5. LONER

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Loner

Contrôle ou non, ma bite a choisi avant même mon cerveau et me voilà pris en charge par une des danseuses brunes d’origine latine du XGirls. De ce que j’en sais, Tina tire ses origines maternelles du Mexique ou de la Colombie. Enfin, je crois… Et putain, j’enrage autant que j’apprécie la pipe dont me gratifie la sublime créature installée à genoux entre mes cuisses.
Parmi toute la ribambelle de danseuses exotiques que nous employons, il a fallu que je jette mon dévolu sur celle qui me fait le plus penser à la fille de Hothead. Pourquoi je sens un mal de crâne poindre dans ma cervelle de piaf ?! Cela ne prévoit rien de bon dans mon cas, je le sais bien. 
Agacé par moi-même, je grogne d’irritation avant de plaquer une main sur la tête de la latino en l’accompagnant dans cet acte me procurant tout ce dont j’avais tant besoin. Je l’observe m’engloutir jusqu’à la garde avec sensualité.
Toujours silencieux, je prends toutefois plaisir à contempler les femmes prendre leur pied ou me le faire prendre durant une session de baise. Je me passe de paroles, mais jamais de regards. Et elles semblent toutes apprécier, si ce n’est préférer.
Faut dire qu’elles font souvent face à des hommes se retenant d’être eux-mêmes avec leur femme avec qui ils ne s’éclatent pas au pieu comme ils le voudraient. Ils assouvissent donc leurs fantasmes ici. Cela équivaut le plus souvent à de la baise brutale accompagnée de fessées et surtout de bonnes paroles crûes.
Du moment qu’elles sont consentantes tout va dans le meilleur des mondes. Elles prennent leur fric, ils prennent leur pied, et le tour est joué tout en empochant dans notre poche un joli pourcentage. Gagnantes grâce à la sécurité que nous leur apportons, elles touchent également un pourcentage sur la consommation de chaque client.
Nous gardons tout de même un œil sur elles grâce aux caméras installées dans chaque box privés. Comme celle que j’ai pris soin de désactiver en pénétrant dans la pièce exiguë quelques minutes plus tôt.
Bordel ! Je suis tellement dans la merde !
C’est ce que je me dis quand l’image de cette Tina de mes deux s’immisce sournoisement dans mes pensées alors qu’elle n’a rien à y faire et que mes yeux ne quittent à aucun instant Melissa ou Melinda, je ne sais plus, s’appliquer avec perfection à sa tâche.
Cette seule vision de la fille, qui doit à tout prix rester inaccessible, me rend aussitôt fou et incapable de retenir mes burnes qui lâchent ma semence en de puissants jets au fond de la gorge de la danseuse me suçant comme une pro.
Détendu, enfin apaisé, je laisse tomber ma tête en arrière contre le haut du dossier du canapé en velours bordeaux. La danseuse se hisse à califourchon sur mes genoux tandis que je porte automatiquement mes mains sur son fessier d’enfer seulement couvert d’un string en dentelle super sexy.
Je pose les yeux sur elle et passe mon pouce sur le coin de ses lèvres scintillantes de mon sperme. Je l’étale lentement sur sa lèvre inférieure gonflée dû au dur labeur établi sur ma queue, puis lui enfonce délicatement dans la bouche. En bonne fille, elle me suce immédiatement le doigt en me faisant les yeux doux tout en se balançant de manière subjective sur mon manche reprenant vie petit à petit. 
Je continue ce petit jeu quelques secondes avant de glisser ma main jusqu’à la pointe de l’un de ses tétons tendus, pendant que mon autre main se fraye un passage sous la ficelle du minuscule string aguicheur. Je caresse son petit trou étoilé avant de poursuivre jusque dans sa chatte toute dégoulinante pour moi.
Je la doigte en approuvant le bruit de succion que produit mon majeur qui fait des va-et-vient en elle. Je l’observe prendre son pied et en réclamer plus. J’ai toujours trouvé les femmes plus vraies que jamais en perte totale de contrôle, comme à cet instant qui n’a rien de factice.
Elles semblent libérées. Entièrement. Enfin elles. Ne montrant qu’une expression sublime d’une autre facette de leur beauté que nous ne pouvons pas percevoir autrement. C’est éphémère et explique pourquoi ces cours instants de libération suprême, lorsqu’elles sont prises dans les affres du plaisir, sont extrêmement précieux.
J’ai toujours perçu ces moments-là comme des bouts de paradis semés. Peut-être un aperçu de ce qu’ont de meilleurs les cieux à nous offrir après cette chienne de vie.
