Loner
J’observe les neveux de Tina être enfin pris en charge. Cette dernière avait bien du mal à se canaliser concernant la situation de ces mômes. Tout comme leur père, Kyle. Mais Hothead sait ce qu’il fait et il nous le prouve une fois de plus tandis que j’assiste à la scène où ma belle Tina enlace ses petits garnements qui tentent de râler sous ses câlins alors qu’ils en ont grandement besoin.
Ça reste des mecs, nimbus, mais tout de même des petits gars voulant se la jouer gros durs, alors ils feignent ne pas supporter un élan trop important de tendresse. Foutaises !
Tina leur ébouriffe les cheveux en les faisant un peu plus râler, ce qui la fait marrer. La voir rassurée m’ôte un sacré poids.
Je donne une tape dans le dos de Kyle.
— C’est bon de les voir là où ils doivent être, dis-je en référence à ses gosses.
J’ai compris que les mères, ses deux ex femmes, sont de vraies plaies dans le domaine maternel et marital. Je sais que Kyle a sa part de responsabilité là-dedans, je ne me raconte pas d’histoires, mais il s’est repris en main. Ça lui a pris un peu de temps, mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y est enfin parvenu et qu’il agit en bon père pour ses garçons.
Il n’est jamais trop tard pour la rédemption d’un être qui la souhaite ardemment. Kyle a défié tous ceux qui ne croyaient pas en lui en se passant de mots, mais surtout en passant à l’acte. Je sais qu’il a mené la vie dure à Hothead et à Tina. Certainement à beaucoup d’autres personnes, je ne me leurre pas là-dessus, mais il s’est contenté de devenir quelqu’un de bien pour les personnes à qui il tient. C’est admirable. Il a su évoluer. Dans le bon sens.
Je sais que notre frère avocat du club du chapitre mère est sur le coup et que c’est bien parti pour qu’il obtienne à Kyle la garde des gosses. Tina avait beau râler que ça traînait en se faisant du mouron pour les petits lâchés en plein rassemblement ici à Sturgis, mais cela a permis à Hothead d’amasser suffisamment de preuves.
Grâce à des vidéos où l’on aperçoit les garçons livrés à eux-mêmes pendant que les mères s’abreuvent d’alcool, de drogues en tous genres et passent leur temps entre les bras de divers gars pas bien nets, il a de quoi peser assez lourd dans une balance pour faire obtenir la garde à son fils.
Je ne pense pas que les mères désireront entrer dans une bataille juridique, car elles n’ont pas la capacité de s’offrir un bon avocat, mais auront également la jugeote de ne pas oser divulguer le peu de choses qu’elles connaissent au sujet des affaires des Shadow Riders.
Enfin, nous ne sommes à l’abri de rien alors autant ne pas crier victoire trop vite, bien que la situation semble prometteuse.
Je me rapproche de Hothead en lui soufflant de bien vouloir me suivre.
Un peu à l’écart de l’effusion que crée le retour de ses petits-enfants, je me lance.
— Je voulais simplement te faire savoir que Tina et moi nous fréquentons depuis quelques jours. Même si je lui laisse le temps d’être sûre d’elle, et même si c’est ce qu’elle m’avance, je ne veux pas te cacher ce qu’il se passe sous ton nez. Tu mérites de savoir vu que tu es son père dans un premier lieu, et que je respecte nos aînés, mais tu es aussi mon président par-dessus le mien et je respecte également ça. Je ne veux pas me jouer de toi ou que tu puisses le penser. Te voilà averti.
Il m’observe en silence avant d’hocher lentement la tête.
— Alors, elle t’a choisi. Ce qui explique Ghost qui ne revient pas de son échappée en solo. Mais tu ne m’apprends rien, Loner. J’ai des yeux partout et j’ai vite compris ce qui se tramait entre vous deux. Toutefois, je suis heureux que tu sois enfin venu me voir. J’apprécie. Je te filerai bien une autre série de coups de poing, mais je suis vanné. Tu m’excuseras, déclare-t-il en me tirant un froncement de sourcils.
Tandis qu’il s’éloigne, je lui demande :
— Tu n’es pas content de son choix ? Tu aurais préféré que ce soit Ghost ?
Il s’arrête et plonge un regard franc dans le mien.
— Je ne suis jamais déçue de ma fille, Loner. Cela engage également ses choix.
— Entendu, dis-je rasséréné par la véracité suintant de ces quelques paroles.
— N’oublie pas qu’on se réunit à nouveau au sujet de ce que tu nous as rapporté lors de ta virée dans ce club russe.
— Oui, à seize heures. Il y a du nouveau ?
— Peut-être bien. Rien de sûr. Pour l’heure, allons soutenir quelques-uns des nôtres qui veulent faire les pitres à participer à des concours à la con.
Je me marre, parce qu’il a déjà participé à ce genre d’événements et que ça amuse beaucoup la galerie.
— Ça nous permettra de garder un œil sur ces enfoirés de 3K, ajoute-t-il dans un sombre grognement.
Plus tard, devant la scène au centre de Sturgis, nous assistons au fameux concours de bouffe. Warrior s’en donne à cœur joie en s’empiffrant d’hamburgers. Merde, j’ai envie de gerber à sa place au bout d’un énième sandwich qu’il engouffre sans problème.
— Ce con va s’exploser la panse, se marre Scar à mes côtés.
— Je mise cent dollars sur le golgoth de Rapid city, enchérit Prankster. Ce mec a l’air de pouvoir avaler un bœuf sans sourciller.
— Que cela ne vienne pas aux oreilles de Warrior sinon tu peux dire adieux à tes couilles, se bidonne Speedy. Va pour cinquante sur notre sergent d’armes. T’es qu’une petite merde de parier sur un concurrent.
— C’est bien le trou du cul des courses de minettes qui m’cause là ?! fait Prankster sans tenir compte de son avis tout en tendant les billets à la charmante hôtesse qui passe entre les spectateurs.
Une demi-heure plus tard, c’est bien le type de Rapid City qui remporte le concours. En descendant de l’estrade, tandis que nous entourons Warrior qui vomit tripes et boyaux derrière la scène, il aperçoit Prankster compter des billets l’air un peu trop fier de lui.
— Ce connard a osé parier sur l’autre ! enrage-t-il entre deux jets écœurants. Trahison ! explose-t-il en s’étouffant à moitié.
— C’est bon, mec, du calme. Tu sais bien combien Prank’ est retardé, hein, lance Scar dans l’espoir d’adoucir la bête.
Mais la fureur est là. C’est donc en se marrant que l’on voit Prank’ virer de couleur de peau en devenant plus pâle que Casper ajoutant même une jolie teinte de Shrek par-dessus tout. Très intéressant.
Alors que notre sergent d’armes furax lui envoie son poing dans la figure en vomissant à moitié, le concours barbe démarre. Nous récupérons Warrior malade comme un chien qui se tient le bide en se pliant presque en deux et l’écartons d’un Prankster étalé parterre avec une bouche éclatée et désormais écarlate.
Je lui tends la main, ainsi que Speedy, et l’aidons à se remettre sur pied, tandis que Warrior est traîné par Scar.
— Mec, petit conseil entre frangins : ne jamais, jamais, parier sur quelqu’un d’autre qu’un frère. On t’a pourtant déjà appris la leçon, il me semble, lui lance notre mécano hilare qui doit concourir ce soir.
— Fait sssier, râle Prank en nous faisant marrer.
— Tiens, tu zozotes, maintenant ! s’esclaffe Speedy. Tu vois ce que tu gagnes vraiment à oser faire de la merde, Ducon !
