Chapitre 40 - Epilogue

80 3 0
                                    


En me réveillant ce matin-là, je constate avec effarement que ma montre affiche déjà dix heures. Merde ! je suis en retard. Il y a longtemps que je n'ai pas fait de grasse matinée. Depuis que je me suis libéré de mes secrets, que j'ai réparé en grande partie mes erreurs, je dors mieux. Plus longtemps. Les cauchemars ont disparu. J'ai lâché du lest au boulot. J'ai une bonne raison de renter à la maison.

Elle est à mes côtés et elle est encore profondément endormie. Je relève quelques mèches de ses cheveux pour contempler son visage. Je ne m'en lasse pas. Je mesure à chaque fois que j'opère ce geste la chance que j'ai de l'avoir dans ma vie. Et la puissance de son pardon.

Je me lève le plus discrètement possible et m'engouffre dans la salle de bain. Je suis en retard...

Je gare ma voiture devant la maison de Diane et écrase ma cigarette au pied du véhicule. C'est Diane qui m'ouvre la porte. Avec un sourire radieux sur le visage :

- Bonjour Connor.

Le temps n'a pas d'emprise sur elle. Elle embellit tous les ans.

- Bonjour Diane, lui répondis-je en lui faisant la bise

- Comment ça va ?

- Bien et toi ? Hope est là ?

- Elle joue avec son frère à l'étage

- Tu veux dire qu'Ethan est là aussi ?

Je chancelle. Je n'ai pas parlé à mon fils depuis l'incident du mariage. Je ne m'attendais pas à le voir aujourd'hui. Diane et moi faisons une garde alternée, nous nous occupons de Hope une semaine sur deux. Aujourd'hui, je la récupère pour l'emmener chez moi.

- Tu as le temps pour prendre un café avant ?

- Allez. Je te remercie

J'aurai préféré quelque chose de plus fort en sachant que je vais devoir affronter Ethan, mais il est trop tôt. Je m'installe dans sa cuisine et m'attable devant elle.

- Toujours serré ton café ? sans sucre ?

Diane garde encore en mémoire mes habitudes du matin, lorsqu'elle vivait chez moi.

- Oui, c'est ça. Quoi de neuf ?

- Ta fille est une vraie pile électrique. Il faut toujours la stimuler. Elle a ton caractère, elle ne s'arrête pas.

Hope grandit trop vite. Elle marche maintenant. Elle me reconnaît. M'appelle « papa ».

- Et Ethan ?

- Il roule sa bosse.

- Il ne te parle pas de moi ?

- Non, il élude. Ne t'inquiète pas. Ethan n'est pas rancunier. Cela lui passera. Il t'a pardonné une fois, il le refera.

Je hoche la tête. Il devrait l'être, je le serais autant à sa place. Je m'y attendais. Les retrouvailles vont être savoureuses.

- Hazel est enceinte, dis-je pour changer de sujet.

Diane pose ma tasse devant moi

- Tu ne t'arrêtes plus dis-donc.

- Ce sera le dernier pour moi. J'arrête.je suis trop vieux pour ces conneries

- Ça va mieux entre vous alors ? C'est prévu pour quand ?

- Dans six mois. L'accouchement est prévu pour novembre. J'envisage de l'amener au Brésil avant.

- Vous serez présents pour Noël ?

- Pourquoi cette question ?

- Je voudrais faire un repas de famille. J'ai rencontré quelqu'un aussi. Que j'aimerais te présenter.

- Je serai ravi de le rencontrer. Il a l'air de de rendre heureuse. Je suis ravi pour toi Diane. Sincèrement.

Je termine ma tasse et monte à l'étage retrouver ma fille. Et mon fils

- Papa !

Hope accourt dans ma direction, les bras ouverts en me voyant sur le pas de ma porte. Ethan se lève et vient me voir également.

- Connor

- Ethan..

- ...

- Comment tu vas ?

- Je remonte la pente comme tu vois. Ça a été dur mais ça va mieux. Comment va Hazel ?

- Elle est en pleine forme... Je voulais te dire...

- Te fatigues pas. Ne te fatigue pas. Pends soin d'elle, dit-il en me tapant l'épaule et en sortant de la chambre.

C'est un début. Notre conversation a duré trente secondes.

- Je peux te contacter ?

- C'est moi qui t'appellerai.

Mister KlausOù les histoires vivent. Découvrez maintenant