Tina
Dans la cuisine du club, Kim et moi faisons la conversation avec Dumbo et Freegun. Même si Dumbo s’occupent la plupart du temps des amygdales de sa régulière. J’ai déjà croisés ces gars-là au fil des années. Furtivement. Mais assez pour savoir qu’ils sont sympathiques.
Mon cœur fait un raté quand l’avocat du chapitre du Montana évoque Loner entre deux baisers endiablés à sa déesse. Il l’a vu. Lors de son retour du Canada en filature des gars que j’ai vus et décris à Ranger partis regagner la bike week. Le petit-fils du vieux a le chic pour me stimuler de diverses façons. Je passe par tous les sentiments : colère, rancœur, envie, beaucoup d’envie… Argh, je suis dans de beaux draps.
Un raffut du tonnerre résonne soudainement en provenance du parking. Des tas de bécanes s’y enfoncent tandis que leurs phares se répercutent sur quelques meubles muraux de la cuisine à travers les stores aux lamelles pas encore couchées.
Maverick et Ice foncent dans l’entrée après s’être régalés des enchiladas que j’ai pris plaisir à préparer. D’ailleurs, Dumbo et Freegun restent le cul vissé à leur tabouret en continuant de se remplir le gosier. Il est minuit passé et après avoir traîné au supermarché, cuisiné et préparé mes affaires pour les dix jours qui m’attendent à Sturgis, je suis dans les choux.
Sachant qui vient d’arriver, je recule mon tabouret et file à mon tour vers l’entrée.
— Et Hothead est dans la place ! déclare Kim dans mon dos. Bordel, on en avait assez avec mon père au cul. Maintenant, on se tape le pire des deux.
Je souris en coin et l’ignore en ouvrant la grande porte.
Quand mon père m’aperçoit, à côté de sa bécane, il écarte les bras et je fonce sur lui en dévalant les quelques marches. Il éclate de rire quand je lui saute dans les bras.
Lorsqu’il me repose à terre, il me tient à bout de bras et passe au crible ma petite personne.
Hilare, je lui lance :
— C’est bon ? La prunelle de tes yeux a l’air de se porter bien ?
— Y’a intérêt, putain ! grogne-t-il avec amusement. Tu m’as manqué p’tite conne !
Je lui administre un coup à l’épaule.
— Toi aussi, le lourdingue !
— Y’a intérêt, merde !
— Et en plus, il manque toujours autant de vocabulaire, déclare Kim derrière-moi. Tu te répètes vieille branche.
— Toujours aussi casse-couilles la BB.
« BB » alias la Brindille Blonde. Le surnom qu’il lui donne depuis notre adolescence.
— Où est le débile ? interrogé-je mon père.
Petite référence pour mon frangin.
Il se marre et me pointe du doigt ce dernier en train de s’esclaffer avec Maverick, son meilleur pote qu’il vient de retrouver. Tout à coup, son regard se pose sur moi et Mav’ n’existe plus. Il me fonce dessus avec toute sa panoplie de mauvais garçon qui attire les yeux des filles et font lever les miens au ciel maintes fois.
Il me saisit par la taille et me soulève comme notre père vient de le faire, sauf que lui nous fait littéralement tourner en éclatant de rire. Dieu que ce son m’a manqué. Il est unique. Communicatif. Familier. Ressemblant beaucoup au mien, si j’en crois les membres qui nous entourent toujours en train de nous le rabâcher.
Les pieds de nouveau sur la terre ferme, il m’ébouriffe les cheveux tandis que je lui assène un coup dans le bras avant de lui retourner la pareille.
— P’tite peste !
— Gros débilos !
On se marre sous le regard de notre paternel désormais heureux et tranquillisé d’avoir ses deux bambins adultes réunis sous les yeux. D’ailleurs, celui-ci tape dans ses mains pour attirer l’attention de tous.
— Trouvez-vous une chambre, on décolle demain matin à sept heures, informe-t-il ses gars.
