Chapitre 2 - New York

203 7 0
                                    

- Vous allez bien Christmas Girl ?

Sa voix me tire de ma rêverie. Comme à chaque fois qu'il prononce mon nom de code, Christmas Girl, cela a le don de me reconnecter à la réalité. Pour répondre à sa question, comment dire que... j'ai peur. Je redoute le décollage, alors que Mister Klaus assis à mes côtés semble être dans son élément. Il est confortablement installé dans son fauteuil, en première classe, bouclant déjà sa ceinture. Dans ma tête, je me demande comment un si gros engin peut voler.

- Tout va bien se passer. Je vous le promets, dit-il en me tendant sa main.

- Cela ne vous dérange pas que je la serre très fort ?

- Je vous la propose justement pour ça....

Sa main est douce, chaude, ses ongles manucurés. Je n'y peux rien, je suis sensible aux détails. Je ferme les yeux et essaye de me détendre. Noël est dans quatre jours. Du haut de mes dix-neuf ans, je n'ai jamais fêté Noël, même dans le foyer dans lequel j'ai grandie. Noël ne signifie rien pour moi. Si ce n'est amasser une grosse fortune aujourd'hui. Je ne sais pas si j'ai trouvé un prince, mais je sens que ce type m'a me faire vivre un conte de fées...

*

New York était tel que je me l'étais représenté à travers ma série américaine. Mais à la période de Noël, la ville recouvrait une dimension féerique que je ne soupçonnais pas. Partout où nous mettions les pieds, les magasins décorés, les arbres de Noël jonchant les rues nous en mettaient plein la vue.

Le programme que nous avait concocté Mister Klaus était tout aussi alléchant : Entre les marchés de Noël, les illuminations, l'arbre de Noël du Rockfeller Center, une étape incontournable selon lui, ces six jours passeraient à une vitesse grand v.

Le lendemain de notre arrivée, j'ai rejoint Mister Klaus dans le hall d'entrée de l'hôtel cinq étoiles où nous séjournions. En bon gentleman, et conformément aux termes du contrat que j'avais passé avec Isabel, Mister Klaus a réservé deux chambres côte à côte. Nous ne devions partager que des activités extérieures, rien d'intime. Il est en mode décontracté et a troqué son costume pour un jean et un blouson. La pression est descendue, je suis détendue.

- Aujourd'hui, ce sera un peu sportif... m'annonce-t-il fièrement

- C'est-à-dire ? demande-je curieuse

- Vous avez déjà fait du patin ?

- Non... Mais j'ai toujours rêvé d'en faire.

- Alors ce sera encore une première... Je vous promets d'être un prof patient.

- Nous allons où ?

- Au choix : on peut aller au Rockfeller center au pied du sapin ou bifurquer à Central Park.

- Central Park, répête-je en écho

- Excellent choix, la patinoire de Wollman Rink offre une vue imprenable sur les grattes-ciels newyorkais depuis l'intérieur de la ville

Pour quelqu'un qui n'avait jamais mis les pieds, Mister Klaus est impressionnant. Son anglais est impeccable, tout comme son organisation du séjour. Pas le temps de s'ennuyer, pas de temps mort. Si ce n'est le troisième jour, au cours duquel il s'est excusé en raison d'affaires « professionnelles » à régler. Le temps pour moi d'arpenter la 5th avenue, seule, sans vraiment maîtriser la langue. Une expérience vraiment immersive. Sur ces conseils, je me suis en pause devant les décorations des grands magasins comme Bergdorf Goodman et Tyffany &Co que j'ai mis un mal fou à trouver malgré ses indications. J'ai passé mon temps libre également entre les stands de l'Union Square Holiday Market, l'occasion de ramener des souvenirs de ce séjour incroyable à mes deux colocs, Mia et Sissi..

Mister KlausOù les histoires vivent. Découvrez maintenant