7. TINA

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Tina

Un marteau piqueur vrille mes tempes dès que je m’extirpe de mon sommeil. Je grogne en me relevant sur les coudes tandis qu’un coup d’œil vers Kim m’apprend qu’elle partage mon état.
— On aurait vraiment dû nous en tenir qu’à la bite et non au surplus de bières, me lance-t-elle dans une grimace.
— Rappelle-nous-le la prochaine fois, grogné-je en me relaissant tomber sur l’oreiller.
Je soupire d’aise au seul souvenir du mec qui m’a ramonée la veille au soir.
— Cet Eduardo m’a fait des merveilles, m’extasié-je dans un sourire flâneur. Quel déhanché !
— Roberto.
— Quoi ? demandé-je en pivotant mon visage vers le sien.
— C’était Roberto, m’apprend-elle en se marrant les yeux fermés. Il m’a fait son coup sublime des hanches le mois dernier.
Elle s’évente en lâchant d’un air rêveur :
— Inoubliable.
— Bah dans ce cas, il se pourrait bien que j’ai hurlé Eduardo à la place de Roberto au moment de l’extase, me bidonné-je.
Elle s’esclaffe en m’envoyant son coussin à la gueule avant de choper une clope dans le paquet jeté sur la moquette de son côté du lit. Après l’avoir allumée, elle tire une profonde taffe avant de me la filer.
— Si tu crois que ce Latin lover retient le moindre prénom du harem qu’il se tape chaque week-end, tu te fourres un doigt où je pense, chérie.
— Pas besoin, des « Eduardo » s’en chargent pour moi, ma pétasse, lui retourné-je en recrachant la fumée avant de lui rendre sa clope.
— Roberto.
— Peu importe, soupiré-je en observant un suçon présent sur ma poitrine.
Elle se penche à nouveau sur le côté pour attraper son cendrier en forme de queue en exhibant son cul couvert d’une ficelle rose.
Je souris en secouant la tête.
— T’es au courant que la vie ne s’arrête pas qu’au rose ?
— Tu mates mon cul ? me lance-t-elle en pouffant.
— J’ai que ça à faire, soupiré-je en levant les yeux au ciel. Avec qui tu as fini la soirée, au fait ? Je t’ai vu passer une majeure partie de la soirée collée aux basques d’un grand blond avant de te voir réapparaître au bras d’un brun plutôt pas mal.
— Les deux ! s’exclame-t-elle en me déclenchant un fou rire.
Je secoue la tête, amusée.
— Quelle nympho, putain !
— Putain tout court, chérie ! hurle-t-elle de rire.
Des tocs à la porte tarissent un peu notre hilarité. Nous remontons le drap sur nos poitrines dénudées en le coinçant sous nos aisselles tandis que Kim continue de descendre sa clope vissée au bec.
— Ouais ! m’écrié-je d’une voix éraillée.
Ranger apparaît une main devant les yeux.
— Vous êtes présentables ? nous demande-t-il.
— Yep, répondons-nous.
Il écarte les doigts avec précaution avant de baisser le bras.
— On va avoir des problèmes, me souffle Kim en pouffant.
Je souris en coin en observant Ranger tenter de se contenir face à sa fille. Il a l’air de remporter la bataille qui fait rage en lui vu qu’il n’explose pas, mais avance dans la chambre tout en embarquant avec lui la chaise présente dans le coin de la pièce pour venir s’y installer devant le lit.
— Bien que vous semblez flotter sur votre petit nuage de lendemain de…
— Débauche ? propose Kim en le torturant.
Ranger pince la bouche tandis que plusieurs veines dans son cou musclé semblent gonfler méchamment. Ses maxillaires se crispent à répétition et son regard se fait furieux.
Le comprenant parfaitement, je ne bronche pas, ce qui explique ma mine sérieuse depuis qu’il a pris place devant nous. N’importe qui est capable de saisir qu’il ne vient pas ici pour taper causette en tête à tête avec les fifilles que nous sommes. Il a trop à faire. Surtout avec les merdes qui lui tombent sur les bras.