Ils se hâtent tous de se diriger vers le club tandis qu’ils me donnent chacun l’accolade en passant. Également heureux de me revoir. C’est réciproque. Un peu comme si la maison était venue jusqu’à moi. Pourtant, je me sens si bien dans le Montana. C’est à ne rien y comprendre au vu de ce qu’offre San Diego. Le climat, le paysage, la plage…
Faut croire que mon âme est attirée par la beauté sauvage et la rudesse d’un climat qu’est capable de dégager le Montana. Ils trouvent un drôle d’écho en moi. Et peut-être encore plus depuis que mes yeux ont croisés ceux d’un gris orage particulier qui semblent m’avoir happée et dans lesquels j’ai la constante sensation de tournoyer. Restée prisonnière de ces derniers.
Je sors de mes pensées quand deux bras m’enlacent fermement. L’odeur m’est tout de suite familière. Ghost. Le sergent d’armes du chapitre mère. Mon chapitre.
Il est le membre avec lequel je m’entends le plus. Représentant l’équivalent d’un meilleur ami pour moi au club. Nous nous connaissons sur le bout des doigts. Bien que je ne lui confie pas mes coups d’un soir. Seules Kim et ma cousine Sandy ont ce privilège.
Mais pas Ghost.
D’ailleurs, il ne voudrait pour rien au monde en savoir quoi que ce soit.
Il doit son pseudonyme autant à sa discrétion en faisant un excellent soldat sur le terrain en mission de repérage qu’à son regard hanté par un passé lui ayant laissé un tas de séquelles.
Ghost en porte une marque indélébile sur le visage. Une longue cicatrice, qui n’a rien à voir avec celle que porte Scar, s’étire sur la partie droite de sa face, du front jusqu’à la joue en passant par son œil ayant changé de couleur. C’est comme s’il souffrait de la cataracte de cet œil alors que non. Un voile bleu-gris recouvre la totalité de l’iris et la pupille, et brille tel celui d’un fauve dans la nuit.
Mais cette marque, qui donne plus l’air d’une brûlure, n’entache en rien à son charme. Ghost dégage une aura dangereuse, mais également fascinante. Il est fascinant. Sa beauté brute, son charisme et sa personnalité un brin taiseux en font un être sublime. Un peu comme Loner, non ?
Oui, un peu comme lui.
Peut-être est-ce la raison de mon attirance pour le road captain des Shadow Riders du Montana. Peut-être que j’ai reconnu en lui un peu de Ghost et que j’ai inconsciemment désiré m’en rapprocher en pensant développer le même genre de relation qui nous rapproche Ghost et moi.
J’observe mon ami.
— Comment va la princesse des Shadow Riders ? s’enquiert-il un sourire en coin.
— Parfaitement bien. Et comment va le prince obscur des Shadow Riders ? lui retourné-je mutine.
— C’est moi le prince chez nous, se la ramène mon frangin.
— Bip ! Grossière erreur, argué-je. Toi, t’es le débilos des Shadows.
— Mieux, me répond Ghost en faisant abstraction à l’intervention de mon frère.
Ses yeux sont plantés dans les miens et j’y lis toute sa sincérité.
— Alors tu m’en voies ravie, lui dis-je en toute franchise.
Je me retourne et me focalise sur Kyle, mon frangin le débilos.
— Quant à toi, hâte-toi de me donner des nouvelles de mes neveux chéris au lieu de te prendre pour le fils prodige rêvant de couronnes jusqu’à oser te proclamer de « prince ». À mourir de rire !
Il lève les yeux au ciel en reprenant mon habitude.
— Bien. Ils vont bien. Ils continuent de tout détruire sur leur passage, donc c’est qu’ils vont bien, je présume, me répond-il dans un haussement d’épaules.
Sa mine devenue subitement morne éveille ma curiosité.
— Comment ça, tu présumes ? Tu n’en as aucune idée ?
— Disons que Linda et Maria le savent mieux que moi.
Linda et Maria sont ses deux ex-femmes. Il a eu deux enfants avec la première et un dernier avec la deuxième.
— Tu veux dire que tu ne voies plus tes gosses ? l’interrogé-je en sentant mes nerfs s’animer.
— Je suis sur le coup, intervient mon père en devinant aisément la colère commençant à m’animer.
— Attendez une minute, vous me dîtes qu’elles ont séparés les gosses ?
Mon père écarte les bras.
