Mister Klaus

Chapitre 18 - Hazel

Ethan est rentré le lendemain, sans me donner aucune explication sur l'endroit où il avait passé la nuit, ni avec qui il était. Il avait meilleure mine que moi qui n'avait pas fermé l'œil la veille. A peine entré dans l'appartement, il s'est dirigé vers moi, prêt à avoir une franche discussion. J'espérais sincèrement que la nuit lui avait porté conseil. Je ne pourrais pas encaisser une autre dispute, des paroles aussi violentes que des coups. Il a ralenti à ma hauteur et m'a forcé à le regarder :

- Je suis désolée Haz. Pour tout ce que je t'ai dit. Je me suis emporté, j'ai paniqué. Je m'excuse.

- Je m'excuse aussi, quelle que soit ta décision je la respecterai.

Puis, il s'est accroupi devant moi, posant sa main sur mon ventre :

- Ma place est près de toi, près de vous. Je veux élever cet enfant avec toi. Je prendrais mes responsabilités.

C'est plus que je ne l'espérai. Plus que je ne voulais entendre. Je l'ai forcé à se relever et déposé un baiser chaste sur ses lèvres. Il ne s'arrêtait plus de parler, comme s'il avait répété son discours :

- J'ai pris aussi une décision. Je veux qu'on passe les prochains mois ensemble, rien que tous les deux...et demi. Je veux qu'on profite du temps qu'il nous reste ensemble, en tant que couple. Juste toi et moi. Je veux te connaître encore davantage, je veux tout savoir de la femme avant qu'elle ne devienne mère.

- C'est une bonne idée, et sage..

- Et une dernière chose, dit-il en posant son doigt sur ma bouche pour m'empêcher de parler... Je tiens à te présenter à mes parents, officiellement, avant la naissance de notre bébé. Ce sera pour Noël. On passera les festivités à 5.

- A 5 ? répète-je

- Toi, moi, le bébé, ma mère et mon père.

Je recule surprise :

- Ton père ? Tu l'as retrouvé ?

- Oui, c'est une longue histoire, mais nous sommes en contact désormais. Il me tarde de te présenter à ma famille.

Je recule un peu surprise.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Il est comment ?

- Désolé Haz. C'est arrivé vite. Il y a deux mois avant qu'on ne se mette ensemble... On se ressemble assez. Il fait jeune. Normal, il m'a eu tôt. Et il s'entretient assez. Il devrait te plaire...

- Pourquoi tu dis ça ?

- Je te chambre, excuse-moi.

Il n'a visiblement pas digéré mon fameux ex plus âgé. J'encaisse en souriant. Inutile de revenir dessus. Ethan ne se rend pas compte de sa bourde et enchaîne son récit :

- On a encore à rattraper. Mais on est sur la bonne voie. Je suis heureux qu'il ait donné signe de vie, rien ne l'obligeait à le faire.

- Dis-moi... c'est lui que tu as été voir ?

- Oui. J'ai pensé à lui direct. Je sais pas pourquoi... il a été de bon conseil.

Ethan se déleste de sa veste et se retourne vers moi :

- Et maintenant, qu'est ce qui ferait plaisir à ma petite femme ? je vais plus te lâcher et être aux petits soins pour toi pendant huit mois, je t'en fais la promesse.

- J'ai faim, lui répondis-je. J'ai juste faim.

- Alors assieds-toi confortablement, je vais te préparer un petit déjeuner digne de ce nom.

Je me suis installée dans le fauteuil comme me l'avait demandé Ethan. Je revis. J'étais juste bien, à tel point que lorsque j'ai ouvert les yeux après m'être assoupie quelques minutes (qui a duré en vérité une demi-heure), Ethan avait disposé un véritable buffet devant moi.

- Haz, c'est pour toi.. et aussi pour le bébé. Il faut que tu prennes des forces.

- Tu es adorable, lui répondis-je en souriant

- Je m'en veux vraiment pour hier soir. Cette annonce, je n'y attendais pas. Je ne veux plus rien découvrir de cette façon.

Il s'est installé entre mes jambes, élaborant des plans pour le bébé. Et moi, hilare, je l'écoutais bâtir des châteaux en Espagne.