Partie 31 - Aujourd'hui - FIN

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Ça fait maintenant 1 an que je suis mariée. Un an de pure joie, alhamdulillah. Bien sûr, il m'a fallu un temps d'adaptation à la vie de couple et surtout, à la vie de femme mariée musulmane. On ressort tout juste du Ramadan là et c'était... Bwi ! Mais j'ai le plus doux et patient des maris. Mon guide ❤️ qu'Allah soit satisfait de lui. Amine.

J'ai passé peut-être 2 mois "sous le choc" concernant l'issue de toutes les épreuves que j'ai traversé. Je pleurais dès que j'y pensais et je n'ai jamais cessé de remercier Allah. J'ai eu l'idée d'écrire ce journal en voyant que mon cœur avait quand-même du mal à cicatriser de certaines choses et que je me posais beaucoup de questions encore. En retraçant l'histoire, j'ai pu comprendre et être encore plus reconnaissante. Mais il fallait nettoyer mon cœur de certaines choses. Alors...

Le jour du nikah de Salima, j'ai parlé avec Nadja. Enfin, pas discuté, mais genre je lui ai adressé la parole et j'ai essayé de pas me braquer. Pour ma Sali, je voulais pas plomber l'ambiance. D'ailleurs, je pensais pas la voir là-bas comme Sali m'avait avoué plus tard qu'elle s'était prise la tête avec elle à cause de l'histoire avec Mirdjane, et que Nadja lui en voulait de pas l'avoir laissé dire la vérité dès le début. Bref. En tout cas elle était venue au nikah. Et elle était enceinte à ce moment-là, allahuma barik. C'est peut-être pour ça que je la trouvais différente, plus douce, moins "Nadja". Deux jours après, elle m'a appelé et elle s'est excusée en pleurant et j'ai senti qu'elle était sincère. Hormoni zako fagna hazi. Mdr. Et c'est grâce à cette conversation que j'ai pu compléter mon journal avec son point de vue. Je peux dire haut et fort que je lui ai pardonné du plus profond de mon cœur. Elle a accouché d'un petit Ayane Junior. Oui, Ayane Junior, son père a forcé. J'espère au moins qu'il prendra pas certains traits de caractère de son père. Qu'Allah les protège tous en tout cas. Amiiine.

Quant à Mirdjane, pendant sa formation même, il a dû aller épouser la meuf qu'il avait mis enceinte. Il est maintenant Gendarme, officiellement. Allahuma barik. On s'est croisé une fois après avoir rendu visite à ma mère, à Téssard. J'attendais Samir au parking. Il ressortait du bâtiment de chez sa mère avec sa femme. Je dirai pas qu'il était triste, ou peut-être qu'il passait juste une mauvaise journée, Allahu 'alam, mais il était pas "Mirdjane" quoi. Ça m'a un peu piqué, j'ai eu mal pour lui, je sais pas pourquoi. La gêne sur son visage dès qu'il m'a vu. Maskini. Ani rongodza vite fait. Fallait voir comment sa femme a réagi en entendant mon prénom :

« - Ah ! Ounou dhé Haloua wa watrou, a-t-elle dit, presque avec dédain.
- Euuh... Oui. Ça va ?
- Chaïma, a fait Mirdjane en la fusillant du regard. »

C'est comme s'il savait qu'elle avait pas de bonnes choses à dire. Mtssss. Bouéni, déjà tsihou lichiya... Elle nous a toisé avant de partir vers la voiture. Mirdjane a pressé ses doigts sur ses yeux, comme s'il était fatigué d'elle, avant de partir.

« - Bon... J'y vais raha wassaliya kawa foumouha ta wa passouha, a-t-il dit sans émotion.
- Mdr. Mliché mgnaho !
- Haya bass... Prends soin de toi, Haloua.
- InchaAllah. Toi aussi...
- Vas-y. »

Et il est parti la tête baissée. Vraiment, c'était bizarre comme rencontre. Tsi m'vwéréha taaaah... Um... En tout cas, lui non plus j'ai plus aucune haine envers lui. Je lui souhaite même du bien. Les choses se sont passées comme Allah avait voulu. On n'y pouvait presque rien.

Léwo, kila mtrou assendra na zahé !

Et de l'autre côté, il y a ma Sali. Mon alliée de toujours. C'est plus pareil maintenant qu'on est toutes les deux mariées. Mais on ne s'en veut pas pour autant. On essaie de se voir chez l'une ou l'autre au moins une fois tous les deux mois. Samir et son mari ont eu pitié de nous, mdr. Tellement qu'ils nous laissent deux jours seules soit chez elle, soit chez moi, pendant qu'ils vont voir leurs proches. Je sais pas si on tiendra comme ça longtemps, mais pour l'instant ça fonctionne. En plus, elle a un boulot qui lui prend beaucoup de temps. On s'appelle quand on a du temps à gaspiller. Et ça nous convient. Bien sûr, je me fais tirer les oreilles par Samir avant de la voir à chaque fois, sur la calomnie et les médisances, du coup on évite. En tout cas on essaie parce que c'est fourbe ça en vrai. SubhanaAllah. Des fois t'es là tu te dis "mais non c'est pas de la médisance ça, on fait que raconter" et qu'en fait... Astaghfirullah. Qu'Allah nous pardonne. En tout cas ça me fait toujours autant de bien de la voir. On en profite pour se faire des soins, tester de nouveaux produits, faire le tri dans nos gardes robes... Houchouuuuu ! Elle a même commencé à s'habiller plus modestement. Je suis tellement fièrement d'elle. Qu'Allah la guide et me guide aussi vers un meilleur port du voile. Amiiine.

Haloua - Moi, mon Nafs et RamadânOù les histoires vivent. Découvrez maintenant