— Et comment veux-tu que nous fassions ? Il s’agit de leur mère et il y en a deux, me rappelle-t-il.
Je secoue la tête parce que mes neveux, bien que le dernier soit demi-frère avec les deux premiers, ne supportent pas d’être séparés. Cela les rend infiniment tristes. Et cela me donne un satané coup à chaque fois que cela arrive.
À chacun de leur retour au club, nous les retrouvons toujours, et cela sans exception, dans un état de nerf presque impossible à canaliser. Je suis la seule à détenir un certain pouvoir sur eux agissant tel un baume. Mais avant que ce prodige se réalise, autant dire que j’en prends plein la gueule. Et c’est le mot vu les insultes et coups qui fusent.
Les séparer les uns des autres et les éloigner du seul lieu qu’ils reconnaissent comme étant leur maison, le club, les rend toujours violents quand nous les récupérons. Ils prennent à chaque fois cet éloignement pour de l’abandon dans leur esprit tourmenté.
Comment leur en vouloir ?
Bien que mon frère endosse beaucoup trop de torts, il n’en reste pas moins un bon père tenant à éloigner ses enfants de tout conflit avec les mères. Seulement, ce n’est pas de l’avis de ces dernières qui n’hésitent pas à sauter à la gorge de mon frère sous leurs yeux en les terrifiants un peu plus.
— C’est n’importe quoi ! explosé-je. Elles savent comment elles les rendent et combien ils vont mal quand elles agissent de cette façon. En plus, elles n’en ont rien à foutre de leurs gosses ! Elles ne visent que les allocations pour pouvoir tout gaspiller en marijuana et alcool avec des loosers.
— Tina ! Du calme, m’ordonne mon père d’un ton sévère. Je t’ai dit que je m’en chargeais.
Agacée, je lève les bras en l’air et lui lance :
— Et comment ? En les éliminant ?
Il soupire, irrité de me voir dans tous mes états devant la situation de mes neveux.
— Non, via l’avocat du club.
— Tu veux les traîner en justice avec tout ce qu’elles savent sur le club ? lui demandé-je, interdite.
— Laisse-moi me charger de ça, me dit-il seulement.
Je passe un nombre incalculable de secondes à le fixer en tentant de deviner ce qu’il envisage réellement de faire avant qu’un bras passé sur mes épaules m’extirpe de mes pensées.
— On a plusieurs heures de route dans les pattes et c’est pas près de prendre fin avec le reste du trajet qui nous attend demain matin. Ça serait plus judicieux de nous laisser enfin nous reposer comme il se doit, tu ne penses pas ? me conseille Ghost avec sagesse.
Je soupire fortement avant d’acquiescer.
— C’est vrai. Allez, venez vous pieuter. Mais avant, j’ai fait des tas d’enchiladas, si ça vous dit.
— Pour sûr ! s’exclament-ils en me tirant un sourire.
Ghost me pince la joue et me souffle :
— Je préfère voir ça se peindre sur ton visage que cette colère inutile.
— Ouais, ben la vie fait que je sois en colère, marmonné-je.
— Bip, grosse erreur, me reprend-il. La vie fait que tu doives laisser les problèmes être gérés par ta famille et que tu continues à sourire pour tout illuminer sur ton passage. C’est ce que tu fais de mieux.
— Comme rendre les gens meilleurs ? me moqué-je en secouant la tête et tirant la moue.
— Tu l’as bien fait pour moi, me dit-il le plus sérieusement du monde en me sciant avant d’entrer rejoindre mon père et ses frères de club.
Il me laisse seule avec, dans mon dos, Brawler attendant de fermer la marche et clore la porte pour la nuit.
D’ailleurs, ce dernier se racle la gorge.
Je lui fais face et arque un sourcil en guise d’interrogation.
— J’ai du mal à l’avouer, mais tu m’as foutu sur les rotules ce matin sur le parcours de Loner. Donc si tu pouvais avoir un peu de sollicitude pour le pauvre prospect que je suis en avançant que je puisse enfin fermer et aller me pieuter serait bienvenu.
Je souris en coin en me remémorant la pâté que je lui ai mise. C’était très agréable.
J’approuve d’un signe de tête et m’engouffre dans le club tandis qu’il soupire de soulagement. Pauvre novice…
N’empêche, cela m’a fait un drôle d’effet de retourner chez Loner. De nuit, l’endroit m’avait déjà paru splendide, le voir de jour me l’a confirmé. Shark ou Sharky, selon notre envie, est venu jusqu’à nous en ayant l’air habitué à la présence de Brawler. Ce dernier m’a avoué se rendre souvent chez le road captain ceci expliquant l’attitude du bulldog américain.
Aussi, j’ai remarqué qu’une femme était présente dans la maison principale, sûrement de la famille à Loner venue se charger de son clébard surdenté le temps de son absence. Brawler l’a saluée de notre position sur le parcours. Elle a répondu par le même signe de main et a disparu à l’intérieur de la baraque.
Enfin, j’ai découvert une propriété immense entourée d’arbres avec une vue imprenable sur la chaîne montagneuse d’un côté et la ville de l’autre. Je n’ai pas pu m’empêcher de jeter un œil au brasero suspect et je me suis aussitôt mise à désirer revivre cette soirée passée près du feu à faire des confidences au propriétaire des lieux.
Mais cela a aussi eu comme effet de me faire revoir cette scène qui ne me quitte plus une minute. Celle où Loner m’agrippe puissamment par le fessier pour me hisser sans effort contre un mur en venant se plaquer immédiatement contre moi. Il m’a assuré, d’une manière bien primitive, qu’il n’y avait rien de meilleur que lui pour moi.
Cela me fait mal au cul de l’admettre, mais il avait raison. Il ne lui a suffi que d’une prise brutale et ferme. Assurée. Additionnée à un baiser langoureux enfiévré avec une atmosphère emplie de son odeur et électrisée par la testostérone qu’il produisait à tout va, pour m’avoir fait comprendre combien c’était vrai.
Il ne m’a pas baisée. Il n’en a pas eu besoin pour affirmer ce quelque chose qui nous dépasse et qui ne cesse de nous attirer l’un vers l’autre. Pourtant, je refuse de tomber dans les filets de ce gars.
Pourquoi ?
Il a sauté une pouf juste après m’avoir regardée comme si je n’étais qu’une merdeuse lui faisant perdre son putain de temps ! Voilà la raison. Je ne passe pas en second plan !
Jamais.
Et encore moins quand cela concerne une pouf de seconde zone !
Enfin, j’ai passé mes nerfs et un peu de ma folie sur son parcours fabuleux. Une merveille pour moi. Et Brawler a méchamment craché ses poumons. Cela a suffi à tarir mes émotions en ébullitions. Mais des nouvelles des miens sont venues entacher cette paix en moi, et me voilà de nouveau à cran.
Quand je passe dans la cuisine pour souhaiter une bonne nuit à tout le monde, je m’aperçois que le vieux a délaissé son fauteuil dans la grande salle dans lequel il roupillait plus tôt, pour la compagnie de mon père et ses frères de club.
Ces derniers sont en train de faire une razzia sur ce que j’ai préparé à becqueter et à l’expression de Freegun et Dumbo, je devine qu’ils sont heureux d’être arrivés avant eux.
Kim s’appuie contre moi.
— Je vais me coucher, me dit-elle d’un ton grincheux.
Cela attire mon attention. Elle est en train de zieuter vers la grande salle. Bonnie, la petite-amie de Ranger, venue depuis le départ de ce dernier, y est installée et bavarde avec Mary, la brebis super sympathique et agréable à vivre et Nancy, la régulière de Warrior.
— Kim, fais-je d’un ton légèrement exaspéré.
— Je sais. Elle est inoffensive.
Je ricane face à sa grimace.
— Ne la compare pas à une bête voleuse de père.
— C’est parfaitement comme cela que je me la représente.
— Je sais, attesté-je en secouant la tête. Ce que tu es pénible avec ça.
Elle pointe sur moi un doigt qui pourrait paraître menaçant s’il n’était pas peint en rose Barbie.
— Je vais mettre sur la queue de ton père une danseuse exotique avec laquelle il va bien s’entendre et tant qu’il en fera sa régulière juste pour te voir péter une durite !
