Hearts torn ( TERMINÉ )

Chapitre 22

La panique se lit sur le visage de Jaxon, et je tente de cacher la mienne. Les parents de Jaxon entrent de nouveau dans la chambre, et je sors pour appeler le médecin. Ma gorge se serre, ma tête tourne, et je suis prise de nausée. Je trouve rapidement refuge sur un siège dans le couloir. Une infirmière, voyant mon état, s'approche de moi.

— Madame, vous n'avez pas l'air bien, puis-je vous aider ? demande-t-elle avec douceur.

— Le docteur Morgan, mon mari vient de se réveiller. Est-ce possible de le faire appeler ? dis-je, ma voix tremblant d'émotion.

— Oui, madame, je vais le faire. Mais avant, je voudrais m'assurer que vous allez bien, répond-elle, compatissante.

Je me mets à pleurer au milieu du couloir, dans les bras d'une parfaite inconnue. Tout ce que je retenais depuis des mois semble sortir d'un coup. L'infirmière m'emmène dans un box de consultation, où elle prend ma tension. Elle est basse, signe de ma fatigue accumulée. La jeune femme décide de me faire une prise de sang.

— Je dois retourner auprès de mon mari, il va avoir besoin de moi, dis-je en essuyant mes larmes.

— Prenez quelques minutes pour vous reposer, madame. Je vais appeler le docteur Morgan tout de suite, répond-elle avec un sourire réconfortant.

Je souffle profondément, remets la manche de mon haut en place et retourne dans la chambre de mon mari. En entrant, je vois mes beaux-parents à côté de lui, le docteur Morgan leur parlant. Ils se taisent brusquement en me voyant entrer.

— J'ai loupé quelque chose ? demandé-je en regardant le docteur.

— Eh bien, madame Sullivan, j'expliquais que...

— Que rien, répond Jaxon d'un ton sec et dur. Tu n'as rien loupé, j'ai juste perdu l'usage de mes jambes, si ça t'intéresse, grogne-t-il.

Mes yeux s'emplissent de larmes alors que je lutte pour garder mon calme. Je me sens impuissante devant son état et sa réaction.

— Je suis sortie chercher le médecin pour qu'il vienne te voir, balbutié-je, les larmes brouillent ma vision.

La douleur dans ses yeux ne disparaît pas pour autant.

— Madame Sullivan, reprend le médecin avec un ton plus doux, avec de la rééducation et du repos, cela devrait être temporaire. Votre mari devrait retrouver l'usage de ses jambes.

— C'est formidable, tu entends ça, Jaxon ? dis-je avec espoir.

— J'ai perdu mes jambes, pas mon ouïe, réplique-t-il sèchement entre ses dents.

— Fils, sois plus doux avec ta femme ! intervient Mike, son père, avec fermeté.

Je ne comprends pas pourquoi Jaxon me traite ainsi. Le docteur Morgan me lance un regard compatissant avant de quitter la chambre.

— Ma femme, dit-il avec une ironie mordante, ma si charmante femme qui, lorsque je lui ai annoncé que je ne sentais plus mes jambes, s'est enfuie. C'est de cette femme-là dont tu parles, Papa ?

— Jaxon, je suis désolée, balbutié-je, les larmes aux yeux. Je ne voulais pas te laisser seul, je voulais chercher le médecin pour t'aider.

— Ah oui ? Et pourquoi n'étais-tu pas là quand il m'a dit que je ne marcherais probablement plus jamais ? crie-t-il, sa rage débordant.

La douleur dans ses yeux est déchirante. Je ne sais pas comment apaiser sa colère, et je me sens impuissante.

— Jaxon, je suis désolée, je ne voulais pas te laisser seul, répétai-je, tentant de me défendre. Je suis allée chercher le docteur Morgan pour qu'il vienne te voir.