Chapitre 6 - Barbade

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Janvier 2020

- Je rêve ou tu es bronzée !

A son cri d'excitation, je devine la jalousie. L'envie aussi. Celle de Mia. Je peux la comprendre. Dehors, la neige n'arrête pas de tomber depuis une semaine maintenant. Mia est l'une de mes meilleures amies. Mon ancienne coloc. Elle est franche, elle dit ce qu'elle pense, et pense ce qu'elle dit. Debout derrière le bar, je rayonne. Oui, mon teint est plus hâlé. Elle n'a pas tord.

- Mais comment t'as fait ?

Sissi, mon autre comparse, renchéri aussitôt. Les deux veulent connaître mon secret. Il est simple pourtant et ne tient qu'en deux mots : Mister Klaus. Son existence n'est pas un secret de polichinelle, ma relation avec lui, en revanche, est beaucoup plus complexe. Les contours restent flous même si nous avons mis quelques limites. Moi-même, j'aurai du mal à la définir. Pour autant, nous sommes d'accord sur une chose : le fait de profiter à fond, tant que ça dure.

- Vous êtes allez où alors ? J'imagine qu'il ne t'a pas ramené en Laponie.

- Oui, oui, raconte...

Cela fait quinze jours que nous ne sommes pas vu avec les filles. Nous sommes d'ordinaires presque inséparables. Et ce depuis que nous avons partagés notre première coloc ensemble. Grâce à l'argent gagné avec Mister Klaus, j'ai pris mon indépendance et me suis payé ma propre location.

En manque de potins croustillants, en manque de nous tout simplement, nous nous sommes retrouvés ce soir au Styx où je travaille toujours comme serveuse certains soirs de la semaine

Mia a passé les fêtes de fin d'année en famille et est revenu de son voyage hier seulement. Sissi, elle, est resté avec son Jules dans un chalet en montagne. Elle hiberne chaque année avec lui car ils vivent à près de cinq mille kilomètres l'un de l'autre. Mais ce soir, une fois n'est pas coutume, c'est mon Noël qui attire toute l'attention. Depuis deux ans, chaque année, les filles se régalent de savoir ce que Mister Klaus a concocté. Je leur en mis plein la vue avec New York et plus encore avec la Laponie, le rêve de Sissi.

- Nous sommes partis dans les Caraïbes, à Barbade, annonce-je fièrement

Mister Klaus est arrivé à l'aéroport vêtu d'une chemise blanche en lin, d'un bermuda... et de sandales. Ce type m'étonnera toujours. Chaque fois que je pense le cerner, il parvient à m'étonner encore et toujours. Il est loin l'homme d'affaires vêtu de son costume de new York. Et moi ça me va. Plus les années passent, et plus je me détends avec lui. Je n'ai pas l'impression d'être payée pour être à ses côtés mais pour passer du bon temps. Du coup, entre nous c'est naturel. S'il pouvait arrêter de me vouvoyer ce serait juste parfait.

- Barbade, c'est où demandais-je naïvement. Je ne suis vraiment pas douée en géographie.

- Dans les caraïbes. Je voulais quelque chose de différent. Une vraie coupure, de vraies vacances. Vous n'aurez pas de neige cette année, et vous n'aurez pas froid non plus. Préparez-vous à passer une semaine les doigts en éventail sur une plage de sable blanc.

- Ce n'est pas l'île d'où vient Rihanna ? ajoute Sissi en me coupant dans mes rêves

- Si c'est ça. Et c'est magnifique. Les plages ressemblent vraiment à celles des cartes postales avec le sable blanc et tout...

- Il t'a gâté dis-donc. Il est toujours aussi généreux

Généreux, attentionné, incroyablement sexy, tendre. Enfin, tant qu'on ne s'attaque pas à sa vie personnelle. Je ne l'oserai pas l'avouer, mais il a fait très chaud pendant ce voyage. Et ce n'était pas seulement dû au soleil qui brûlait nos peaux. La preuve, je n'étais pas la seule femme qui bavait d'envie sur la plage ou au bord de la piscine. J'ai arrêté de compter les nombreuses œillades adressées à Mister Klaus. Il plait et il le sait. Alors pourquoi perdre son temps avec moi ?

Mister KlausOù les histoires vivent. Découvrez maintenant