Chapitre 31 Mister Klaus

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Je suis rentré tôt à la maison pour changer. Mais armé d'une détermination sans faille, une idée bien précise en tête. Je suis rentré pour avoir une discussion franche avec Diane. Ce que j'aurais dû faire il y a longtemps. Mais je me suis laissé emporter par les évènements, j'ai dû lutter conter mes propres traumatismes et écouter ceux des autres. Et le temps lui, a continué à filer. Ne faisant qu'empirer les choses dans son sillage. Je ne compte plus attendre l'accouchement pour avouer. J'arrête de remettre à plus tard.

Diane fatigue vite en ce moment, à mesure que la grossesse avance, et se couche de bonne heure. D'ordinaire, cela m'arrange de trouver la maison plongée dans le noir quand je rentre. Je n'ai pas à rendre des comptes, ni à devoir parler d'Ethan, du bébé à naître ou pire de ses maux de grossesse. Ces nausées, ces jambes lourdes qu'elle me demande de masser. Ces envies de sucré que je suis censé combler dès qu'elle en ressent le besoin. Cette fois, toutes les lumières sont allumées, et Diane se tient au milieu du salon, confortablement installée dans ce qui il n'y pas si longtemps était MON fauteuil.

- Tu es là, ça fait plaisir que tu rentres si tôt...

Ça dépend pour qui. Je n'éprouve aucune satisfaction ni aucun plaisir en ce moment, Diane.

- Oui.. répondis-je passablement agacé

Tout en me délestant de mon manteau, j'observe Diane de loin. Elle a pris ses aises, à mes dépens. Ce qui ne devait être qu'une invitation, une simple visite des lieux il y a quelques mois, c'est transformé en un séjour prolongé. Je me maudis d'avoir emmené Diane chez moi.

- Diane, il faut qu'on parle, lui dis-je tout en me servant un verre de whisky

- De quoi veux-tu discuter, tu m'as l'air bien préoccupé.

- Je le suis en effet, répondis-je en m'asseyant devant elle. Je ne sais pas par quel bout prendre les choses.

Elle me détaille de la tête aux pieds, comme lorsqu'elle m'avait dévisagé dans le restaurant puis souris. Un sourire qui s'étire lentement, mais sûrement, jusqu'à en paraitre hautain, condescendant. Tout ce que je méprise.

- Laisse-moi deviner, tu vas m'avouer que tu couches ailleurs

- Pardon ?

Diane est horrible. Si elle était un animal, elle serait une vipère. Elle répand son fiel sans vergogne J'ai l'impression d'être un petit garçon pris sous le fait accompli. Pire. Je revois ma mère prête à me donner des leçons et me faire la morale. A quel moment ma vie m'a-t-elle échappé ? A quel moment ai-je donné tant d'ascendant sur ma vie à Diane ? Parce que oui, Diane fait la pluie et le beau temps ici. Elle tient ma vie entre ses doigts. Ainsi que mes couilles par la même occasion.

Elle attend sagement que je me confesse. Elle a une longueur d'avance. Pourquoi nier, elle me tend une perche, autant la saisir. Elle ne va pas être déçu du voyage

- C'est exact, je vais voir ailleurs.

Diane est fière, elle avait vu juste. Ne lui reste plus qu'à me dérouler maintenant le raisonnement qui l'a faite parvenir à cette conclusion implacable.

- Classique. Tu ne m'as pas touché depuis l'annonce de la grossesse. Tu pars tôt, tu rentres tard. Et tes excuses concernant le bébé sont...ridicules. Tu aurais dû m'en parler franchement de tes besoins. Je ne suis pas sotte, je n'ai pas quinze ans. Je sais que tu es un homme et que tu dois avoir besoin de... je me doute bien que tu ne te paluches pas tous les jours sous la douche en pensant à moi.

Je soupire d'exaspération. Je n'en peux déjà plus de cette conversation. Et maintenant quoi ? Elle va me punir comme le vilain garçon que j'ai été :

Mister KlausOù les histoires vivent. Découvrez maintenant