— Pff, tu peux toujours essayer, me moqué-je en mettant une pichenette sur son index manucuré tandis que celui qu’elle avait posé sur les miens quelques jours plus tôt c’est déjà barré.
Je la plante là et vais poser un bisou sur la tête de mon père tout en faisant un check à ses frères présents et administrant une tape à l’arrière du crâne de mon frère en guise de bonne nuit. Il râle en grognant, mais il en a l’habitude.
Avant de quitter la pièce, je fais volteface.
— Au fait, papa. Si tu vois une gonzesse super bien roulée et entretenue te tourner autour, c’est une danseuse exotique du XGirls que Kim t’aura envoyé sur la queue.
Il éclate de rire et se penche dans ma direction en me demandant, complice :
— Elle n’a toujours pas compris que je n’étais pas son père ?
À mon tour, je ricane alors qu’elle fulmine dans son coin en croisant les bras sous sa poitrine.
— C’est ça, foutez-vous de moi ! Ras le bol de ces Thompson ! déclare-t-elle en grimpant la première rejoindre notre chambre.
Je secoue la tête, amusée, et pars à sa suite quand je tombe sur Ghost présent dans le couloir. Je lui souris simplement en le croisant alors qu’il me frôle avec toujours cette expression commune à lui dans le regard.
— Me cherche pas le fantôme, l’avertis-je faussement dans un sourire.
— Je ne fais que ça, mais je reste apparemment aussi transparent que mon putain de patronyme, me renvoie-t-il dans une moue comique.
Je m’esclaffe tout en poursuivant mon chemin tandis qu’il en fait de même. Arrivée à l’étage, je retrouve Kim appuyée contre la rambarde en train de me fixer drôlement.
— Qu’est-ce que tu vas encore me sortir ? lui lancé-je en levant mon regard au ciel.
— Rien, Madame j’ai de la merde dans les yeux.
J’arque les sourcils.
— Quoi, Ghost ?
Comme seule réponse je n’ai droit qu’à un regard entendu.
Je soupire.
— Tu sais très bien que nous nous sommes toujours très bien entendus Ghost et moi. Il est comme mon frère. C’est totalement innocent.
— T’es sûre ?!
Son air soudainement moqueur m’insupporte.
Je renifle en balayant l’air de la main.
— Arrête de toujours tout sur-analyser, Kim. Tu finis par voir des choses inexistantes. Ça devient vraiment n’importe quoi.
— Si tu le dis.
Nous nous engageons dans le couloir de l’étage en prenant la direction de sa chambre.
Elle ajoute :
— Mais laisse-moi te dire que lui ne te voit pas comme sa petite sœur.
Elle n’obtient qu’un grognement excédé de plus de ma part et laisse tomber.
Oui, Ghost et moi donnons peut-être l’air d’être plus que de bons potes, mais ce n’est pas le cas. Lui et moi le savons. Peu importe ce que peuvent penser les autres. La preuve : mon père laisse couler, donc c’est que cela représente forcément une relation amicale, sinon il aurait méchamment morfler depuis le temps.
Quelques minutes plus tard, après m’être douchée, je m’affale sur le lit tandis que Kim me rejoint. Elle ne s’attarde pas à faire causette ce soir et cela me va plutôt bien au vu de l’heure à laquelle nous devons nous lever pour filer dans le Dakota du Sud.
Tandis qu’elle trouve sa position habituelle sur le côté pour s’endormir, je me retrouve à fixer le plafond noir zébré de la lumière des lampadaires présents à l’entrée du parking du club. Je ne parviens pas à mettre sur pause mon esprit. Il prend plusieurs directions : mes neveux, le retour des miens, les sous-entendus de Kim et lui. Toujours lui. Loner.
Je soupire profondément, lasse de tout ce bordel régnant dans mon crâne, et me tourne dans l’espoir de parvenir à sombrer dans les bras de Morphée.
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Shadow Riders #Bewitching biker's girl & #In Turmoil
RomanceTina, fille du président national des Shadow riders aux U.S.A, fonce jusqu'au chapitre du Montana avertir le père de sa meilleure amie qu'un danger rode concernant le MC qu'il préside. Sur place, elle va finalement opter pour passer sa coutumière pa...