Partie 29 bis.

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J'étais à l'aéroport de Makkah avec les frères de la mosquée. On venait de finir la 'Omra. Alhamdulillah. WAllahi, c'était une expérience incroyable qui a fait du bien à tout mon être. J'en avais vraiment besoin après des mois à combattre mes passions et surtout, des semaines à résister à l'envie de contacter Haloua. Après avoir appris que ses fiançailles étaient tombées à l'eau, j'avais qu'une envie et c'était de retenter ma chance. Quelque part, j'étais toujours attaché à elle et la seule chose qui faisait que je me retenais était de savoir qu'elle était sur le point de se marier. J'ai failli craquer mais réussi à combattre mon Nafs par crainte d'Allah. J'avais peur de forcer pour quelqu'un qui n'était peut-être pas fait pour moi et venir souffrir après. Alors, j'ai laissé tomber. Lorsque mon père a proposé aux jeunes de la mosquée de partir en 'Omra avec une agence qui lui avait offert une réduction pour quelques fidèles, j'ai pas trop réfléchi. Je savais que j'en avais besoin et j'ai pas été déçu.

On avait déjà pesé nos bagages et on attendait avec Omar, mon père et d'autres frères, que le reste du groupe finissent leur enregistrement. D'un coup, la voix d'une dame plus loin devant nous a retenu mon attention. Elle parlait l'arabe marocain alors je comprenais. Elle demandait pardon et suppliait une jeune femme devant elle, après l'avoir heurté avec son chariot. La femme en face ne faisait que répondre en français. Elle était en face de la dame, je pouvais donc pas la voir, en plus des autres personnes à côté d'eux, mais j'ai trouvé ça amusant. J'échangeais avec les frères mais continuais de regarder la scène. Puis, entre toutes ses femmes, au milieu de cette foule, parmi les nombreux plans d'Allah - comme le hasard n'existe pas, j'ai vu que c'était Haloua. Voilée d'une robe rouge bordeaux et d'un foulard noir, elle essayait de rassurer la dame. Toujours aussi douce.

Je me posais tellement de questions sur sa présence à Makkah ce jour-là, à ce moment-là, mais la seule chose que j'arrivais à faire était de la regarder pour être sûr que c'était elle.

« - SubhanaAllah, ai-je fait en baissant le regard et pressant mes doigts sur les yeux. »

J'ai eu honte du regard que je lui portais alors que je revenais tout juste de la 'Omra. Alors j'ai gardé ma main sur mon visage et me suis mis à faire de l'Istighfar. Quelque part, je me disais que j'étais en train de rêver et qu'en frottant sur mes yeux longtemps j'allais me rendre compte que c'était pas Haloua. J'étais juste sous le choc. Pourquoi ? Parce que deux jours avant lorsqu'on faisait le Tawwaf, j'avais imploré Allah de délivrer mon cœur de ce que je ressentais pour Haloua si on avait rien à faire ensemble. J'ai supplié Allah de nous pardonner pour tout. J'ai invoqué pour qu'Il la guide et lui accorde quelqu'un de bien. Et lorsque j'ai fini ma 'Omra, je me sentais apaisé et confiant. Je m'étais décidé à enfin lâcher prise. Alors de la voir là, au dernier endroit où j'aurais pensé la croiser, à ce moment-là encore moins... Je vous dis pas comment j'étais choqué.

J'ai gardé la tête baissée et continuais de répéter "astaghfirullah" jusqu'à ce qu'Omar le remarque.

« - Wesh, ça va mec ?
- Hm ? Euh... Ouais, tranquille.
- Ça va, wldi, a repris mon père.
- Ça va, ça va, baba. T'inquiète...
- Aah ! C'est la fatigue, subhanaAllah. Yalla ! T'inquiète pas, bientôt on sera rentrés, incha Allah. »

J'ai lâché un petit sourire puis j'ai repris l'Istighfar. Mais Omar était grave pas convaincu.

« - Wesh, sérieux ça va ou bien, a-t-il chuchoté en me mettant un petit coup de coude.
- Sisi, ça va c'est juste... J'peux t'demander un service ? »

Je l'ai pris par l'épaule et on s'est un peu démarqué du groupe.

« - J'pense j'ai vu Haloua devant là-bas...
- Nooon ! Jure, wAllah ?
- J'peux pas, j'suis pas sûr. Mais tu veux bien jeter un œil vite fait. J'ai juste besoin que tu confirmes. Pour calmer mon cœur...
- Ouais bien sûr, frère... Elle est habillée comment ?
- Mais juste vite fait, Omar... Discrètement. Te fais pas avoir par Sheytane, stp.
- Ouais, t'inquiète, inchaAllah... »

Haloua - Moi, mon Nafs et RamadânOù les histoires vivent. Découvrez maintenant