Mais, comme à l’accoutumé, Kim passe outre dans le seul but de le contrarier. Va vraiment falloir qu’elle cesse ses conneries.
— Ne pousse pas le bouchon, Kim, grogne-t-il. Je t’assure que je suis à mille lieux d’être calme à cet instant. Tu es majeure, soit ! Mais cesse de te payer ouvertement ma tronche. Fais un minimum preuve de respect, on s’entend ?!
Le ton est donné. Sa fille comprend enfin et lève le pied sur la provocation avec lui. Comme mon père, il a élevé seul sa fille lorsqu’il a perdu sa régulière quand Kim n’avait que huit ans. Gâtée à l’extrême par ses parents, Ranger l’a doublement chérie une fois veuf. Malgré cette attention, ma pote ne lui a jamais pardonné d’avoir dû l’abandonner aux frères ou régulières les fois où le club devait passer en premier.
Ils détiennent leur lot de problèmes, son père et elle, et je ne me suis jamais immiscée dans leurs histoires. D’un côté, je saisis ce qu’a pu traverser Kim, de l’autre, je comprends Ranger et son rôle de président.
D’un point de vue externe, on ne peut voir qu’un père se démener corps et âme pour sa gosse et son chapitre. Dans l’intimité, c’est tout-à-fait différent. Surtout lorsqu’on se trouve être l’enfant dudit président en question. J’ai également eu mon lot de crises avec mon paternel, et elles étaient loin d’être tendres. 
— Quel est le problème Ranger ? interviens-je pour aller droit au but et sauver un peu la peau de ma pote qui a tendance à aller trop loin dans sa manière de s’adresser à son père.
Son regard passe d’elle à moi, non sans montrer sa désapprobation concernant notre soirée de la veille, bien qu’il ait noté que j’ai donné notre position aux frères du chapitre de mon père qui sont arrivés dans le temps escompté pour nous escorter.
Kim ne les a vus qu’une fois notre retour au bercail. Va vraiment falloir que je lui touche un mot de plus concernant sa sécurité. Bien qu’elle prenne en compte le fait de ne pas sortir seule, elle joue tout de même avec le feu à mon humble avis.
— Du mauvais, répond-il gravement en laissant planer un lourd silence empli de quantités de suppositions concernant les Shadow Riders.
— Pas une surprise, soupire Kim en écrasant sa clope avant d’attraper une serviette traînant sur le lit.
Elle se tortille sous le drap le temps de l’envelopper autour de son corps puis quitte le lit en se dirigeant vers la salle de bains attenante.
— C’est du sérieux, Kim, lui crie son père en élevant la voix.
Cette dernière ne prend même pas la peine de se retourner quand elle lui lance d’un ton contrarié :
— Comme toujours !
Elle claque la porte derrière elle en rouspétant tandis que sa voix nous parvient désormais étouffée à travers la cloison.
— Ne t’inquiète pas pour ta fille, je garde un œil sur elle, Ranger, lui déclaré-je le plus sérieusement du monde.
Il quitte des yeux la porte close derrière laquelle elle vient de s’enfermer pour se concentrer sur moi.
— Je m’en fais également pour toi, Tina.
Je fronce les sourcils sous l’allusion.
— J’avais donc raison ? l’interrogé-je.
Il ne me répond pas. Je ne m’y attendais pas de toute façon. Je connais les règles.
Il se lève en soupirant tout en se passant une main sur son visage las.
— Nous assurons vos arrières, mais promets-moi de rester prudente. Dehors, c’est la liberté, mais également le danger, Tina. Ne l’oublie jamais.
— Je connais la leçon, acquiescé-je gravement.
Il n’a pas démenti concernant mon hypothèse. Sa fille est blonde comme des champs de blé, blanche comme de la porcelaine avec des yeux de la couleur du ciel. Bien que j’ai tiré cette même couleur de prunelles, il n’en reste pas moins qu’hormis cela, je n’ai rien d’une blanche.
Celle qui encourt le plus de risques, c’est moi. Mais Kim reste la fille du type que rêvent de finir les gars croisés dans ce bled paumé après Gallup. Haineux racial ou non, elle demeure dans le viseur de ces ennemis. Une cible potentielle pour parvenir à faire chanter Ranger et ainsi être amené à perdre son territoire.
— Je le sais bien, dit-il en jetant un œil vers la salle de bains, mais ma fille n’a pas l’air de le comprendre aussi bien que toi.
Je l’observe quelques secondes avant de le rassurer.
— Tu l’as formidablement bien élevée, Ranger. Ne t’en veux pas de l’avoir pouponnée pendant que j’étais élevée façon militaire. Tu n’as rien loupé avec elle, je t’assure. Grandir comme dans un régiment n’est pas LA solution.
Il porte une main à son front en écartant l’autre bras, l’air désemparé.
— Alors pourquoi réagit-elle comme si elle avait…
— Vingt-et-un ans ? le coupé-je. Parce qu’elle fait son âge, justement. Et qu’elle a toutes les raisons de réagir exactement comme n’importe quelle fille de son âge qui serait amenée à grandir dans ce milieu ultra masculin et macho. La révolte est monnaie courante, crois-moi.
— Ce n’est pas ton cas, objecte-t-il. Tu es réfléchie comme une fille d’une trentaine d’années en prêtant réellement attention à tout ce qu’il peut se passer chez nous.
Cela me rend triste d’entendre ce genre de remarques parce que c’est un rappel constant de ma vie passée loin de la norme. Ou en tout cas, ce que j’en imagine.
— Je n’ai peut-être qu’un an de plus qu’elle, mais je ne devrais très certainement pas faire trente ans, Ranger. Je devrais penser comme une fille comme Kim justement, mais c’est une liberté d’esprit que je n’ai jamais pu m’accorder. Et crois-moi, ça, cela n’a rien de normal. Moi, ce n’est pas la normalité. Kim, ça l’est.
À son tour, il me scrute avant de soupirer en relâchant les épaules et acquiesce.
— C’est vrai. Tu as raison. J’ai tendance à l’oublier. Seulement, elle peut se montrer vraiment pénible quelques fois.
— Je sais. Je me charge de son côté obscur, lui assuré-je en le faisant ricaner.
— Bonne chance ! Mais ça me va ! s’exclame-t-il. Et, comme dirait le vieux : ce n’est pas de la tarte !
— Je vous entends bande de dégénérés ! s’écrie Kim de la pièce voisine.
Ranger et moi rigolons avant qu’il se dirige vers la sortie. Il ouvre la porte et se retourne en se retenant à l’encadrement.
— Au fait, on se fait une virée au lac, ça vous dit ?
— Au Wade Lake ?! m’exclamé-je enchantée.
— Yep !
— Un peu que ça nous dit ! Tout le monde est de sortie ?
— Quelques frères partent en mission pendant que d’autres se chargent de faire tourner les commerces, mais nous sommes une bonne vingtaine à nous y rendre.
— Laisse-nous quelques minutes et ta fille et moi sommes de la partie.
— Parfait, dit-il avant de refermer derrière lui.
Waouh, enthousiasmée par cette excursion, je remarque que ça remonte la dernière fois que je me suis rendue au Wade. Je suis impatiente !
Je m’extirpe du lit et fonce à la salle de bains demander un maillot à Kim. Espérons qu’elle n’ait pas que des bikinis roses et pailletés…
J’ignore pourquoi, mais en sortant du MC, j’ai marqué un temps d’arrêt en apercevant le petit-fils du vieux en train de nous attendre patiemment, plongé dans son silence semblant sempiternel, en tête de notre convoi via une journée de farniente.
Son air froid, presque colérique, s’est rappelé à moi. C’est ainsi qu’il me scrutait hier soir, lors de notre retour à Kim et moi. Je me demande bien ce qu’il peut penser de moi, mais au vu du regard noir et de l’expression dont s’était paré son visage la veille, je suis prête à parier qu’il ne me porte pas dans son cœur.
J’ai le sentiment d’être jugée chaque fois que je croise ses yeux de la couleur de l’orage. J’ai l’impression d’être perçue comme une pimbêche n’en ayant que faire du reste du monde hormis de son petit nombril. Je ne sais même pas si c’est l’image que je peux donner de moi à première vue. Je ne me suis jamais attardée sur ce genre de détails comme je ne me suis jamais posée en quête d’une introspection sur moi-même.
Kim passe devant moi en s’installant à l’arrière de la moto de son père, tandis que je me tiens sur la mienne. D’ailleurs, cela me fait penser que ce Loner doit sûrement détester l’idée que j’ai la même bécane que la sienne vu combien je semble le crisper. Cela me fait sourire alors qu’Ice et Maverick viennent se placer à mes côtés de façon à m’encadrer.
Quelques minutes plus tard, nous nous élançons sur l’asphalte dans un joyeux boucan de moteurs pétaradants. Mon cut sur le dos, mes lunettes de soleil vissées sur le nez, vêtue d’un débardeur, d’un short en jean et les jambes couvertes de mes chaps en cuir, je prends plaisir à m’évader.
Il y a deux heures de route pour rallier le lac, bien que celui d’Ennis est situé qu’à une heure de Bozeman, nous aimons également rouler, cela explique le choix de Ranger et ses frères qui ont toujours privilégié celui de Wade. Et puis, l’eau turquoise par endroit, avec ses petits coins offrant des plages, sont juste sublimes et en font le lieu parfait.
Ranger compte sûrement sur cette sortie pour apaiser les esprits que j’imagine en fusion contre ce qu’ils ont pu découvrir concernant les individus du bar poisseux. Repenser aux paroles de ces enfoirés loin d’être élégantes et appropriées relatives aux communautés Noires, Latinos et Amérindiennes, m’a plus d’une fois contrariée avec les phalanges qui me démangeaient d’agir.
Le racisme, j’y suis habituée. J’y fais face depuis toujours. La connerie humaine n’aura de cesse de perdurer comme de torturer. Enfant, cela laisse de sacrées traces. Adulte, cela nous passe par-dessus la tête. Mais cela reste un problème à l’ampleur démesurée. Personne ne devrait y faire face une seule fois durant sa vie.
Enfin, vu que je suis adulte, j’ai su me contenir, bien que j’enrageais, et me concentrer sur l’essentiel : déguerpir dès que j’aurai une ouverture pour courir droit vers Ranger pour l’avertir d’un danger imminent le concernant lui et son chapitre suivi des clubs alliés et supports des alentours du Montana.
Toutefois, avant de pouvoir m’échapper de cet endroit miteux, il a bien fallu que je patiente, et j’ai eu l’occasion cauchemardesque d’entendre les pires atrocités raciales dont est capable l’humain et dont ces trois gars étaient partisans.
Nous passons devant une station-service juste avant d’atteindre le lac. J’adresse un signe à Ice et Mav’ qui me suivent après avoir indiqué à Ranger que nous faisons un petit arrêt tandis que le groupe poursuit sa route vu que nous sommes tout proche.
J’ai remarqué que Warrior avait râlé avant de quitter le chapitre parce qu’il n’y avait pas la marque favorite de sa bière dans les glacières que les frères ont fait suivre. Je lui dois bien ça après le petit tour que Kim et moi lui avons joué hier soir. Même s’il s’agissait-là d’une petite vengeance.
Équipée de la bonne binouze pour mon sergent d’armes préféré, mes acolytes et moi rejoignons le groupe en train de s’installer.
Les régulières sont déjà étalées sur leur serviette pour certaines quand d’autres, dont Kim, s’élancent dans l’eau avec quelques frères.
Je descends de ma bécane et récupère le sac en papier avant de me diriger vers un Warrior à la mine grincheuse, adossé contre un arbre en compagnie du road captain. Tant pis si ce dernier ne m’apprécie pas.
Je l’ignore et m’approche d’eux en ouvrant le sac en papier.
— En guise de paix, lancé-je en extirpant et tendant le pack de bières fraîches à Warrior.
Ce dernier ronchonne, mais ne manque pas d’accepter mon offrande. Je soupire en me laissant tomber à ses côtés. Nous restons sans rien dire et observons les autres se marrer dans l’eau. J’attends patiemment qu’il me pardonne. Ce qui se produit après s’être sifflé la moitié de sa première bière dans un petit coup d’épaule sur la mienne.
Cela me tire un sourire en coin.
Il soupire en remontant un genou sur lequel il vient poser son bras en appui.
— Un prêté pour un rendu vu les nombreuses fois où j’ai pris plaisir à casser votre coup à Kim et toi avec des tantouzes du coin, déclare-t-il en imitant mon sourire.
Je renifle en fronçant les sourcils.
— Ils n’étaient pas si nombreux que ça, tenté-je de me justifier alors qu’il y a une paire d’oreilles en trop qui traîne.
Inutile que Loner apprenne avec combien de losers du coin je me suis hasardée à sortir juste pour me la jouer rebelle hyper cool durant l’adolescence. On a tous connu ça, non ?
Enfin, à mon tour, je lui offre une petite tape dans le bras avant de me relever en voie d’aller m’éclater dans l’eau avec les autres.
Warrior m’interpelle :
— Tu avais pris les devants en disant à Ice et Mav’ de vous rejoindre. C’est pourquoi je ne t’en veux pas, Tina. Tu ne ferais jamais rien susceptible de vous mettre en danger.
J’acquiesce en silence.
— Kim n’aurait même pas pris cette peine, reprend-il. On peut dire que tu sais faire chier ton monde mais sous bonne garde, je dois bien le reconnaître.
— Ça a toujours été le cas, lui retourné-je avant de poursuivre avec autant de sérieux : La sécurité avant tout, tu le sais bien. 
Il accepte mes paroles dans un hochement de tête.
Alors que je me retourne, il me lance :
— Mais sois doublement prudente.
Je fronce les sourcils sous l’avertissement. Nous ne lâchons jamais ce genre de phrases en l’air. 
Il ajoute quelque chose qui m’aiguille en s’additionnant à la mise en garde de Ranger quelques heures plus tôt :
— Je ne te veux pas comme cinquième portrait.
Cela pourrait être énigmatique si je ne m’étais jamais retrouvée dans le couloir du MC avec lui lorsqu’il me conduisait jusqu’à l’étage pour rejoindre la chambre de Kim où j’avais relevé le nombre de filles disparues affichées sur des portraits – quatre – , en lui soulignant leur ethnie. 
Il me fait comprendre que j’avais bien vu. Voilà qui se concrétise ; ils ont eu la veille, où Ranger a dû organiser une messe d’urgence si tardive dans la soirée, des nouvelles en adéquation avec ce que j’avais présumé.
J’accueille cette info dans un hochement de tête avisé avant de lancer mutine :
— Ne t’en fais pas pour moi, j’ai déjà commandé sur le net une cargaison de crème éclaircissante joint à de la coloration blond pétasse.
Il s’esclaffe tandis que je jette un furtif coup d’œil au road captain à ses côtés. Ayant délaissé son observation du paysage, je note qu’il est désormais concentré sur moi. Toujours aussi indéchiffrable, soit dit en passant. Je décide vite de l’ignorer et les laisse enfin pour profiter de cette journée passée au grand air. 

Shadow Riders #Bewitching biker's girl & #In Turmoil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant