Eijiro Kirishima

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Je reste nuit et jour a ses côtés ayant trop peur qu'il parte avant que j'ai trouver le courage de tout lui expliquer. Les jours passent et se ressemblent atrocement. J'ai l'impression qu'il est là sans l'être réellement. C'est une torture pour tout le monde. Après plusieurs jours passés à pleurer encore et encore, aujourd'hui mes yeux sont bouffis mais plus aucune larme n'ose couler. J'ai envie et même besoin qu'il reste. J'ai besoin de m'expliquer avec lui avant que se soit trop tard.

C'est alors, seule dans sa chambre avachis sur son corps sans réaction, que je me mets à caresser sa main pour enfin commencer à parler à cœur ouvert.

- Quand je t'ai rencontré, jamais je ne me serais douté une seconde de la manière où tu allais changer ma vie. Si je dois être honnête avec toi Eiji on n'aurait jamais dû se mettre en couple. Je ne pense pas que l'amour qu'on ressent l'un pour l'autre soit l'amour avec qui on voit finir sa vie. Je t'ai aimé de bien des façons mais la plus belle et la plus saine restera toujours l'amour d'un frère et une sœur. Quand on est jeune on ne se rend pas toujours compte des multiples erreurs que l'on peut faire et je pense que faire ce qu'on a fait en était une. J'ai créé ce sentiment d'amour en toi en pensant que c'était le mieux à faire pour nous mais avec beaucoup de recule c'était la pire erreur de ma vie. Je ne pense pas que l'on s'aime comme on devrait. On a su s'entraider tout en s'aimant. On a partagé d'une façon la vie de l'autre et se mettre en couple nous a été fatal. Je suis totalement responsable de ça. J'ai voulu me convaincre que je t'aimerais comme lui mais c'est impossible. Nous sommes l'exemple même de deux meilleurs amis qui gâchent leur amitié pour une histoire d'amour sans queue ni tête. Ce soir-là, j'avais 20 ans à nouveau. J'ai oublié de réfléchir. Et je sais que c'est horrible à dire mais toutes mes pensées étaient pour lui. Il me connais différemment de toi, pas en mieux, pas en moins mais différemment. Je sais que ce n'est pas ce que tu as envie d'entendre mais... tu as toujours été quelqu'un de ma famille, toujours. Là où avec lui on a créé la nôtre. Je ne parle pas seulement d'Anna. C'est totalement différent. Tu es la raison la ou il est la passion. Je suis désolée du plus profond de mon être de t'avoir fait souffrir et de t'avoir rendu malheureux. Ce n'était pas mon but, pas une seconde. Je voudrais que tu te réveilles pour enfin que je puisse m'excuser encore et encore du mal que je t'ai fait. Je m'interdis tout avant que j'ai eu la chance de te parler une dernière fois. Alors je t'en supplie ne m'abandonne pas ici. Pas comme ça. Pas encore.

- Je...

Je me redresse d'un coup, surprise d'avoir entendu un mot. Je ne veux pas ou je n'ose pas y croire, il vient de me répondre. Je le regarde, le visage rempli de surprise et cherchant quoi faire sans pour autant paniquer.

- Ne parle pas. Garde tes forces.

- Je te... Pardonne Ano.

- Chut je t'en supplie garde tes forces. Dis-je en pleurant avec de grosse larme. Quelqu'un ?! Que quelqu'un vienne. Hurle-je de toutes mes forces pour ne pas avoir à le quitter.

- Ano... Écoute moi.

- Quoi ? Eiji, garde tes forces par pitié.

- Je t'aime.

- Je t'aime aussi. Dis-je en essayant mon nez qui coule. J'ai besoin de toi.

Je sens sa main serrer la mienne avec le peu de force qu'il semble avoir.

- Je t'aime tu m'entends ? Alors bat toi. Ne me quitte pas.

