Chapitre 16 - Hazel

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Le départ d'Ethan, m'a fait plus de mal que je ne l'imaginais. Je pensais pouvoir encaisser, mais j'ai eu tord. Je me sens moins forte, plus sensible depuis que je lui ai dit. J'ai composé tous les numéros de ses copains, du moins ceux que je connaissais, c'est-à-dire un, Abel.

- Allo, Abel ?

- Hey, comment tu vas Haz ?

- Bien... Bien.. je t'appelais pour savoir si ... Ethan était avec toi.

Un silence s'installe.

- Vous vous êtes disputés ?

- Oui. Assez violemment. Je suis un peu inquiète. S'il est avec toi...

- Il n'est pas avec moi. Je te le jure, je te le dirais sinon.

- Alors si jamais il débarque, tu peux m'envoyer un texto, je serai rassurée.

- Je ferais ça Haz. Prends soin de toi.

- Et... ne lui dis pas que j'ai appelé.

Abel a raccroché, me laissant perplexe. Je ne pense pas qu'il le couvre, ou alors, c'est un putain de bon acteur. « Je vais voir un pote », tu parles ! Ou alors je ne connais pas tout de sa vie. La pression commence à monter. Je n'aime pas ça, mon esprit tourne à grande vitesse, les idées les plus sombres, les plus tordues envahissent ma tête. Il faut que ça s'arrête. Pour moi. Mais aussi pour lui, mon bébé qui grandit en moi.

Je me dirige vers la cuisine et me sert une infusion. Je devrais appeler les filles pour qu'elles me remontent le moral. Mais je ne saurai pas par quel bout commencer. Il faut déjà qu'elles digèrent la nouvelle. Je suis la première à être enceinte... Non, ça prendra toute la nuit et je suis épuisée.

Je m'installe dans le canapé, sous un plaid et ferme les yeux.

Lorsque tout va mal dans ma vie, lorsque les nuages de la déprime s'assombrissent au-dessus de ma tête, et avant qu'il ne pleuve sur mes joues, je fais le vide dans ma tête. Et je rejoue les meilleurs moments de ma vie. Ceux où j'ai été le plus heureuse. Mon Noël en Laponie avec Mister Klaus en fait partie.

***

- Vous avez prévu quelque chose ce soir ? demande-je à Mister Klaus.

Il est 19h, nous avons dîné, et Mister Klaus ne semble pas décidé à rejoindre le salon où il dort ce soir.

- Oui. C'est exact, j'ai prévu quelque chose pour nous. Ce sera une première pour vous comme pour moi. Nous allons à la chasse.

- Nous allons chasser ? Quelle bête allons-nous traquer ce soir, en pleine nuit ?

- Pas une bête ? Nous allons chasser un phénomène naturel. Les aurores boréales. Prenez de quoi vous couvrir Christmas girl. L'attente peut être longue.

Nous avons rejoint le spot à bord d'une motoneige que conduisait Mister Klaus. Une fois arrivé, il installe une peau de bête à même le sol et m'invite à m'y asseoir. Reste plus qu'à attendre.

- Les maitres mots du chasseur sont confiance et patience......

- Je connais autre chose qui termine de la même façon...

- Je vois où vous voulez en venir Christmas girl mais n'insistez pas. Ce petit jeu est loin d'être drôle. Et l'heure n'est pas aux confidences.

- Sous vos airs sérieux, je suis sûre que vous n'êtes pas l'homme que vous semblez être.

- Je ne suis vraiment pas quelqu'un de bien Christmas girl

- C'est pour ça que tout le monde vous a tourné le dos et que vous fêtez Noël seul ?

- Non, c'est parce que je suis mauvais que j'ai tourné le dos à tout le monde.

- Pourtant je suis là. Moi. Et vous me rappelez chaque année... A votre avis pourquoi j'accepte ?

- Je n'en sais rien Christmas Girl. Je ne me pose pas de questions. Tant que vous acceptez je suis ravi... si nous allons plus loin, j'ai peur de vous faire du mal. J'en serais capable, et je pense que vous n'en avez pas envie. On a assez parlé de moi. Vous êtes horripilante. Respectez les règles s'il vous plait. Concentrez-vous ou vous allez rater le spectacle.

J'esquisse un sourire alors que je devine le sien sous le masque invisible qu'il porte..

- Vous resterez une énigme pour moi Mister Klaus.

- Toutes les énigmes ne doivent pas être résolues. Maintenant taisez-vous, savourez...

Nous avons attendu deux heures, sans prononcer un mot. Je me sentais bien à ces côtés. Puis j'ai vu un arc se dessiner avant de transformer en aurore. Ces lumières vertes, roses. Ma bouche s'est ouverte, incapable de la refermer devant une telle beauté. J'avais conscience de ne jamais pouvoir voir un spectacle une deuxième fois dans ma vie. Alors j'ai fait comme Mister Klaus me l'a suggéré, j'ai savouré. D'être ici, en cette période si spéciale, à ses côtés. C'était un tout. C'était magique

- Merci Mister Klaus, lui dis-je lorsque nous avons regagné nos appartements.

- Ne me dîtes pas merci. C'est à moi de le faire. Dormez bien ma Christmas girl, me répond-t-il en déposant un baiser sur mon front.

Je ferme les yeux, et apprécie la chaleur de ses lèvres sur mon front. Je suis séduite, je suis conquise.

***

Mister KlausOù les histoires vivent. Découvrez maintenant