— Toi, me sssauffe pas, enfoiré ! Sssi tu crois que je ne sssais pas que la fille de notre prés’ dort toutes les nuits sous ta tente…
C’est moi qui lui coupe la chique en lui administrant une claque à l’arrière du crâne.
— Mais putaiiin ! grogne ce con de Prankster à la langue définitivement trop pendue.
Speedy me lance un regard que j’interprète comme « Merde, ça craint mon frère », auquel je réponds par un balayage de la main signifiant « T’inquiète pas, vieux, je gère ».
Kim m’a définitivement laissé sa place dans sa tente depuis des jours pendant qu’elle dort dans celle de Speedy. Je ne pense pas qu’il se passe quoi que ce soit entre eux pour autant, mais je ne veux pas que Ranger s’imagine des choses. Surtout si elles n’ont pas lieux d’être. Mais Hothead est au courant, donc il saura calmer le jeu si la nouvelle que Kim passe ses nuits aux côtés de notre mécano venait à s’ébruiter.
Ayant rejoint les nôtres pour le concours de barbe, nous encourageons nos frères de différents clubs du pays qui y participent avant de gagner un repère secret où nous a convoqué Hothead à l’heure entendue.
Au milieu de la forêt, nous nous amassons comme nous pouvons dans une cabane de chasseurs. Tina se trouve en compagnie de Kim et d’autres frères restés à leurs côtés.
Hothead prend place sur une chaise si minuscule que Scar lève les sourcils d’interrogation sur la probabilité qu’elle tienne le coup jusqu’à la fin de la réunion sous son poids. Lorsqu’il cogne son poing contre celui de Warrior, je sais qu’ils se sont compris en un regard et misé là-dessus. Quelle bande de cons ! Enfin, le pari est lancé si j’en crois Ice et Maverick qui surenchérissent en silence suivis d’autres frangins.
Ranger prend place à mes côtés et le père de Tina démarre la réunion.
— Nous savons, d’après Loner, que les 3K sont en relation avec le club privé russe dans lequel il a pu suivre ces clowns il y a plusieurs jours. Après avoir placé quelques prospects aux alentours, il est clair qu’ils trempent dans le trafic de filles. Exotiques, précise-t-il.
— Des traces des régulières disparues ? lance un frère du MC du Dakota du Nord.
— Non, aucunes, lui répond Ranger.
Hothead se penche en avant en appuyant ses coudes sur la table en faisant grincer la chaise sous lui. Warrior et Scar se font un check avec clin d’œil à l’appui quant à la probabilité que la chaise s’écroule.
— Patience, lui dit Hothead. Je sais qu’il s’agit de mois d’absence concernant les disparitions, mais nous sommes sur le bon filon. Loner a pu entendre deux russes échanger là-dessus. Nous en avons déjà discuté et je répète tout de même ce qu’il en a été : ils organisent des ventes aux enchères, des échanges de filles. Il s’agit d’un milieu d’extrême droite radicale, alors il est certain que cela entre dans la catégorie sectaire. Ça nous l’avons imaginé sans mal vu les fanatiques que représentent les 3K. Rien que leur pseudo est assez éloquent pour ne nourrir aucun doute.
— Oui, tout ça, nous le savons déjà, reprend la parole le même frère du Dakota du Nord, mais qu’y-a-t-il de nouveau dans toute cette merde ? On a besoin de réponses. Mon frère dont la régulière est disparue a urgemment besoin de réponses. Donnez-moi quelque chose qui lui donnera de l’espoir et le ramènera parmi nous, parce qu’il a méchamment sombré, putain !
Ranger se lève et se dirige vers lui. Il pose une main apaisante sur son épaule.
— Mon frère ressaisis-toi. Tu sais qu’on cherche comme des chiens la moindre miette susceptible de nous mener à autre chose qu’un simple os. Nous avons trouvé quelque chose, mais se précipiter équivaut à tout foutre en l’air. C’est un travail de longue haleine qui va obligatoirement nous mener où l’on espère, mais patience. Nous ne pouvons pas nous permettre de tout foutre en l’air en fonçant dans le tas sans savoir avec précision des lieux susceptibles de retenir nos régulières.
Le frère du Dakota baisse la tête en se mordillant les lèvres tandis que ses narines s’arquent sous sa frustration qu’il retient avec mal. Nous imaginons tous combien il doit lui être pénible de faire face à son frère de club en piteux état et partant en couille à cause de la disparition de sa femme.
Nous souhaitons tous que l’ensemble de nos frères concernés puissent retrouver leur moitié. Le problème c’est que nous ne jouons pas dans une putain de cour de récré.
Hothead lance un regard interrogatif à Ranger qui répond par un hochement de tête.
— Bonnie, la régulière de Ranger, a des informations.
— Vous faîtes participer vos femmes, maintenant ! C’est nouveau, marmonne un frère du club de l’Idaho.
— Si vous arrêtiez un peu de juger et écoutez pour changer, lancé-je, agacé.
— Bien parlé, le taiseux, m’appuie Warrior en jouant de ses doigts sur la table effritée tout en fixant d’un air irrité ledit frère ayant pris la parole.
Hothead soupire en se pinçant l’arête du nez avant de replacer ses mains bien à plat sur un plan qu’il vient d’étaler sur la table.
— Bonnie, reprend-il, a appartenu à une secte de sa naissance jusqu’à son début d’adolescence. C’est une information qui ne doit pas sortir d’ici, tout comme toutes informations faisant parties de nos réunions. Le souvenir de celle à laquelle elle était rattachée lui est très incertain vu l’âge jeune auquel elle s’est enfouie. Aussi, vu qu’elle s’est justement échappée en découvrant le monde pour la première fois de sa vie, qu’elle n’avait jamais vu et croyait plongé dans les ténèbres, autant résumer qu’elle ne peut nous décrire que des images lointaines qu’elle garde de cet épisode marquant de sa vie. Ainsi que des bribes de paroles qu’elle avait entendues durant cette période. C’est sur cela que nous nous appuyons en plus des deux emplacements qu’a pu entendre Loner dans ce club privé et que nous gardons déjà à l’œil. Des frères suivent les différents transferts de filles lors d’enchères. Attendons de voir jusqu’où ils nous mènent pour apprendre davantage de positions. Nous détenons déjà trois lieux surveillés par des clubs alliés aux nôtres.
Le président du club de l’Idaho, Darrell, intervient.
— Donc, en gros, tu nous dis seulement que vous vous appuyez sur les fragments de souvenirs vraiment éventuels de la régulière de Ranger.
— Je suis conscient que cela paraît peu…
— Très peu, le coupe Darrell. Merde, Hot’, c’est même pas une miette ça !
— Et si je te dis qu’elle est certaine d’être passée devant une base militaire à une heure environ de route lorsqu’une vieille dame a réussi à la faire monter dans sa voiture en chemin.
Hothead vient de lui en boucher un coin.
Il ajoute :
— Elle garde des flashs bien ancrés en elle. L’heure affichée sur le tableau de bord parce qu’elle n’avait jamais vu quoi que ce soit alimenté à l’électricité. La voiture, la route, le monde extérieur tel qu’on le connait, mais également ce qu’elle sait dont il s’agit aujourd’hui d’une base militaire.
— Le pays en compte plusieurs, complète Ranger, mais elle est formelle : de la neige couvrait le sol au moins six mois dans l’année de là où elle vient.
— Ce qui réduit nos recherches à la partie nord des États-Unis, du Canada en comptant l’Alaska.
— Pourquoi pas la Russie et les pays qui se collent en Europe là où se trouve le village de Noël, lance Prankster.
C’est plus fort que Speedy, il explose de rire suivi par Scar et d’autres de notre chapitre, alors que Warrior le regarde avec l’envie de le bousiller sur place.
— Euh, laisse-moi t’expliquer : peut-être parce qu’elle aurait compris parler russe ou autre chose à un moment donné, abruti ! Et on l’aurait su, grogne notre sergent d’armes qui garde en rancune ce dernier et le fusille toujours du regard tandis que je retiens avec mal un rire, je dois l’avouer. Le village du papa Noël, marmonne-t-il avec l’envie de lui refoutre une trempe.
Ranger laisse traîner un certain temps son regard sur Prankster où je peux voir ses nombreuses interrogations fourmiller sur le cas de ce frère un brin en retard.
— T’es sérieux ? lui lance-t-il tout de même sincèrement troublé.
Prankster hausse simplement les épaules en retour.
— T’es au courant que tu aspires l’air pour le respirer, lui dit notre président avec froideur.
— Bah merde, j’suis pas con, non plus ! lance Prank’ en nous tordant de rire.
Putain, ce mec est unique. Loin de s’inquiéter, il nous regarde tous curieusement nous bidonner sur son compte avant de passer un doigt sur ses lèvres encore bouffies et tâter l’endroit vide où Warrior lui a fait tomber une dent après sa beigne.
— Enfin, soupire Ranger tandis que Hothead mitraille de ses yeux plein de dédain Prankster, ajoutez à cela que Bonnie se souvient très nettement du tatouage qu’affichent les 3K, en ayant vu toute sa vie passée dans cette secte de malheur les hommes le porter, est non-négligeable. Surtout quand elle avance que nul autre que le grand Jefferson, candidat à la présidentielle, était le grand manitou de la secte auquel elle devait être mariée de force à l’âge de treize ans, qu’elle a reconnu sans hésitation le Révérend O’Connell, recruteur chez les 3K, le Gouverneur Keepers, vice-président des 3K, ainsi que Kruger, le président national des 3K.
Ces informations en bouchent un coin à tous sauf Hothead qui, bien sûr, a été mis au courant aussitôt que Bonnie a livré ces informations-là à Ranger lorsqu’il l’a interrogée.
— Ils représentaient, d’après ses dires, les quatre personnes à la tête de la secte. « Les suprêmes ». C’est le nom qu’utilisaient les personnes y étant rattachées. Ce qui explique que le pseudo « 3K » ne lui disaient rien jusqu’à ce que je l’appelle en visio hier et lui montre des clichés de ces derniers hier soir.
C’est suffisant pour capter l’attention de tous sur autre chose qu’un os à mâchouiller le temps d’avoir du concret. Bien que notre chapitre savait que Bonnie était dans le coup pour aider dans notre avancée, nous comprenons tous l’ampleur de son utilité en apprenant d’où elle vient et en faisant le lien avec les ennemis qui nous persécutent avec flegme tout en silence.
Nous passons la demi-heure suivante à étudier le plan où Hothead et Ranger ont entouré les zones susceptibles de renfermer secrètement un terrain abritant cette fameuse secte. D’après Bonnie, les hommes dans cette dernière ont toujours amené régulièrement des femmes de couleurs, de différentes ethnies, pour servir et apprendre aux Suprêmes combien la peau des démons peut être foncée à force de côtoyer Satan.
Elles étaient souvent exposaient et humiliées. Battues, emprisonnées dans des cachots, n’en sortant uniquement pour servir ou pour ne plus jamais réapparaître. Les hommes apprenaient à leurs disciples le degré de haine avec lequel haïr ces personnes.
Et Bonnie s’en est sortie en s’extirpant de cette merde. Cela prouve combien, malgré son éducation, son esprit a refusé toutes paroles des dirigeants.
Bientôt, après une remarque de Prankster qui nous apprend qu’il est moins con qu’il en a l’air, je comprends ce qui l’a poussée à avoir un certain discernement de la secte en dehors des autres initiés.
— Ta régulière n’a pourtant rien d’une blonde, relève-t-il.
À la suite d’un regard appuyé, Ranger confirme en opinant du chef.
— Exact. Elle est l’unique « sang-mêlé » comme la nommaient les femmes de la secte ou « aberration » le nom officiel qu’elle a toujours porté pour les hommes dans cette faction à la con, qui a été autant utilisé que chaque noires, amérindiennes, latinos, arabes, à être passées entre ces murs maudits. Le partisan qui l’a engendrée avec une colombienne a été torturé à chacun des anniversaires de Bonnie qu’ils ont désiré garder en vie uniquement pour servir à ça : le punir. Plus ils la faisaient souffrir, plus ils punissaient son père qui avait eu la sottise de tomber amoureux d’une sous-race de démons en pensant réussir à camoufler la naissance et pire, l’enfant. Je passe sous silence les saloperies qu’a vécu Bonnie. Lorsqu’un beau jour son père est mystérieusement décédé, les choses n’ont pas changé pour elle. Ils étaient tellement habitués à elle dans les parages qu’ils ne l’ont pas virée, tuée ou vendue. Elle est restée autant esclave que les autres filles qu’ils faisaient venir régulièrement.
Warrior, qui fronce les sourcils, intervient à son tour.
— Ça ne colle pas. D’après les enfoirés qu’ils sont, ils auraient dû ne pas laisser passer l’opportunité d’acquérir du pognon sur le dos de Bonnie. Surtout vu son physique, même si l’on parle d’elle dans son début d’adolescence, je suis certain qu’elle devait afficher un joli minois.
— Ils l’ont gardée parce qu’elle a une sœur. Demi-sœur de cent pur là-bas. Cette dernière est plus jeune que ma régulière et a perdu sa mère d’une maladie. On sait bien qu’ils les font vivre comme dans « La petite maison de la prairie » là-bas, alors je t’épargne leur connerie à ne pas les laisser sortir même pour les faire soigner. Bref, ils ont donc utilisé Bonnie pour élever la gosse dont personne ne souhaitait se charger uniquement parce que le père était celui qui avait osé baiser une impure sans capote, bordel.
— Ce n’était qu’une gosse ! s’exclame Scar ahuri.
Ranger lui fait face en secouant la tête.
— Qu’est-ce qu’ils en avaient à foutre ? lui retourne-t-il exaspéré. Tu as oublié à qui on a affaire ! Sa petite sœur a seulement été conçu avec une femme de la secte, au sang pur, comme ils appellent ça, uniquement pour tenter de regagner la confiance des Suprêmes, alors que la mère n’a même pas souhaité l’élever avec l’unique but de continuer de punir le père. Elle avait été commandité par les dirigeants de ce groupe occulte de procréer pour davantage punir.
Personne ne semble vouloir rajouter quoi que ce soit à ce sujet. Ces gens sont complètement cinglés et le mot est faible tant c’est ignoble.
Pauvre Bonnie…
Nous établissons quelques plans pour fouiller les secteurs encerclés en rouge sur la carte.
Nous tomberons ensuite sur ces enfoirés fois mille et feront disparaître l’ennemi et pousseront les familles de ces abrutis à battre retraite après avoir morflé en se faisant oublier, par exemple, dans les sous-bois de forêts où rodent pas mal de grizzlys affamés.
La réunion touchant à sa fin, nous nous rendons au centre de Sturgis où se tient actuellement un énième concours de tatouages.
En y arrivant, pourquoi suis-je surpris de voir sur scène, Tina et Kim afficher l’encre sur quelques endroits de leur corps à la vue de bikers assoiffés du jus qu’ils rêvent de faire déverser d’entre leurs cuisses, putain ?!
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Shadow Riders #Bewitching biker's girl & #In Turmoil
RomanceTina, fille du président national des Shadow riders aux U.S.A, fonce jusqu'au chapitre du Montana avertir le père de sa meilleure amie qu'un danger rode concernant le MC qu'il préside. Sur place, elle va finalement opter pour passer sa coutumière pa...