Je récupère une capote dans mon portefeuille en refusant toujours celles que proposent les danseuses. Plus d’un gars se sont déjà fait avoir de la sorte, que ce soit dans notre milieu comme dans celui des bourges qui viennent traîner leur bosse ici en toute discrétion après avoir quitté le bureau ou pendant leur pause déjeuner.
Combien de strip-teaseuses les ont menacés de foutre en l’air leur petite vie tranquille, après avoir réussi le coup de tomber en cloque de l’un d’eux grâce à des préservatifs qu’elles proposaient et avaient préalablement percés avant utilisation.
Les pauvres bougres, qui d’un point de vue féminin restent à coup sûr des connards infidèles qui n’avaient qu’à rapporter leur paire de couilles chez eux, se sont vus dans l’obligation de signer un sacré chèque (c’est-à-dire à six chiffres, si ce n’est sept pour les plus fortunés) pour éviter la diffamation d’une telle incartade et garder stable leur vie de famille et image.
Ayant un minimum de jugeote, je ne déroge jamais à ma règle de ne rien baiser sans m’être muni au préalable de mes propres précautions. J’ai au moins la conscience tranquille quand je m’adonne à mes séances de baise quotidienne au club de nichons, et surveille qu’elles avalent tout lorsque, comme ce qu’il vient de se passer, je lâche les vannes dans leur gosier.
Je décale la miss plus bas sur mes genoux afin d’avoir le champ libre pour me couvrir la tige comme il se doit. Dès que c’est chose faite, je ne perds pas de temps et la saisis par les hanches en la soulevant et la fais glisser par le même geste sur mon membre à nouveau pleinement gonflé et tendu.
Sa respiration se coupe le long du lent procédé jusqu’à être profondément niché en elle. Sa chaleur me tire un grognement et elle miaule en réponse. Je la laisse tout d’abord mener la danse qui équivaut à un balancement langoureux et sensuel, joli à regarder, avant de prendre les choses en main et d’accélérer la cadence que je rends plus ferme et soutenue.
Sa tête part en arrière tandis qu’elle ferme les yeux sous la sensation exquise quand mes pensées se la ramènent à nouveau en imaginant une autre à sa place.
Mais bordel, c’est quoi mon putain de problème ?! enragé-je mentalement.
Je pousse un énième grognement qui n’a rien à avoir avec le premier et que la danseuse prend automatiquement pour un signe qu’elle parvient à me rendre fou. Il n’en est strictement rien, mais elle n’est pas censée connaître ce petit détail qui commence sérieusement à me taper sur le système.
Je serre les dents et rends mes coups de reins plus brutal en sentant la sueur s’accumuler sur mon front à la lisière de ma tignasse ébène. Quelques minutes plus tard, la danseuse psalmodie mon nom tandis que des gouttes dévalent de mes tempes et que je continue à la labourer comme un enfoiré tentant par tous les moyens de fuir son propre esprit détraqué. 
La chatte jouit bruyamment en me perçant les oreilles en même temps que ses ongles pénètrent la peau de mes omoplates. Je déteste quand elles font ça. Malgré tout, je poursuis ma ruée vers une libération divine jusqu’à enfin atteindre ce palier des mille et un délices.
Lorsque c’est chose faite et que je redescends des monts du plaisir, je sais avec une conscience cuisante que j’ai foiré la mission que je m’étais donné ; soit me sortir de la tête cette fille qui s’y est infiltrée sans que je puisse l’en débusquer.
C’est quoi ce foutoir !
Furieux, je débarrasse le plancher avec l’expression du gars prêt à tout massacrer sur son passage. Pour ne pas changer, j’ai droit à un « enfoiré » de la part de la danseuse qui a encore une fois fait l’erreur de croire que j’aimerais traîner et bavarder avec elle. Pas mon genre, putain ! Elles le savent parfaitement, mais ne cessent de croire qu’elles sont celles qui vont parvenir à me transformer en petit agneau bien docile. La blague ! Donc, après avoir été Dieu pour elles, je retombe au statut d’enfoiré.
Je déboule dans la salle illuminée de spots et lasers se répercutant sur plusieurs danseuses ondulant sur leur barre de pole dance, devant des clients agitant des billets. Je souris en coin de les voir se réjouir des shows qu’elles leur offrent et qui leur refont leur journée de snobinards.
Rambo, notre vice-président qui est également le frère qui se charge du club de strip’, se marre en voyant ma tronche lorsque je passe devant le comptoir.
— Quoi ? Ce sont les cris de hyènes de la latino qui t’ont foutu de mauvais poils à peine tes burnes vidées ? me chambre-t-il.
Quel con, il a encore dû venir traîner dans le couloir durant ma séance privée. En même temps, son bureau se trouve à l’étage et pour s’y rendre, il faut obligatoirement emprunter le couloir des box privés.
Sa régulière, Stacy, s’esclaffe tout en se chargeant de ranger sur les étagères éclairées par des néons roses les verres à pied sortant du lave-vaisselle intégré sous le bar.
— Il a seulement encore récolté un : salaud, enfoiré ou sale rustre si ce n’est connard, au choix, déclare-t-elle dans un résumé parfait de comment se solde chacune de mes visites.
Je laisse ces deux enquiquineurs se bidonner sur mon compte, c’est pas comme s’ils attendaient une réponse de ma part. Je préfère toujours laisser causer. Cela explique aussi mon choix de me rendre ici une fois par semaine si ce n’est toutes les deux semaines selon mon humeur.
Je sors du club et descends les quelques marches qui me mènent droit sur un prospect, Stocky, qui surveille le parking ce soir. Bien sûr, il tient ce surnom de son apparence physique : pas très grand, mais trapu. Faut savoir que dans notre milieu, nos pseudos ne sont pas très élaborés.
Pour exemple, il peut suffire qu’un jour on se prenne une tuile sur la tronche pour que tout le monde se mette à dire « Hé, mais c’est la tuile ! »… C’est tout con, mais ça fonctionne ainsi et on repart avec un pseudo tout trouvé que cela nous plaise ou non. 
J’adresse un signe de tête au bleu avant d’enfourcher ma bécane et de foutre le camp rejoindre Ranger qui doit déjà m’attendre chez moi. 
Je m’éloigne de l’effervescence de la ville en m’engageant sur la 86 « Bridger Canyon Rd » pour accéder au calme de Drinking Horse Mountain Trailhead, un circuit de randonnée, présent derrière ma propriété.
Mon terrain borde la Bridger Creek et j’ai même quelques voisins, mais assez éloignés pour ne pas avoir le loisir de les voir. Le meilleur des mondes dans mon cas et pour pratiquer mon activité de forgeron. Et qui vaut mieux pour eux aussi. Entendre quelqu’un battre le fer durant la journée, le soir ou même la nuit, si l’envie m’en dit, n’est pas ce que recherchent les habitants du coin une fois chez eux.
Quelques minutes plus tard, je longe la rivière et traverse la passerelle de bois qui rejoint un sentier menant jusqu’à chez moi à travers plusieurs sapins. Je ne suis pas surpris de voir de la lumière dans mon hangar où se trouve ma forge et un début de feu dans le brasero juste à côté du bâtiment.
Mon chien, Shark, un bulldog américain qui doit son nom à un surplus de dents et non au fait d’attaquer (hormis passer son temps à mordiller tout un tas de trucs), me rejoint en courant autour de la moto.
Je me gare à côté de celle de mon président, qui sort du hangar, une bière déjà décapsulée dans la main. Je flatte le crâne de Shark en lui ordonnant ensuite de se calmer. Ce qu’il fait après m’avoir reniflé et récupéré un vieux os avec lequel il s’amuse lorsqu’il lui arrive d’y retomber dessus de temps en temps.
J’attrape au vol la canette que m’envoie Ranger avant de le suivre jusqu’à une rangée de fauteuils que j’ai aménagée dès mon installation dans ces lieux. Autant dire qu’ils datent et ont été témoins de bon nombre de discussions entretenues autour du feu.
Nous prenons place en soupirant d’aise en nous affalant contre les assises moelleuses à souhait. Merci bien maman de les avoir conçues.
Ranger et moi avons pris cette petite routine de se rejoindre chez moi. Lui, parce que cela lui garantit un moment de calme, et vu mon statut plutôt taiseux, ça lui convient à merveille. Mais également parce qu’il sait pertinemment que je prends rarement la parole lors de réunions ou lorsqu’on cherche à avoir mon avis dans une pièce bondée où je ne vais pas épiloguer une plombe.
Bien entendu, s’il me faut me faire entendre, je n’hésite pas à intervenir et interagir avec mes pairs, mais c’est assez rare et il faut que la situation soit vraiment abracadabrante pour devoir m’y contraindre.  
Ranger est conscient que me retrouver à la maison me procure une paix bienvenue et est souvent propice pour me pousser à bavarder un peu. Alors on fonctionne de la sorte depuis quelques temps déjà.
