Chapitre 18

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— Bonjour à toi aussi, Jaxon, dit-il d'une voix mielleuse.

Je me décale pour faire face à Derek. Son visage tuméfié et sa lèvre fendue témoignent de la violence de leur dernière rencontre. Je regarde Jaxon, ses mains dissimulées dans ses poches, et je remarque enfin les égratignures et les croûtes qui se forment sur ses phalanges. Mon cœur se serre de culpabilité et de peur.

— Qu'est-ce que tu nous veux, Derek ? lançai-je, ma voix tremblante de colère.

— Toi, ma jolie, répond-il avec un sourire torve. Je te l'ai déjà dit, si je ne peux pas t'avoir, personne ne t'aura.

— Tu es sûr de toi ? crache Jaxon, les dents serrées, sa posture protectrice et menaçante.

Je prends le bras de Jaxon et le passe autour de mes épaules, cherchant du réconfort dans sa présence.

— Tu es venu pour nous menacer, Derek ?

— Non, bien sûr que non, répond-il en ricanant.

Derek se tourne vers sa voiture et fait signe à quelqu'un. Scott sort de la voiture, les mains dans les poches, et se dirige vers nous.

— Mon grand, tu as quelque chose à dire à monsieur et madame Sullivan, non ? dit Derek, son ton glacial.

Scott hésite, jetant des regards furtifs à son père.

— Pardon, monsieur Sullivan, murmure-t-il, la voix tremblante.

— Tu t'excuses de quoi au juste, Scott ? demande Jaxon, la voix douce mais ferme.

— C'était moi... L'autre soir à la caserne... répond-il, sa voix à peine audible.

— Scott, mais pourquoi ? demandai-je, incrédule.

— Parce que je voulais que Sam devienne mon frère... répond-il, peu sûr de lui. Il regarde son père du coin de l'œil, cherchant visiblement son approbation.

Jaxon s'approche de Scott, son regard adoucissant la tension dans l'air.

— On fait tous des erreurs, mon pote, affirme Jaxon. Allez, serre-moi la main et on oublie tout.

Mon mari tend sa main vers Scott. Le jeune garçon hésite, puis finit par la serrer. Lorsqu'il retire sa main, nous sommes choqués de voir qu'elle est bandée. En voyant notre air, Scott retire rapidement sa main et la remet dans sa poche.

— Merci, monsieur Sullivan, d'avoir accepté mes excuses... Madame, je suis désolé également.

— Scott, tu seras toujours le bienvenu dans cette maison, n'importe quand. La porte te sera toujours ouverte, dis-je en espérant lui faire comprendre que nous pouvions l'aider.

— Ma femme a raison. Viens quand tu veux, ajoute Jaxon.

— Merci, dit-il en se retournant vers son père. Je t'attends dans la voiture, papa.

Scott se dirige vers la voiture. Jaxon tend alors la main à Derek.

— Tu veux faire la paix maintenant ? demande Derek en ricanant.

Mon mari lui répond avec un sourire. Derek prend sa main, mais son visage se déforme sous la douleur lorsque Jaxon serre sa main avec une force écrasante. Je vois les jointures de Jaxon blanchir et la main de Derek devenir rouge.

— Alors, on se sent comment face à plus fort que soi ? C'est ça, ton truc minable, t'en prendre aux femmes et aux enfants ? crache mon pompier, sa voix tremblant de rage contenue.

— Lâche-moi, fils de... grogne Derek, visiblement déstabilisé.

— Chut, ma jolie... C'est ça que tu disais à ma femme pendant que tu la violentais, non ? Les mots de Jaxon sont comme du venin, chaque syllabe dégoulinant de haine.

Hearts torn ( TERMINÉ )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant