Mister Klaus

Chapitre 13 - Hazel

Mai

- Tu as eu beaucoup d'hommes dans ta vie ? me demande-t-il alors que nous sommes assis dans son canapé.

J'ai rejoint Ethan dans un café. Après quelques verres, nous avons migré d'un commun accord chez lui. Je n'ai pas envie de rentrer dans le mien ce soir. Ce sont les pourboires de Mister Klaus qui l'ont en partie financé. Je fuis et j'exècre tout ce qui me fait penser à lui. La plaie est encore trop vive. Je ressens un vide à l'intérieur de moi. Et j'ai les larmes au bord des yeux. Peut-être que Sissi avait raison au fond. Je devrai attendre avant de « rebondir ».

Je me retourne vers Ethan surprise.

- C'est quoi cette question ?

- Une question comme une autre. Je veux juste en savoir plus sur toi.

- Euh... j'ai eu quelques histoires sans importance, des amourettes, des flirts sans lendemain qui se terminent sans avoir vraiment commencé. Et puis, une seule vraie histoire qui a compté.

- Laisse-moi deviner c'est lui qui t'a quitté.

Pire. Il m'a humilié.

- Oui, je suis une grande romantique que veux-tu.. Ou une vraie conne au choix. J'y ai cru pour deux. Cet enfoiré m'a quitté juste après qu'on ait couché ensemble. Jusque-là, il était parfait. Je ne tarissais pas d'éloges sur lui : galant, généreux, élégant...

- Il était plus âgé que toi ?

- Oui, une dizaine d'années nous séparait.

- C'est le type d'homme qui t'attire ?

Le regard d'Ethan se voile. Je sens une pointe de jalousie. Je tente de le rassurer malgré tout, Ethan et Mister Klaus sont très différents, ils n'ont absolument rien à voir l'un avec l'autre.

- Non, c'est un hasard qui nous a fait nous rencontré... un mauvais hasard.

- Ça fait longtemps que vous vous êtes séparés ?

Juste quelques jours...

- C'est du passé ne t''inquiète pas, m'entend-je dire.

- Certains mecs sont de vrais connards... Je suis désolé Hazel. J'ai l'impression qu'il t'a fait plus de mal que tu ne veuilles le dire.

J'ai juste le cœur brisé. Mais à part ça, tout va bien.

- Et toi ? dis-je pour passer à autre chose

- Comme toi, beaucoup d'amourettes, mais aucune fille qui me marque vraiment. Aucune fille qui ne vaille le coup. Jusqu'à toi. Tu es vraiment à part, tu as quelque chose.

Je lutte pour retenir mes larmes. Entre son compliment qui me fend le cœur et le fait de repenser à Mister klaus, je sens qu'une tempête intérieure fait rage dans ma tête. Ethan se rapproche de moi et glisse sa main dans mes cheveux.

- Si je ne m'abuse, ça fait bientôt deux mois que l'on se connait

- Et ? lui demande je

- J'ai envie de toi Hazel. J'ai attendu patiemment que tu sois prête. Et je peux attendre encore. Mais j'aimerais beaucoup, beaucoup aller plus loin avec toi...

Je ne peux pas m'empêcher de penser à la nuit à l'hôtel avec Mister Klaus. J'avais tellement envie de son corps. Je ferme les yeux, je ne veux plus y penser. Je suis prête à aller de l'avant, je dois aller de l'avant

- J'aimerais beaucoup aller plus loin avec toi aussi. Tu n'as plus à attendre.

Ethan me prend alors par la main et me conduit dans sa chambre. Je n'ai pas peur lorsque je me déshabille de lui, je ne ressens pas la moindre appréhension lorsqu'il se met nu devant moi. Je suis prête. A passer autre chose. A me donner à quelqu'un d'autre.

Je couvre le corps d'Ethan de caresses pour l'apprivoiser. Il couvre le mien de baisers plus appuyés les uns que les autres.

- Il faut que je te dise... je ne pensais pas qu'on l'aurait fait ce soir je ne pensais pas que tu aurais accepté

- Du coup. ?

- Du coup, je n'ai pas de préservatif...On peut attendre...Ou je peux me retirer avant

- Va pour la deuxième option... J'ai un stérilet en cas de doute

- Ok.

Ethan se lève et recouvre une lampe de chevet pour avoir une lumière tamisée. Il programme une play-list sur son téléphone et s'allonge près de moi.

- Pour quelque chose d'improvisé, tu te débrouilles très bien, le félicitais-je

- J'espère que tu diras ça aussi pour la suite.

Je n'avais pas fait attention à quel point Ethan est baraqué. Mais une fois mon esprit libéré de Mister Klaus, je prends le temps de faire attention à lui, aux détails qui le rendent différent de mon ancien amant.

- Tu es musclé ? dis-donc

- Je travaille dans une salle de sport... Tu devrais venir un de ces quatre. Le sport est un bon exutoire pour moi...

Ethan est direct, entreprenant. Une fois qu'il s'est allongé sur moi, j'ai l'impression de ne plus compter pour lui. La sensation est agréable, mais je ne me sens pas en phase avec lui. Ethan enchaine les va et vient, sans se soucier de mon plaisir, de mes émotions. Nous n'échangeons pas du tout. Ni par les paroles, ni par les regards. Sans que je m'y attende, au bout de la troisième chanson, il me retourne sur le ventre et remonte mon bassin, s'offrant une vue imprenable sur mon fessier. Je me laisse faire, curieuse. C'est la deuxième fois que je « pratique » et j'ai conscience qu'il me reste beaucoup à apprendre. Je me laisse juste guider par lui, enivrée par la musique.

Ses assauts sont plus violents, plus vigoureux qu'il y a cinq minutes. Je sens qu'il s'agrippe de plus en plus fort à mes hanches, ses doigts s'enfoncent dans ma chair et je commence à avoir mal. Il devient bruyant, bestial alors que je me retiens d'émettre le moindre son. Lorsque la cinquième chanson débute, je l'entends littéralement rugir et m'assainer un violent coup de butoir. Je pars en avant et m'affaisse à plat ventre sur le lit.

- Merde ! C'était trop bon !

Ethan s'allonge à mes côtés et m'effleure le dos de ses caresses.

- Tu as été magnifique Hazel. C'est exactement comme ça que je l'espérais... Tu as aimé ?

- Oui, c'était...très sympa.