...

Tu n'es qu'un monstre.

Le regard qu'elle m'a lancé à ce moment-là, aurait suffi pour me tuer. J'ai senti, au niveau de mon cœur, une fêlure. Un craquement sinistre qui s'est répercuté dans tous mon corps. Alors, totalement impuissant, je l'ai laissé s'en aller.

Après son départ, j'ai –malgré ses réticences- envoyé Logan lui parler. Du haut de ma chambre, je les ai espionnés. Je ne pouvais entendre leur discussion, mais au vu de sa réaction, ce crétin n'a fait qu'empirer les choses. C'était sûr, compte tenu de leur antécédent.

Depuis le début, tel chien et chat, ils ne peuvent se voir. Etant donné d'où elle vient, Logan n'a aucune confiance en elle. Ce qui est légitime. Je me suis certainement laissé avoir par ses yeux enragés qui me hurlaient une histoire différente de celle d'Esteban. Il y avait plus, je le sentais, je le voyais.

Et surtout, Ellea irradiait de douleur. Tous les pores de sa peau criaient à l'aide. Mais elle le camouflait si bien qu'il était presque impossible de le comprendre. Elle avait mal et se nourrissait de sa haine pour avancer. Avancer oui, mais vers où ?

Je n'ai compris que bien plus tard que la brebis égarée était en réalité une louve assoiffée de sang et de vengeance. Elle ne vivait que pour ça, et, sans encore le savoir, nous avions totalement ruiné ses plans. Alors, sans surprise, à la découverte du pot aux roses, la trahison a eu un goût amer. Trop amer.

Elle m'a repoussé, dressant des défenses si hautes que j'ai su que, cette fois-ci, il me serait impossible de les franchir. Notre histoire a terminé aussi vite qu'elle a commencé.

Mais mes sentiments ne m'ont jamais paru aussi vrais. Car, alors que nous dévoilions la réalité, je n'avais qu'une envie : l'embrasser jusqu'à l'étouffer. Je voulais aspirer son mal et souffrir à sa place. Je voulais effacer ses peurs et lui promettre que tout était fini. Je voulais la posséder comme elle me possédait. Sans aucune retenue et sans pudeur. Je voulais qu'elle hurle, montrant au monde entier à qui elle appartenait. Je voulais la marquer afin qu'elle n'oublie pas. Je voulais lui créer un véritable foyer pour qu'elle ne fuie pas.

Foutaises.

Ellea n'est pas de celles-là. Elle est indomptable. Pire, c'est elle qui vous dresse. Et lorsque vous vous en rendez compte, il est trop tard. Vous êtes déjà enchaînés, tel un vulgaire animal, la langue pendante, la queue bandante...

Et je mentirais si je disais n'avoir pas passé ces dernières semaines à me branler en pensant à elle. Chaque putain de nuit. La frustration que je ressentais en journée, je la faisais disparaître la nuit. D'un coup de baguette magique. Ou plutôt, d'un coup de queue magique.

J'étouffe un cri dans mon poing au même moment où des bruits résonnent dans le couloir. Des pas précipités se font entendre, et je comprends qu'il s'est passé quelque chose.

_Maxwell !

La voix de Logan me parvient, alarmée.

_Maxwell ! Répète-t-il en franchissant le seuil de mon bureau.

Ses yeux fous trouvent les miens. L'angoisse me saisit, entourant ma gorge tel un nœud coulant. Je me redresse, dans l'appréhension de ce qui va suivre. Logan reprend sa respiration, une seconde, avant de lâcher la bombe :

_Ils ne sont plus là ! Ils sont partis !

***

Un petit tour dans la tête de Maxwell avant d'attaquer la dernière partie de l'histoire ! 

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Un petit tour dans la tête de Maxwell avant d'attaquer la dernière partie de l'histoire ! 

Il est plus que piqué, visiblement...

C'était court (volontairement) mais intense ! 

J'ai hâte de retrouver Ellea...

Marine💋

N'oubliez pas la petite ⭐

Tiktok : MandxrineWP

Los Encantadores [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant