« Je suis au milieu de la piste de danse, la musique bourdonne dans mes oreilles. L'alcool dans mon verre, ça fait bien longtemps qu'il ne fait plus d'effet sur moi. Je danse les yeux fermés comme la fille de 19 ans complètement saoule que je suis...
Les mois qui ont suivis fu une torture physique et psychologique. Une torture de chaque instant. La colère était plus forte que n'importe quelle autre émotion. Je me retrouve à hurler de rage en pleine nuit sans comprendre la raison. Je me suis mise a courir, encore et encore pour évacuer comme je peux ce trop pleins de colère logé au fond de moi. Je vis avec Denki pour éviter de me retrouver seule avec ma fille et de me mettre a faire n'importe quoi. J'avais besoin d'aide pour sortir la tête de l'eau mais bordel de merde que c'était dure a avoué. J'ai refusé de voir Katsuki le temps de mon deuil. Il était source de douleur et je refuse de l'associer à ça.
Je sais néanmoins qu'il était là, toujours derrière moi. A attendre patiemment mon appel a l'aide. Appel à l'aide qui ne viendra jamais. J'ai besoin de me reconstruire seule avant de pouvoir de nouveau me poser à deux. Ma fille, ce fut compliqué de lui expliquer, mais le plus dur ne fut pas de comprendre qu'elle ne reverrait plus cet homme si gentil qui lui préparait son petit déjeuner. Non, le plus dur fut de voir sa mère totalement absente. Absente, car elle n'arrivait même plus à s'occuper d'elle-même. Pendant plusieurs semaines il m'était impossible de sortir de mon lit. Je refusais tout contact extérieur. La douleur comme une maladie me consume de l'intérieur. Peu importe le souvenir qui me revenait, il était toujours là et ce fut le plus dur à surmonter.
Un jour, au réveil, la douleur n'avait pas disparu mais paraissait moins lourde, moins insurmontable. Au début je me sentais coupable d'avoir moins mal et puis de jour en jour ma tête se redressa et je pu enfin commencer a sortir et à voir du monde. Après quelques mois pour le moins compliqués, je n'avais qu'une pensée. Une pensée bien précise. Me venger. J'avais comme unique but de retrouver la personne qui avait osé me le retirer. Comme si mes émotions s'étaient mise en pause, je ne ressentais plus rien. Je me sentais toute puissante. Mon frère a eu très peur en me voyant sortir de ma chambre. Habillé entièrement en noir et pire encore, le sourire au lèvre.
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- Je vais faire un tour de moto.
- Tu es sûr que ça va Ano ?
- Très bien, pourquoi ?
- Tu sais pourquoi.
- Parce que mon meilleur ami est mort il y a de ça 5 mois ?
- Oui.
- Je vais pas me laisser crever parce que lui là fait.
Je prends les clés de ma moto, mon casque et je file en claquant la porte derrière moi.
J'ai une idée très précise de ce que je veux faire aujourd'hui. J'ai commencé mon enquête sur l'enfoiré qui a renversé Eiji. Je sais son nom et ses habitudes et j'ai bien l'intention d'aller à sa rencontre ce soir. Mais avant ça j'ai envie de folie. Je me rends donc chez mon coiffeur. Tout le monde sais que quand une femme change de couleur et de coupe de cheveux c'est pour tourner une page et bien aujourd'hui moi c'est pour en ouvrir une dernière avant de clore le livre.
