Chapitre 34

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Au petit matin, après avoir remis ça sous la douche, nous sortons prendre un petit-déjeuner dans un petit bistrot. Le soleil est présent malgré le froid, et il reste quelques traces de givre par-ci par-là. Nous nous promenons en bordure de la Seine, main dans la main.

— Emma, tu sais... Je ne vais pas pouvoir rester longtemps. J'ai mon travail... dit-il doucement, brisant le silence.

— Je sais. Je comprends, je te promets qu'on va te rejoindre. Notre vie est là-bas, avec toi, avec vous, répondis-je, mon cœur se serrant à l'idée de son départ imminent.

— Alors pourquoi est-ce que j'ai l'impression que tu me dis adieu ? demande-t-il, la tristesse dans sa voix.

— Peut-être parce que cela va prendre du temps... Je veux profiter de ma mère et de Marie, je dois aussi écrire mon livre et...

— Attends une minute... Ton livre ? dit-il, surpris.

Un rire gêné s'échappe de mes lèvres.

— Oui, mon livre. J'ai commencé à écrire pendant notre vol et par erreur, j'ai envoyé mes premiers chapitres à mon patron au lieu du compte-rendu que je devais lui remettre. Et... il a adoré. Il veut que je continue, explique-je, baissant les yeux.

Jaxon me regarde, un sourire tendre se dessinant sur ses lèvres.

— Emma, c'est génial ! s'exclame-t-il. Tu as toujours eu un talent incroyable. Je suis tellement fier de toi.

Je lève les yeux vers lui, touchée par ses mots.

— Merci, Jaxon. Mais c'est un projet qui va me demander du temps et de la concentration. Je veux vraiment me donner à fond dans cette aventure, dis-je, une lueur d'excitation dans le regard.

— Je comprends, Emma. Fais ce que tu as à faire. Mais sache que je serai là, à t'attendre. Peu importe combien de temps ça prendra, je t'attendrai, dit-il en prenant mon visage entre ses mains et en me regardant avec intensité.

Je hoche la tête, les larmes aux yeux.

— Je t'aime, Jaxon, murmure-je.

— Je t'aime aussi, Emma, répond-il avant de m'embrasser tendrement.

Nous continuons notre promenade, savourant chaque instant passé ensemble, sachant que, malgré la distance et le temps, notre amour restera fort et intact.

Il me serre fort dans ses bras, et je sens les battements de son cœur résonner contre ma poitrine.

— Donc, pour le moment, je dois prendre un peu de distance afin de pouvoir écrire et mettre de l'ordre dans ma tête, murmurai-je, la gorge nouée par l'émotion.

— Je comprends que demain, je repartirai donc seul... Ne t'en fais pas, prends le temps, je serai là pour toi, répond Jaxon, sa voix douce et réconfortante.

— Tu repars déjà, demain ? demande-je, les larmes menaçant de couler.

Il m'explique avec douceur qu'il ne peut pas rester plus longtemps, que son travail l'appelle et qu'il n'a jamais passé les fêtes loin de sa famille. Nous profitons au maximum de cette journée ensemble, en nous retrouvant avec les enfants et ma mère. Nous passons également du temps chez Marie, dans sa magnifique maison de campagne. Les rires et les discussions animées réchauffent l'atmosphère malgré le froid hivernal.

Le soir venu, nous nous rendons à la tour Eiffel. Ses lumières illuminent notre soirée alors que nous nous embrassons sous les étoiles. Notre dernière nuit ensemble avant un long moment se passe dans sa chambre d'hôtel. Je ne trouve pas le sommeil, je le regarde dormir, mémorisant chaque détail de son visage, chaque courbe de son corps.

Au petit matin, nous prenons la route vers l'aéroport. Ma mère et les enfants nous rejoignent pour dire au revoir à Jaxon. Les émotions sont à fleur de peau, les adieux sont difficiles. Jaxon serre fort les enfants dans ses bras.

— Hey, on est une famille. Vous allez vite rentrer à la maison, d'accord ? dit-il, sa voix pleine de tendresse.

— Oui, répondent les enfants, la voix tremblante.

— Noël est dans quelques jours, mais comme nous ne serons pas ensemble, voilà vos cadeaux, annonce-t-il en sortant des paquets.

Léa éclate en sanglots.

— Ma puce, on va se revoir, tu rentres bientôt à la maison. Sèche tes pleurs, la réconforte-t-il.

— Mon papa est parti et maintenant, c'est toi, sanglote-t-elle.

— Léa, on se retrouve bientôt, je te le promets. Allez, ouvrez vos cadeaux, je veux voir ce que ça donne, dit-il en souriant.

Les enfants ouvrent les paquets pour découvrir des t-shirts aux couleurs de la caserne de Jaxon, avec "Sullivan Squad" inscrit sur le dos. Sur le devant, un écusson affiche "Daddy's boy" pour Sam et Loan, et "Daddy's girl" pour Léa.

Sam, d'habitude si stoïque, laisse échapper quelques sanglots. Jaxon le prend dans ses bras.

— Tu acceptes ? demande-t-il, la voix pleine d'espoir.

— Oui, tu es ce qui s'en rapproche le plus, répond Sam, la gorge serrée.

Jaxon s'approche de moi et me tend une petite boîte. Mes mains tremblent en la prenant.

— Promets-moi de ne plus jamais les retirer, d'accord ? dit-il en essuyant mes larmes.

À l'intérieur, je découvre ma bague de fiançailles et mon alliance. J'embrasse Jaxon, scellant notre promesse, et il me passe les bagues au doigt.

Après avoir salué ma mère et serré une dernière fois les enfants, Jaxon se dirige vers la zone d'embarquement. Mon cœur se comprime dans ma poitrine, j'ai l'impression de manquer d'air. Une vague d'émotions m'envahit, comme si c'était la fin d'une histoire et le début d'une autre.

Hearts torn ( TERMINÉ )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant