Hearts torn ( TERMINÉ )

Chapitre 27

Jour 1

Je mets un coup de pied dans l'autoradio.

— Hey ! hurle Derek.

— Je ne sais pas ce qui est pire, t'entendre chanter ou écouter cette putain de chanson depuis des heures, craché-je.

— Il suffisait de demander et j'aurais changé de musique.

— Ah oui ? Vraiment ?

— Bien sûr, demande et j'exécute.

— Ramè...

— Oublie ça, une petite faim ?

— Non, mais j'ai une envie pressante de pisser, oui.

Derek quitte l'autoroute pour un petit chemin de terre. Je n'ai aucune idée d'où nous sommes.

— Vas-y, je t'attends.

— Pardon ? Tu crois que je suis un chien qui va faire ses besoins sur le bas-côté d'une route en plein milieu de... de...

— De l'Arizona, souffle-t-il.

— Redémarre, finalement, j'ai faim.

— Pourquoi ? Tu as peur de te faire mordre les fesses par un serpent ? ricane mon bourreau. — Je pense qu'au contraire, ce serait une façon géniale de me débarrasser de toi.

— Sois gentille avec celui qui va te nourrir.

Je souffle et lève les yeux au ciel. Derek redémarre. Nous ne sommes que dans l'Arizona. Le voyage est loin d'être terminé. Une heure plus tard, nous nous arrêtons dans un diner nommé "Chez Betty". Nous descendons de la voiture, et alors que je m'apprête à entrer dans le restaurant, Derek m'attrape par le bras, me faisant gémir de douleur.

— Tu pourrais t'en prendre à l'autre bras ? Histoire d'alterner la douleur.

Il retire ses lunettes de soleil.

— Pardon mon ange, je voulais juste te rappeler...

— Je sais, souffle-je, si j'essaye quoi que ce soit, tu tueras ma famille, bla bla bla.

Il remet ses lunettes de soleil et me fait signe d'entrer. À l'intérieur, il y a un homme installé au comptoir, un couple de quinquagénaires au fond, et de l'autre côté du comptoir, le shérif sirote un milkshake.

Mon cœur s'emballe à la vue du shérif. Peut-être y a-t-il une chance. Je dois jouer le jeu, être prudente et trouver le bon moment pour agir.

— N'y pense même pas, trésor, chuchote Derek à mon oreille, sa voix froide comme de la glace.

On s'installe à une table, et une femme d'une soixantaine d'années, avec une allure qui témoigne d'un mélange de résilience et de chaleur. Ses cheveux, autrefois probablement d'un brun riche, sont maintenant parsemés de mèches grises et blancs, souvent rassemblés en un chignon simple et pratique à l'arrière de sa tête. Son visage est marqué par des rides profondes autour des yeux et de la bouche, signes des années de rires et de préoccupations. Ses yeux, d'un bleu pâle, ont une lueur bienveillante et un brin de malice, révélant une âme gentille et un esprit vif. Elle dépose les menus face à nous.

— Bonjour les amoureux, bienvenue chez Betty, dit-elle joyeusement.

Je manque de m'étouffer avec mon verre d'eau à ses mots.

— Tout va bien, mon amour ? demande Derek avec une fausse tendresse.

— Bien sûr, réponds-je avec sarcasme. Je dois juste aller aux toilettes. Commande pour moi.