Partie 4 - Tromperie ?

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On est samedi, il est 9h33. Je fais les courses pour la maison, avec Samir - et mon gratteur de petit frère. Du coin de l'œil je le vois essayer d'avoir une conversation d'amis avec Samir mais... Mdr. Il est trop méfiant. Il m'a suivi parce qu'il voulait se prendre un truc mais j'sais plus quoi. Je m'en fous un peu. C'est pas comme si je savais pas faire semblant quand je suis avec Samir et d'autres gens.

Je me dirige vers le rayon frais avec mon cadi lorsque mes accompagnateurs disparaissent tous les deux vers le rayon de cosmétique masculine. Il voulait un parfum peut-être Nasser et il veut demander conseil à Samir  ?! Bwé, c'est chou ! J'avoue, Samir sent tout le temps bon. Bref, c'est pas des enfants ! Je continue mon chemin en passant par le rayon bébé et je peux pas m'empêcher de penser à Maria et son joli ventre tout rond. Je ralentis dans l'allée : ça fait rêver, vraiment ! Moi aussi je veux des enfants - avec Samir, vous vous imaginez bien. Mais c'est pas pour demain la veille hein.

Je fixe un biberon, je rêve éveillée. Bon, allez, je vais pas y passer la journée. Je reprends le pas lorsqu'une dame arrive par derrière et me bouscule.

« - Oh pardon, dis-je. »

Attends, mais pourquoi c'est moi qui m'excuse ? C'est elle qui m'est rentré dedans. Elle s'excuse au final. Enfin, elle a levé ses mains vers moi en esquissant un sourire, murmurant un "pardon". Mouais ! T'as de la chance je suis pas une fouteuse de trouble. Samir aurait été là, il l'aurait embrouillée si elle s'était pas retournée. Mdr. Mon lion ! Houchou !

Bref, le rayon frais ! J'y arrive et prends ce dont j'ai besoin puis texte Samir pour leur demander de me rejoindre en caisse. Deux minutes après, pile au moment où je commence à poser les articles sur le tapis, ils arrivent avec des choses en main : parfums, déodorants et compagnie. Eh bien, Nasser grandit hein ! Snif. Je dépose quelques articles et pars me placer au bout de la caisse pour commencer à ranger, les laissant décharger le cadi.

Je fais pas attention à tout ce qui arrive. Je range, c'est tout. Le caissier-là veut rien savoir, il attend personne. On dirait un robot. Je dépose le premier sac cabas au sol et en ouvre un deuxième, ce qui me laisse le temps de voir les articles qui arrivent. D'un coup, le caissier pose ses yeux sur moi puis regarde Samir. Attends, mais... Mais c'est quoi ça ? Je me fige et fixe Samir, droit dans les yeux ! C'est une blague ? Je suis en train de bouillir. Il retient un rire serré sur ses lèvres. Oh je vais me le faire ! Voyant que je bouge plus, Nasser vient vite m'aider à ranger. Je continue de prendre les articles au ralenti, les yeux rivés sur Samir. Mais il est sérieux lui ? Héhéhé, léwo, mrengué ! Là je suis complètement déconnectée. J'ai juste envie de le cogner. Mais j'ai été bien élevée. Je me reprends et sors ma carte pour payer. Nasser avance avec le cadi et alterne son regard entre Samir et moi. Oh la gêne. Pour la première fois de notre relation, je lui veux du mal ! Mais je peux pas faire de scène devant mon petit-frère. Après tout, on est juste potes. Lol. Na zin' paré !

On arrive au parking et pendant tout le long j'ai rien dit. Je les laisse ranger les courses et rentre dans la voiture en furie. C'est vraiment la première fois qu'il m'énerve à ce point. Mais il pensait que ça allait passer inaperçu ou quoi ? Il rentre dans la voiture et me fixe en allumant le moteur. Il sait. Et je sais qu'il sait que je suis au bord des larmes de colère, de gêne. Mais il a toujours envie de rire. Mon Dieu, la patience ! Je ferme les yeux, prends une grosse inspiration et expire doucement. Je me retourne du côté droit de la route pendant tout le trajet.

Arrivés en bas de l'immeuble, je descends sans le regarder. Nasser décharge les courses avec moi et va appeler l'ascenseur avec deux des sacs. Je prends le troisième et ferme le capot - que je me suis retenue de claquer. Samir me reprend le sac et me fait signe d'avancer, toujours avec ce sourire narquois sur son visage. Mdr, le pauvre, il sait même que je prépare un plan pour le détruire dans ma tête. Rigole bien, khamar ! L'ascenseur arrive, Nasser rentre avec les sacs. Samir dépose le troisième dedans et m'empêche de monter. Je me bloque devant lui et le fixe.

Haloua - Moi, mon Nafs et RamadânOù les histoires vivent. Découvrez maintenant