Chapitre 23 Mister Klaus

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Ethan est resté à l'hôpital pour passer la nuit avec Hazel. Diane, elle a insisté pour prendre le volant au retour. Mes jambes ne me portaient plus, mes vêtements étaient maculés de sang. Celui de bébé, et celui d'Hazel.

Je me suis engouffré dans la salle de bain que j'ai fermé à double tour à peine arrivé à la maison. Je voulais être seul. Je voulais me purifier. De me laver de mes pêchés. Je voulais comprendre. Ce qui m'arrivait. Ce qui m'avait échappé. Je ne sais pas comment j'ai fait pour garder mon calme pendant toute cette soirée, comment j'ai encaissé les coups sans les rendre, sans ne pas craquer.

Revoir Hazel dans ce contexte, aux bras d'Ethan a été insupportable. C'est là que j'ai compris. Si cela n'avait pas été assez clair auparavant, comme lorsque je l'ai regardé, impuissant, dévoré par la jalousie, danser dans cette boite de nuit à la Barbade, maintenant je ne suis plus aveugle. Mon amour pour elle coule de source. J'aime cette fille putain.

Après notre dernière nuit, je me suis senti bizarre. Mon reflet dans la salle de bain de l'hôtel sonnait faux. Je me sentais différent. Et j'ai eu peur. L'impression de ne plus rien décider. Et j'ai compris. Hazel contrôlait tout. Mon cœur. Mes émotions. J'aurais adoré coucher avec elle de nouveau. Après avoir attendu tant de temps. Presque trois ans et demi. J'avais prévu de l'honorer toute la nuit, ou du moins tant que ma condition physique me le permettait. Mais le fait qu'elle m'ai annoncé être vierge, et qu'elle m'ait choisi moi pour sauter le pas, m'a fait pêter les plombs. Son annonce pudique, pleine de courage, a fait voler en éclats tous mes plans. M'a fait reconsidérer la situation. En trois ans et demi, elle n'avait eu aucune relation sexuelle. Elle s'était réservée pour moi.

Alors que moi je m'épanchais dans les bras d'autres. Je ne méritais pas cette fille, sa pureté, son innocence. Même si je lui avais donné ce qu'elle désirait, je m'en voulais. De ne pas être un homme meilleur. Pour elle.

La dépuceler a été une torture, une souffrance. Cela n'avait rien d'excitant. Je me suis retenu d'y aller fort, de finir vite. Je n'ai pas l'habitude d'y aller doucement. Et même après, en imaginant qu'on reste ensemble, que serait-elle devenue entre mes mains ? L'aurais-je façonné à mon image, l'aurais-je dépravé, abreuvé de la décadence dans laquelle je me suis installé jusqu'à sa rencontre.

Ne parlons même pas de Diane. Nous avons eu notre première fois ensemble. Et j'ai merdé. Lorsqu'elle a recouché avec moi, vingt-deux ans après, j'ai remerdé. Et je l'ai mise enceinte. Qu'est-ce qui cloche chez moi bon sang ? En trois mois, je n'ai rien vu de son état. Je ne me suis pas aperçu de ses nausées, de son état fébrile. Rien. Je n'ai rien voulu voir. Trop obsédé par Hazel et l'envie de la reconquérir.

En voulant sauver mon âme, je me suis rapproché un peu plus dangereusement des flammes de l'enfer. Je m'y prends mal, sans aucun doute. J'aurais dû rester cloitré, à me consumer avec mes cauchemars la nuit. En essayant de fuir, de trouver une solution, je me suis retrouvé dans une situation pire. Maintenant je vis un cauchemar permanent, un cauchemar éveillé. Celui-là il est encore plus dur, plus féroce que le précédent. Car il ne concerne pas que moi. Ethan. Diane. Et pire, la seule femme dont je suis amoureux. Hazel.

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