Partie 13 - Fin de la déprime ?

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Il est 14h49. Je cache mon visage dans mes mains et continue de pleurer. Mais pourquoi j'ai fait ça ? J'entends Mirdjane souffler encore et encore, toujours sous le choc. Il doit penser que je pleure pour ce qui a failli se passer. Puis un silence s'installe et je me tourne sur ma droite, essayant d'arrêter de sangloter et essuyant mes larmes. Je pense que je me serais passée d'être dans cet état à côté de lui là, mais... Mon cœur a juste lâché ! Comme je me suis calmée, il redémarre mais roule doucement.

« – Hal, mets ta ceinture stpl. »

Je le fais sans détourner mon regard de la route. Je veux pas qu'il voit mon visage. On roule lentement et je finis par arrêter de pleurer. J'ai de la morve au nez et pas de mouchoir. Il me dit d'ouvrir la boîte à gants et de me servir. Je me mouche puis respire profondément. Waaaah ! Si c'était pas une crise ça c'était quoi ? Donc c'est ça le prix de l'amour ? De l'attachement ?

On arrive au quartier. Mirdjane se gare et m'empêche de descendre.

« – Y a ton frère à l'entrée, si tu descends de ma voiture comme ça, il va penser que j't'ai fait quelque chose. »

T'as peur ouais ! Mais il a raison. J'ai pas non plus envie de passer devant Halidi dans cet état. Il doit sûrement être au courant pour Samir en plus. Je vais éviter. J'allume la caméra de mon téléphone et remarque que j'ai les yeux gonflés déjà. Pffff... Comment faire redescendre ça là maintenant ?

« – Si tu veux, on va faire un tour le temps que tu t'calmes encore ! »

J'hoche la tête sans dire un mot et on repart. Il voulait aller s'arrêter au Parc mais j'ai refusé. C'est trop Samir là-bas. Alors il a juste continué de tourner en rond. Je lui fais gaspiller du carburant, maskini. Mais c'est vraiment attentionné de sa part. On continue de rouler et je reprends mes esprits.

« – Désolée, dis-je en tentant de pas me remettre à pleurer.
– Ouais, non, y a pas mort d'hommes. 'fin t'as compris. »

Mdr. J'ai failli rire.

« – J'ai juste eu peur pour toi wallah.
– Et pour toi oui, lui ai-je répondu en retenant un rire.
– Krkr. Ouais j'avoue ! Wallah Haldé tout seul il m'aurait enterré. Il voudrait rien comprendre. J'parle même pas de ton cinglé de p'tit frère là ou de tes oncles et compagnie... Eh j'tiens à la vie moi. Nbahwé fétré !
– Mtss... Tapette, dis-je en souriant. »

Hagno bolé tou !

« – Non mais c'est vrai... J'ai vraiment eu peur pour toi. Je serais pas bien s'il t'arrive quelque chose à cause de moi, wAllah. »

Échange de regards. Mon cœur a vibré. Je suis trop sensible à ce genre de paroles. Quelle faiblesse ! Mais ces mots me font du bien. Je baisse la tête, me tourne vers la route et appuie ma tête sur la vitre. On continue de rouler et il s'éloigne encore plus du quartier, alors que je vais mieux. Mais je dis rien : la balade me fait du bien.

« – Haloua !
– Hm...
– Euh... Pète pas un câble encore stpl, dit-il en jetant un coup d'œil sur moi.
– Mdr... C'est quoi ?
– Euh... T'es vraiment plus avec Samir ? »

Je me redresse, le regarde puis fixe la route.

– Euh... J'sais pas...
– Uhm, fait-il. »

C'est curieux de voir qu'il n'en demande pas plus. Je le regarde essayant de trouver du vice dans ses yeux, mais non. Rien.

– Donc t'es... toujours en couple ?

Voilà, là c'est normal...

– Euh... En vrai, j'sais pas non plus...
– Um... Ok !

Haloua - Moi, mon Nafs et RamadânOù les histoires vivent. Découvrez maintenant