Il s’évade du MC et moi, je cause.
Nous trinquons nos bières et buvons une gorgée avant de lâcher un autre soupir appréciateur tout en observant les bûches flamber.
— Le XGirls fonctionne toujours ? demande-t-il pour lancer la discussion.
— Vu le nombre de chattes auxquelles tu vas rendre visite tous les deux jours, tu le sais mieux que moi, lui retourné-je un sourire en coin.
Il s’esclaffe, puis approuve d’un signe de tête avec les yeux rieurs.
— Ah, mais c’est vrai que, depuis quelques temps, tu as laissé cette vie de débauche au détriment d’une seule fille.
Il hausse simplement une épaule et dit :
— Le changement a du bon, crois-moi.
Face à mon air dubitatif, il change de sujet.
— Que penses-tu de la théorie de Tina ? hasarde-t-il en reprenant tout son sérieux.
— Pourquoi sa remarque est-elle devenue une théorie ? répliqué-je. Et pourquoi prends-tu avec autant d’importance ce que cette fille peut bien dire ?
Cela me paraît assez tiré par les cheveux et réanime ma colère de la voir ainsi de retour dans ma tête rapportée gentiment par le biais de quelqu’un, soit mon président à cet instant.
— Elle n’est pas n’importe quelle fille, Loner. Bien sûr, elle donne parfois l’image de ne se préoccuper que de choses sans importance en s’amusant à nous chambrer et blaguer. Toutefois, il n’en reste pas moins qu’elle est sérieuse, perspicace et vive d’esprit concernant les affaires d’un MC. Elle ne prend rien à la légère.
— Ce qui veut dire ?
Il avale une autre gorgée de la boisson fraîche avant de se tourner vers moi.
— C’est la seule, pour l’instant, à avoir vu ces trois gars. Elle est restée assez longtemps dans le bar miteux de ce vieux motel pour s’être fait une petite idée du genre de personnes que sont ces mecs qui en ont après nous. Elle les a étudiés et écoutés. Patiemment et méticuleusement.
Mon cerveau se calme quant à ladite fille en passant en mode enquêteur.
— Tu penses qu’elle les a entendus dire des conneries racistes qui l’ont menée à la piste de la haine raciale en apercevant le portrait des régulières disparues une fois chez nous ?
— Si cela a été la première conclusion qu’elle en a tiré en apercevant l’ethnie des régulières affichées, alors je suis presque certain qu’elle ne se trompe pas. Allons savoir ce que ces crétins ont pu dire…
— Pourquoi ne vient-elle pas te raconter ce qui lui donne ce sentiment, dans ce cas ?
Il sourit en reniflant tout en observant le feu.
— Mais c’est justement ce qu’elle a fait. Elle l’a fait à sa manière en n’intervenant pas dans nos affaires directement. Bien qu’elle est restée à sa place en laissant les hommes mener les problèmes qui ne concernent que le club, parce que n’oublie pas qu’elle sait parfaitement comment fonctionne un MC et qu’elle y a grandi. Elle m’a aiguillé sur une piste par le biais de Warrior en lâchant ce genre de commentaire. Elle savait que notre sergent d’armes me rapporterait automatiquement ses paroles courtes et précises en donnant l’impression de vouloir fouiner là où il ne faut pas. Maline comme pas deux, commente-t-il d’un air impressionné et admiratif.
— Et message reçu et interprété cinq sur cinq. Elle est vraiment astucieuse, remarqué-je épaté.
— Très, confirme-t-il. 
Son ton m’indique, une fois de plus, qu’il tient beaucoup à elle. Je le lui dis.
— C’est normal, elle fait partie de la famille. Et puis, quand tu es père et que tu accueilles la meilleure amie de ta fille un nombre incalculable de fois chez toi, qui se trouve également être la fille d’un frère, que tu l’as vue nouveau-née et grandir en même temps que ta propre gosse, il est obligatoire de nourrir un attachement aussi fort que celui que tu as pour ton sang.
— Je comprends, dis-je pensif en reportant mon attention sur les flammes.
Au contraire de Kim et Tina, je n’ai jamais connu un tel lien d’amitié à un âge aussi précoce. Enfant, je ne traînais pas tellement au MC. Ma mère préférait m’en tenir éloigné, même si mon père m’y emmenait quelques fois avant mes dix ans. Avant qu’il nous quitte pour un monde meilleur.
Je n’ai que peu de souvenirs de Kim enfant pour la simple raison qu’elle n’avait que quatre ans quand mon père est mort et que ma mère a jugé bon de m’éloigner pour de bon du club et son milieu. Elle n’était donc qu’un bébé les rares fois où je me trouvais au clubhouse avec mon père.
Il n’y avait que Scar, Freegun et Dumbo qui avaient la même tranche d’âge que moi et avec qui je m’amusais dans la cour arrière du MC quand il y avait des repas organisés. Hormis ces quelques instants parmi eux, à l’extérieur de ma scolarité, j’ai eu une enfance plutôt isolée.
Nous habitions un endroit un peu retiré, à l’écart de la ville, comme celui où je me suis établi, et sans voisins avec qui passer quelques heures. Je passais donc mon temps à crapahuter dans les montagnes.
Après la mort de mon père, ma mère ne supportait plus de vivre à Bozeman, la ville qui n’avait de cesse de lui rappeler l’absence de son époux. Chaque recoin de cette localité lui rappelait des bribes de souvenirs, alors elle a décidé de nous éloigner d’ici, mais également des Shadow Riders afin de ne prendre aucun risque me concernant.
Sa hantise : que j’en devienne un.
À quinze ans, j’ai mis fin à ses espoirs en quittant notre domicile pour regagner le Montana et Bozeman à la recherche de mon grand-père avec qui elle avait coupé les ponts pour me préserver au maximum de ce genre de vie.
Peut-être qu’elle s’imaginait qu’en m’éloignant de mon grand-père paternel, je ne nourrirais pas le désir de vouloir suivre leurs traces dans les rangs des Shadow Riders, mais également en m’engageant dans l’armée, puisque c’est cette dernière qui lui avait arraché son mari.
Je lui en ai voulu de m’avoir empêché de voir mon grand-père et cela a mené à une rébellion de la part de l’ado que j’étais à l’époque.
Dicter à un gosse, même avec toute la bonne volonté du monde, de ne surtout pas prendre telle ou telle voie éveille le plus souvent la curiosité dudit enfant qui va le plus souvent courir dans cette direction-là. Surtout en souhaitant rendre hommage à son défunt père en intégrant le même régiment dans le seul but de se sentir au plus proche de lui. De ne pas tarir à sa mémoire.
Ranger reprend.
— Mais, au contraire de ma fille, Tina n’a pas été élevée de la même façon. Je n’ai pas besoin de te l’expliquer pour que tu notes la différence, me confie-t-il.
J’opine du chef tout en buvant une gorgée.
En effet, Kim est cent pour cent girly avec toutes ses panoplies de couleur rose, de talons, de coiffures sophistiquées et sa façon de parler avec des gestes… de fifilles quoi. Quant Tina est son opposé. Un accoutrement de motarde, un regard vif et intelligent, pas une once de maquillage ni la trace d’un verni rose pétard et encore moins d’une coiffure élaborée.
Néanmoins, elle n’en reste pas moins la plus attirante dotée d’un sex-appeal à faire bander comme un âne qui que ce soit amené à la croiser. Alors que Kim reste agaçante. Même si je dois reconnaître qu’elle représente également le fantasme de tout adolescents à se branler devant l’affiche d’une belle blonde et qui hante toujours les esprits de ceux-là une fois devenus adultes.
Peut-être que son image est plaisante et excitante, mais pas une fois qu’elle ouvre son clapet. Pas mon genre. Trop insupportable et agaçante au possible. Et elle est la fille de Ranger, même si ce point ne vient qu’en dernier, car je n’ai jamais eu une seule pensée déplacée la concernant. Tout comme je l’ai toujours trouvée trop maigrichonne, à l’inverse de sa meilleure pote qui affiche un visage dévastateur et un corps d’autant plus ravageur. Une démone pécheresse lâchée parmi les mortels pour tous les envoûter à sa simple vue. 
Étonnamment, le fait qu’elle soit la gosse de notre président national ne la place pas automatiquement sur le banc de touche dans mon esprit qui n’est pas d’accord avec ça. Ni mon corps qui réagit d’une façon étrange dès qu’elle envahit à nouveau mes pensées ou que l’on mentionne son nom. Ce qui continue prodigieusement de m’agacer.
Le téléphone de Ranger s’anime.
La leçon que je tire ensuite, durant cet appel, c’est de réellement prendre en considération le ressenti de cette Tina Thompson à l’avenir. Parce que rien de ce que j’entends sur la ligne placée en mode haut-parleur par mon président ne m’a préparé à ce cas de figure concernant notre enquête ni à tout ce que cela représente.    

Shadow Riders #Bewitching biker's girl & #In Turmoil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant