Katsuki x Ano

La Tour Eiffel

La main de Kirishima me saisit avec force et m'entraîne loin, très loin. On court dans les rues de Paris en riant au éclat. Il a toujours eu ce don pour me faire sourire. Nous nous arrêtons devant des magasins pour observer les vitrines. Au loin, j'aperçois La durée, magasin par excellence pour les macarons. Mon pêché mignon. Sans un mot Eijiro me tire vers l'autre rue puis rentre dans la durée. Je passe 5 minutes à observer tous les goûts possibles. Je me lèche les doigts ne sachant pas quel parfum choisir.

- On vous en prend un de chaque. Dit-il en me regardant du coin de l'œil.

Mes yeux s'écarquillent à cette idée et je lui murmure qu'il est complètement fou. Il lève les épaules, attrape la boîte et ressort aussi vite que nous sommes entrés. Il s'arrête brusquement, se retourne vers moi, respirant fortement du fait d'avoir couru sans pause. Il attrape un macaron, touche mes lèvres tendrement pour me faire ouvrir la bouche. Je m'exécute et il introduit la douceur sur ma langue. Durant tout ce moment de sensualité hors pair qui semble durer une éternité nos yeux ne se quittent pas une seconde.

- Il me reste un détail a régler et on fonce à la tour Eiffel je ne veux pas perdre une seconde de cet après midi.

- Je te suis.

Nous zigzaguons dans les ruelles, je ne sais pas ce qu'il cherche mais je me rends compte que nous nous rapprochons tout de même de la fameuse tour. Au détour d'une rue, il braque à gauche et rentre chez un fleuriste, paye une rose rouge et me l'offre après l'avoir sentie.

- Pour la plus belle des roses. Dit-il en souriant ne me lâchant pas du regard. 

- Merci Eiji, tu n'as pas changé d'un pouce tu es toujours aussi adorable. Dis-je les yeux pleins d'amour.

En montant au deuxième étage de la géante de fer mon esprit prend également de la hauteur. Mon être entier part un peu plus haut afin d'oublier tous mes problèmes. J'observe mon accompagnant le sourire aux lèvres, comment j'ai pu faire sans lui pendant 5 ans ? Il a toujours été mon épaule, ma main droite, ma moitié. J'ai occulté pour mon bien ce sentiment que je ressentais près de lui. Près de lui, rien ne me semble impossible, ensemble nous sommes plus forts que le monde lui-même. 

J'oublie même le temps d'un instant que Eijiro n'est pas un homme libre. Pourtant il ne semble pas se comporter comme tel. Il m'offre mes douceurs préférées et m'achète une magnifique rose rouge, cela n'est pas anodin. 

En 5 ans, il n'a rien oublié de mes goûts et je pense, enfin espère, n'avoir peut-être jamais quitté son esprit durant toutes ces années, même séparé. 

Quand mes yeux croisent les siens mon cœur fais un bon et je sentirais presque les étincelles jaillir dans mes yeux. Et si ça pouvait être aussi simple pour toujours ? Et si c'était lui depuis le début sans que je m'en sois rendue compte. La jeunesse ou le manque d'expérience parfois nous fait oublier ou nous rend aveugle face à l'amour pur et simple de l'être parfait pour nous. Le recul, le manque, la vie enfin tout ça mélangé fait qu'un fois que l'on recroise cette personne qui nous semblait imparfaite pour nous à l'époque, une flamme incapable de l'éteindre l'allume en nous pour laisser place a la chaleur de l'amour.

Le vent frappe mon visage une fois arrivé à l'étage souhaité. Il me prend la main et m'approche doucement du vide. J'avoue ne pas être très à l'aise avec la hauteur mais près de lui ça va. Je tremble légèrement, il me tourne alors vers lui, me collant un peu plus à lui et me regardant dans les yeux.

- N'ai pas peur Ano, je suis près de toi. Il ne peut rien t'arriver tant que tu seras dans mes bras. Tu le sais très bien.

Il caresse tendrement ma joue et nos yeux ne se quittent pas une seconde. Je ne me suis même pas rendu compte que la nuit était tombée sur Paris. Les lumières nous encerclent et dansent autour de nous. Qu'est ce qu'il est en train de se passer. Tout semble tourner autour de nous sans cesse. Ma tête est sur le point d'exploser. Mes yeux alternent frénétiquement entre ses beaux yeux et ses lèvres qui semblent toujours aussi sucrées que dans mes souvenirs.

- Tu sais je me disais. Tu semble persuadé que Anna est sa fille pourtant tout pourrait faire croire qu'elle est la mienne. Elle est sublime comme sa mère, une petite blonde au caractère bien trempé, les yeux de son père d'un rouge vif et la douceur de celui-ci. Je me trompe ? Dit-il en caressant ma joue et en regardant mes lèvres

- Tu ne te trompes pas c'est vrai que je n'avais pas vu ça sous cet angle. Il y a une chance qu'elle soit ta fille et non la sienne mais je n'ai aucune preuve pour déterminer cela.

- Et si je te disais que cela ne changerait rien pour moi ?

- Comment ça Eiji ?

- Je l'aimerais comme un père si tu m'offres ton amour. Elle ne manquera jamais de rien, je ne demanderai aucune explication, ni preuve. La seule chose que je veux c'est de la rendre heureuse et toi par la même occasion. Je n'ai jamais cessé une seconde de t'aimer Ano. Tu es l'amour de ma vie et tu le restera malgré le nombre de fois ou tu me repoussera. 

- Et Mina dans tous ca ?

- Mina, mina est très gentille mais elle n'est pas toi et ne le sera jamais. Elle connaît la place que tu as dans mon cœur elle a toujours su depuis le début. Et quand elle a compris que je partais te retrouver a Paris, elle savait très bien que notre histoire était finie. C'est une fille intelligente et nous ne nous sommes jamais rien promis. Je dors avec une photo de nous deux sur ma table de nuit, elle sait que je t'aime et que ce sera toujours ainsi. Elle l'accepte car elle y trouve son avantage mais c'est fini. 

- Ça semble si simple en t'écoutant.

- Parce que ça l'est. A toi de choisir qui ce le soit. Parce que peu importe les épreuves, peu importe les difficultés, peu importe les pleurs je serai toujours derrière toi pour te soutenir. Parce que tu as toujours été l'amour de ma vie, celle pour qui rien n'est impossible. J'avais même réussi à accepter que tu sois heureuse avec une autre. Mais aujourd'hui je dis stop. C'est toi et moi.