L'absence de réponse me terrorise et puis sans prévenir les machines autours de moi ce sont mise à s'affoler. Tout autour de moi, se déroule au ralenti. Les soignants sautent sur son corps et m'arrachent à lui avec force. Je sens mes poumons s'étouffer sous les cris que je pousse. C'est pas possible que ca se finissent car sa. Je hurle son prénom en suppliant les gens en blanc de ne pas me l'enlever. Je vois rouge autour de moi, les sons se mélangent et les larmes brouillent ma vision. Non. Pas comme ça. Ma voix résonne dans l'ensemble de l'établissement de santé. J'hurle encore et encore, l'hystérie en moi prends le dessus. On me tire hors de la chambre de force. Dans le couloir, quelqu'un m'attrape bien plus fort que les autres et me plaque contre lui. Un mélange de tristesse et de rage se lis sur mon visage. L'homme qui a réussi à me maintenir jusqu'à maintenant me déplace dans une chambre vide et je commence à lui hurler dessus toute la colère enfoui au fond de moi.

- Hurle moi dessus autant que tu veux. Défoule toi.

Mes pires pensées sont mises à nue, je crie mon désespoir. Au fond de moi je sais, je le sens. Comme couper en plein milieu d'un monologue de haine mon corps se stoppe net. Mes jambes semblent être sciées sur place. Mon cœur se serre au point de m'empêcher de respirer. J'étouffe. Et sans prévenir le néant. L'absence de tout. Je m'écroule à genoux sur le sol face à l'homme qui me tient à bout de bras.

- Ano ? Ano qu'est ce qui se passe ? Dit-il rempli de peur.

Je redresse la tête, le regarde droit dans les yeux et j'ai beau ouvrir la bouche rien ne semble vouloir en sortir pourtant je sais pertinemment ce qu'il vient d'arriver je le ressens au plus profond de moi. J'ai peur que si j'ose dire cette horreur a haute voix elle devient réelle pourtant rien ne peux changer ca.

- Il... Eiji...

- Quoi Eiji ? Dit-il en prenant mon visage luisant dans ses mains les yeux pleins de paniques.

- Eijiro est mort. Je ne le sens plus.

- Qu'est ce que tu dis. Je t'ai vu sortir comme une hystérique de sa chambre mais personne ne m'a dit quelque chose de pareil.

- Je ne le sens plus.

- Mais quoi ?

- Eijiro.

Comme une grande claque dans la gueule, la porte s'ouvre avec force. Une femme habillée en blanc s'approche doucement de moi afin de comprendre ce qu'il viens de se passer dans la chambre avec Mr Kirishima. Je commence alors à décrire ce que je viens de vivre et sans aucune préparation et sans aucune émotion dans ma voix, je la regarde et lui dit sèchement.

- Il est parti n'est ce pas ?

- Et bien...

- Dites moi que l'homme que j'aime est mort ! Dites moi le.

- Mr Kirishima vient effectivement de perdre la vie des suites de ses nombreuses blessures internes.

La douleur reprend le dessus sur tout. Cette énorme boule qui a pris une place démesurée dans mon estomac devient lourde comme dix hommes. Mes larmes se mélangent avec ma respiration. Je tiens mon cœur, lui qui m'empêche de respirer comme il faut et qui me fait un mal de chien. L'homme à genou face à moi saute sur moi pour me protéger de ses bras et je m'engouffre dans son torse sans retenue. Je continue de pleurer en cherchant mon souffle pendant que lui pleure en caressant mon dos. Bien plus solennellement mais avec tout autant de peine que moi.

- Je suis là, ça va aller tu m'entends ? On va surmonter ça ensemble. Je ne te lâcherai pas.

- Kat... Comment c'est possible ?

- Je ne sais pas.

- Ça fait si mal.

- Je sais.

- J'arrive pas à respirer.

- Essaye de te calmer. Tu n'as quasiment rien dormi depuis des jours. Tu es à bout de force.

Je m'accroche à son t-shirt que j'ai repeint de mes larmes et de ma morve.

- Reste avec moi je t'en supplie. Je ne veux plus. Je n'en peux plus.

Katsuki x AnoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant