Partie 10 - Départs

75 6 0
                                    

Il est 15h11, jeudi. Je suis chez Salima. Je l'aide à faire ses valises. Elle part demain pour les Comores et deux mois c'est long. Nadja est au boulot. Elle nous rejoindra plus tard pour notre dernière soirée ensemble. Enfin "dernière", vous avez compris. Je découvre des choses dans cette pile d'objet hein...

« - Afa c'est quoi ça encore Sali ? De la b... ?
- Ahahaha. J'te jure même moi j'sais pas c'que c'est. C'est ma mère et ses sœurs ça... »

J'essaie de déchiffrer ce qui est écrit.

« - Ma. Mass... Massalé. Coco. Quoi ? Des épices ? Au coco ?
- Ah ouiii... Apparemment c'est trop bon dans le ndrovi ya nadzi.
- C'est une insulte pour les Comores ça un peu, non ? Ramener des épices là où il y en a taaah... Et au coco en plus ? Mdr.
- Va dire ça à ma mère ! »

Toujours les bledards. Krkr. Je prends de l'adhésif et emballe le paquet. Elle a trois valises quand-même. Comment elle va trainer tout ça ? Elle a même acheté des kilos en plus. Sa mère serait pas en train de lui préparer un coup ? Parce que tout ça pour quelqu'un qui va revenir. Hum... Suspicious !

« - C'est qui qui te dépose ?
- Bah à ton avis...
- Ilyass ?
- Bah oui, répond-elle en se retenant de rire. »

Aaah ! Mais elle rigole en plus ? Ptdr. Voilà on est mortes de rire. Le pauvre ! J'essaie de faire la morale à Sali mais je sais pas si moi je pourrais avouer une telle chose à quelqu'un. Ça fait trois ans qu'ils sont ensemble. C'est cruel 😭 Un petit vent de culpabilité nous frappe puis Sali reçoit une notification. C'est un mail de sa Fac. ELLE A VALIDÉ SON MASTER !

« - Aaaaaah, crie-t-elle hystériquement.
- Ouiiiii ! »

On est en train de sauter et crier comme des folles. Et bien sûr s'en suit l'accolade et les larmes. Je suis tellement fière d'elle. Surtout que de base elle n'aimait pas ce qu'elle faisait. Master en ✨Traduction, Interprétation et Localisation, Anglais-Japonais, spécialité Commerce International ✨. Les expressions que j'arrête pas de sortir dans la langue de Shakespeare là, c'est elle et ses réels en Anglais. Une bosse ! Là ses vacances vont pouvoir commencer et on pourra passer une bonne soirée.

Il est 17h22. Je suis rentrée. J'ai pris une douche et mangé le bon mvoungué wa nadzi que maman a fait. Je sais même pas comment elle arrive à choper tous ces produits du bled à chaque fois, mais au moins, j'ai jamais perdu le goût des plats mahorais. C'est bien, non ? Je suis dans ma chambre et je sens que je vais pas tarder à m'endormir. Je suis fatiguée. La reine des manageurs m'a lessivée au boulot aujourd'hui. La meilleure, elle ! (Mtsss).

Je tombe de sommeil. Ah non, je reçois un message de Maria. C'est une photo d'elle et du petit Amath. Elle me fait rêver. Allahuma barik. Uhum, c'est devenu plus automatique maintenant. À force de l'entendre de Maria et Samir. D'ailleurs, il me manque beaucoup. Mais mon cœur arrive pas à lui courir derrière, ou plutôt mon égo, je sais pas. On a même plus d'occasions pour se voir. Soit il est avec ses "frères", soit avec son père, soit à la mosquée. On s'est pas vu depuis notre date. Quand je pense qu'il part dans deux jours. Mtss... Je suis peut-être en train de me détacher de lui. Je sais pas. Allez, je lui envoie un message. Au moins il y répond encore à ça.

"Tu me manques tellement 🥺❤️"

J'attends pas sa réponse et me retourne sur le côté pour faire une petite sieste. Bien sûr, j'ai mis 7353 réveils avant. On a RDV à 20h. Si je me réveille pas, tsi fou tsi roro.

Je me réveille après une bonne heure et demie de sommeil. Plutôt, un appel me réveille. J'ai répondu mais je sais même pas qui c'est. J'ai les yeux à peine ouverts.

Haloua - Moi, mon Nafs et RamadânOù les histoires vivent. Découvrez maintenant