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J'entends une voix, lointaine, qui hurle "Je vais te briser les os, Bangchan.", c'est ce que j'entends, je crois.

J'arrive après plusieurs essais à ouvrir les yeux pour assister à la scène suivante: Heeseung, le cheveux en bataille, le visage assombrit par la colère, tenant Bangchan par le col des deux mains, faisant des grimaces, représentantes de cette rage qui paraissait sans limite.

"-Moi: Toi...?"

Celui-ci ne se tourne pas vers moi, et, en ne quittant pas Bangchan des yeux, lui assène un coup si fort que je pouvais moi-même le sentir.

Donc le jour ou je l'ai frappé il aurait pu m'assommer, en fait?

Bangchan tombe d'un coup sec, j'ai presque crû à sa mort. Entre deux injures, Heeseung se redresse, il se retourne vers moi, me fixant de la tête au pied, toujours avec ces expressions colériques.

"-Heeseung: Dans quelles conneries tu t'es fourrée, toi, hein? Si j'avais pas entendu son rire de bouffon tu serais morte, tu le sais ça? Il charcutait tes bras comme de la viande hâchée, et toi tu...fermais les yeux? T'es inconsciente ou quoi? Pourquoi tu t'es pas débattue? Pourquoi tu l'as laissé faire? Pourquoi t'as pas crié? Tu m'insupportes, regardes tout le sang qui coule de tes bras, tu crois que c'est normal?!

Il a beau m'hurler dessus, il s'inquiète pour moi, non?

-Heeseung: Tu m'écoutes??"

Je n'ai pas le temps de lui répondre que je sens mon corps attiré par le sol, je tombe dans les pommes.

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POV : Lee Heeseung

Après lui avoir mis plus puissants des coups de poings que je pouvais lui mettre, je me tourne vers Evelyn.

Comment j'ai pu la laisser se faire blesser comme ça? Comment j'ai pu être un fardeau pour elle?

Elle me détestait déjà, elle me détestera encore plus.

En tombant, je la rattrape.

On se situait en dessous de la cantine, je ne sais pas comment ils ont réussi à l'amener ici, enfin, j'ai ma petite idée, connaissant Karina.

Ce qui est bizarre, c'est qu'elle ne s'est jamais intéressée à moi une seule fois avant ce voyage, et là, je suis comme la prunelle de ses yeux.

Elle joue très mal la comédie quand on comprend sa pièce, et c'est fait exprès.

Je pense qu'elle évalue le niveau "intellectuel" de chacun.

Si tu es assez intelligent pour voir dans son jeu, alors tu es un obstacle pour elle, et donc, un nouveau jeu.

C'est comme si on était tous des objets avec lesquels elle pouvait s'occuper, et les objets ne sont pas censés comprendre.

Il est 20h, c'est bientôt l'heure de manger.

Jay et Yunha sont allés rejoindre les autres au lac, ils ne vont pas tarder, et il n'y a quasiment personne des 3 classes ici, ils sont tous sortis.

Le dîner est à 21h, en attendant, en courant, j'amène Evelyn à sa chambre.

Il n'y avait pas de profs, et j'ai jugé trop dangereux d'appeler les pompiers, car je ne connais pas Karina.

Je l'allonge sûr le premier lit qui vient et je fouille tous les tiroirs me passant sous la main.

Je trouve une aiguille et du fil, je ne sais pas ce qu'elles foutent avec ça, mais je m'en fous.

Je sprinte à l'infirmerie du bâtiment qui est tout le temps ouverte en cas d'urgence, et prends de l'alcool, des compresses et un briquet.

Je retourne à sa chambre et pose tout ce que j'avais pris à côté d'elle.

Ses bras pouvaient s'infecter à tout moment si je ne me dépêche pas.

Mais j'ai si peur.

J'attrape son bras, en regardant les entailles plus profondes les unes que les autres.

On dirait les blessures que mon père m'infligeait.

La porte s'ouvre et les filles entrent.

Minha, qui souriait, laisse tomber sa serviette par terre et accoure en un temps
record vers nous.

"-Minha: Qu'est-ce tu fous là, toi, hein? Pourquoi elle est dans cet état? Réveilles-la!

-Yunjin: Appelons les pompiers!!

-Kazuha: Merde! Qui lui a fait ça? Elle respire encore??

-Moi: Calmez-vous, s'il vous plaît.

-Minha: Ses bras sont ensanglantés, putain! Et toi, tu me demandes de me calmer? T'es con ou quoi?!

-Moi: Elle ne perd plus de sang, ses plaies sont profondes mais le sang a séché. C'est Karina qui lui a fait ça, je ne sais pas comment, ni pourquoi exactement, mais il faut lui refermer les plaies avant qu'elle n'ait d'infection.

-Minha: Karina, tu dis?"

Elle se lève et sors de la chambre en trombe quand Jungwon et Sunghoon entrent.

Ils disent avoir entendu des cris, et deviennent muets quand ils voient Evelyn sûr le lit.

On aurait dit son lit de mort.

Ils viennent tous s'accroupir autour du lit.

Kazuha tient une de ses mains, Yunjin lui carresse les cheveux avec un air triste, et Minha était sûrement allée frapper Karina

Je brûle le bout de l'aiguille, sentant mon cœur battre de plus en plus fort.

"-Yunha: T'es sûr que ça marche, ça?

-Moi: Mieux vaut ça que passer directement l'aiguille sûr ses plaies.

-Yunha: Oui."

Je commence par les plus profondes. Je me sentais mal de faire ça, j'avais l'impression que l'aiguille passait dans ma peau.

Une trentaine de minutes plus tard, on attendait qu'elle se réveille, et si ce n'est pas le cas avant 21h, là, on appellerait un prof.

Minha était revenue, n'ayant pas trouvé Karina.

Et si elle meurt?

Non.

Il ne faut pas que je sois pessimiste. Elle va se réveiller, j'y crois.

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POV : Evelyn Matsubara

J'ouvre les yeux et j'arrive à distinguer des détails peu à peu qui me font dire que je suis dans ma chambre. Je vois 7 silhouettes, qui se claicissent doucement.

La plus proche est celle d'Heeseung, ensuite celle de Minha.

Kazuha est debout, faisant les cents pas, Yunha assise sûr le lit, Jungwon et Sunghoon sûr des chaises et Jay sûr le rebord de la fenêtre.

Ils avaient tous la tête baissée, un air sérieux.

"-Moi: Je suis pas morte, vous pouvez sourire."

Tous les visages se tournent vers moi d'un coup, de grands sourires collés au visage. Les filles me sautent dessus, réveillant ma douleur telle une brûlure au bras, mais je suis contente.

Je regarde ceux-ci et vois qu'ils sont enroulés dans des bandeaux blancs.

Je n'ai pas le temps de relever les yeux vers Heeseung que celui-ci se lève et part, toujours avec cet air sérieux sûr le visage.

"-Minha: C'est lui qui t'as amené ici, et qui a refermé tes plaies."

Je sais.

Mais je ne pourrais pas le remercier maintenant.

Je ne veux pas lui parler, ou je veux m'en empêcher. J'ai peur, il me fait peur.

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Nemesis; HEESEUNGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant