Loner
J’ai vrillé.
Totalement.
Je sais formellement que je n’ai aucun droit d’agir de la sorte. Que je n’ai aucun droit sur elle. Elle ne m’appartient pas. Pourtant, en moi c’est comme si c’était le cas. Une part primaire me pousse à réagir de la sorte.
Dieu sait combien je me remets en question. D’abord, me mettre en couple n’a jamais fait partie d’une seule de mes aspirations. Jamais. Ensuite, devenir obsédé, parce que c’est le mot et clairement ce qui m’arrive, ne me définit absolument pas.
Ce n’est pas moi.
Je ne me reconnais pas.
Tendre l’oreille pour écouter, pour ne pas dire espionner, une gonzesse… Encore moins un trait de ma personnalité. Puis, m’accrocher aux basques de cette dernière dans l’espoir de taper causette pour, par la suite, l’escorter afin de lui jouer un tour à la Néandertalien ?! Putain, vraiment pas moi tout ça !
Et pourtant…
Je viens de me conduire en véritable goujat. Moi, Loner ! Adossé contre le mur d’un bâtiment non loin du chapitre, ma bécane ronronnant toujours, installée avec la béquille et que je n’ai même pas pris la peine d’éteindre tant j’étais remonté, je tente de reprendre mes esprits.
Qu’est-ce qu’il m’a pris, putain ?
Un besoin viscéral d’agir en propriétaire, me souffle ma conscience.
Où se trouvait-elle, celle-là, quelques minutes plus tôt ? Elle aurait pu faire son apparition en temps voulu et son job en m’empêchant un comportement aussi déplacé que préhistorique. Apparemment, je ne peux pas compter sur elle. Pas la moindre lucidité pour me retenir d’autant de stupidité.
Malgré tout, je ne regrette en rien. Je n’y parviens pas même si je me sens légèrement consterné et en colère d’avoir laissé parler cette part en moi. Celle qui surréagit à l’idée de Tina avec un inconnu. Quelqu’un qui n’est pas moi. Cela me tracasse autant que ma vive réaction.
Argh ! C’est le bordel ! Pas une semaine qu’elle est dans les parages, et je peux déjà dire qu’elle est l’apparition de ma vie. Celle qui me chamboule littéralement. Je n’appréhendais strictement rien côté cœur, tout bonnement parce que cela me semblait impossible pour moi, vis à vis de mon état d’esprit avec la gent féminine dans un premier temps.
Au vu du nombre de nanas que j’ai baisées, aussi bonnes, douces, sensuelles qu’elles aient pu être, aucune n’a jamais suscité le moindre intérêt chez moi. Inexistant.
C’est pourquoi j’ai autant réfuté cette attirance depuis sa première vision. Honnêtement, je pense que c’est ce que se sont dit tous les gars aussi fermés que moi à ce niveau-là. Non, pas possible. Non, cela ne peut pas m’arriver à moi. C’est quoi ce bordel ?! Pourquoi ne sort-elle pas de mes pensées ? Pourquoi s’invite-t-elle dans mes fantasmes ? Pourquoi envahit-elle mes songes ? Pourquoi ce besoin irascible de l’observer ? Pourquoi cette envie de meurtre, de tout casser dès qu’un mâle l’approche ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi…
Voilà le gros merdier qui règne et fait débat en moi. Je ne veux pas accepter ce que je sens qui pointe son nez en moi, en même temps que j’ai l’immense besoin de marquer mon territoire tel King Kong, putain ! Ce combat en moi me donne envie de me foutre les poings dans la gueule. De me réveiller. Et bordel, je le suis ! Je le suis comme je ne l’ai jamais été.
J’ai l’impression de m’éveiller nouvellement. Tout ce que je ressens à l’air d’être multiplié. Les émotions qui m’assaillent sont plus puissantes, plus exaltantes, plus… merdiques, parce qu’elles me poussent dans mes retranchements. Ceux qui m’évoquent davantage de colère, de jalousie…
Merde, je suis jaloux ! C’est ça, n’est-ce pas ? Je viens d’agir en parfait homme jaloux, possessif. Triste constat. Eh ben, mon pauvre gars, t’es vraiment tombé bas… Je n’arrive toujours pas à croire à ce qui me touche. D’ailleurs, c’est tout à fait ce que je suis : touché. Elle m’a rendu irrévocablement barjot. Nul doute quant à ce que je viens de commettre.
— Putain… grogné-je en agrippant rageusement mes doigts à ma tignasse.
Elle n’avait pas l’air de grand-chose sans m’être soucié de ma coupe comme à l’accoutumé. Me coiffer n’est clairement pas dans mes préoccupations, mais alors là, j’imagine bien le foutoir qu’il doit y régner. Tout comme la gueule défaite que je dois afficher.
Cette Tina m’a emboucané.
De plus, mon état ne s’arrange pas quand je pense qu’elle est LE genre de nana à ne pas se laisser dicter quoi que ce soit. À quoi je m’attendais, bon sang ! Bien sûr qu’elle va aller baiser avec ce connard de latino. Eduardo ou Roberto de mes deux ! Je ne le connais pas et mon besoin d’aller lui rendre une petite visite pour mettre fin à ses jours dans une souffrance particulièrement tortueuse m’apparaît tout à fait envisageable. Plus que ça.
À quoi je m’attendais ?! Sérieusement ! Quel con je fais !
Imaginer qu’elle pouvait être aussi intéressée que moi je le suis par elle me paraissait plausible. C’est à cause d’elle et de cet intérêt peut-être feint, maintenant que j’y repense, lorsque nous étions chez moi. Elle a sûrement agi ainsi parce qu’elle se retrouvait seule et coincée avec moi. Aussi elle s’est montrée curieuse et polie. J’en sais rien ! C’est le gros bordel dans mon esprit.
La seule chose que j’espérais c’est qu’elle me saute dans les bras en me disant qu’elle n’en avait que faire de l’autre débile et qu’elle avait bel et bien ressenti ce feeling passer entre nous. Je maugréé tout de suite en me sermonnant parce que j’ai agi comme un trou du cul. Comme le trou du cul habituel que je suis face à n’importe laquelle fille.
Je me suis même montré plus froid avec elle, car justement tout ce qu’elle a déclenché en moi a enclenché mon système de défense. Et alors qu’à l’instant je m’en veux pour ne pas avoir eu le cran de baisser la garde, je fulmine car je ne veux pas faiblir face à une femme.
Ma vie me convient telle qu’elle est !
T’en es bien sûr ?
Oui, putain ! Non ! Je sais plus…
Quel minable je fais à ne plus savoir où je campe…
Je délaisse mes cheveux en bordel et amorce les cent pas en secouant la tête. J’ai baisé hier soir peu après l’avoir fui comme un fou furieux. Si elle a senti le moindre courant passer entre nous, comment souhaiterait-elle le lendemain me tomber tout cru dans les bras ?!
Elle m’ignore depuis son réveil, mais il ne peut en aller autrement. C’est tout à fait logique après ma conduite de la veille. Tina est du genre à zapper les personnes qui lui montrent leur désintérêt, chose que j’ai merveilleusement faite lorsque nous sommes revenus de chez moi. Comment lui en vouloir ?
Pff, si j’avais été moins dérangé, nous aurions poursuivi cette agréable soirée en discutant tout le long de la fête qui s’est déroulée au clubhouse. Et ce midi, elle aurait désirait que ce soit moi qui la mène faire ce road trip qu’elle souhaitait tant faire. Cela aurait été une fierté pour moi que de le lui faire découvrir.
Je bouillonne parce que j’aurais voulu voir l’émerveillement se peindre sur son si beau visage. Je voulais voir ses yeux ensorceleurs devenir davantage étincelants devant les paysages que je lui aurais étalé à ses pieds. Je me serais sans doute senti le roi du monde d’avoir le pouvoir de faire apparaître chez elle cette beauté de l’éblouissement.
J’ai merdé… Totalement.
Mon portable m’extirpe de mes pensées aussi douteuses que tempétueuses. Brawler s’affiche en appel entrant. Il s’agit du prospect que j’avais ordonné de nous suivre puis d’escorter Tina, parce qu’au fond je l’ai bien jugée. Elle ne s’est pas soumise à moi. Encore moins à ma méthode ô combien moderne.
Je décroche dans un grognement.
— Elle est avec un mec. Enfin, dans sa chambre à l’université je veux dire, m’apprend-il. C’est une fraternité.
À quoi je pensais ?! Évidemment qu’elle est avec lui.
— Tu mènes sa protection jusqu’à ce qu’elle revienne au chapitre, lui ordonné-je à nouveau.
— Pas de souci, même si elle a pris les devants une fois sur place, semble-t-il, parce que Maverick et Ice viennent d’arriver et traînent actuellement sur le campus, m’informe-t-il.
— Colle-lui au train tout de même.
— Compris !
Brawler est le prospect que j’ai pris sous la main. À dix-sept ans, c’est un peu comme s’il avait déjà vécu une vie entière au vue de la galère qu’est son existence. Enfin, l’était jusqu’à tomber sur nous, ou nous sur lui plutôt.
SDF, il se trouvait dans la rue un soir d’hiver où nous revenions de Rapid City, et se battait contre deux mecs venus lui chercher la merde gratuitement. Juste par amusement de s’en prendre à un sans-abri. Comme si ce genre d’agissement était récréatif.
Nous sommes intervenus et, loin d’être bavard et tenant plus d’un jeune haineux envers tous, ce que nous n’irons pas lui reprocher, nous l’avons aidé. Ranger lui a proposé d’entrer chez les Shadow Riders, il a accepté. Cela lui a amené une certaine stabilité.
Il a suscité mon intérêt. Son regard autant hanté qu’agressif, tout comme son attitude, a aussitôt touché une corde en moi. Bien entendu, c’est une tête cramée comme nous tous. Je ne compte plus ses déboires, le nombre de fois où il s’est bagarré. C’est un impulsif, mais je veille au grain.
À l’heure d’aujourd’hui, nous travaillons encore pas mal sur son emportement, sur ses excès de violence. Ce n’est pas chose aisée lorsque nous sommes encore jeune, pour trouver un certain contrôle, un apaisement en quelque sorte, que seul le temps nous apporte. Mais être entouré, soutenu, est un atout. Et je fais partie de ce plus pour lui.
Aussi, il en est conscient et n’hésite jamais à venir me retrouver quand il sent qu’il va vriller, même si la plupart du temps cela se résulte à trafiquer à mes côtés dans ma forge sans sortir le moindre mot.
Je souhaite souvent qu’il puisse enfin trouver assez de force, de courage en lui, pour oser me parler. Me dire ce qu’il a sur le cœur ou les merdes qu’il a pu vivre. Je désire qu’il se libère de toute cette merde qu’il traîne et qui lui pourrit la vie. C’est ce qui me permet de me remettre en question car, comme lui, j’intériorise beaucoup trop. C’est ma tendance et Ranger est le seul à qui j’arrive enfin à parler. Même si hier soir, on m’a prouvé d’une drôle de façon que j’étais apte à papoter avec quelqu’un d’autre que mon président : Tina. Une nouveauté chez moi.
Enfin, concernant Brawler, je patiente. Comme Ranger l’a fait avec moi. Je suis confiant, je sais qu’un jour arrivera où sa langue se déliera. Et je serai là. Tout comme mon prés’ l’a été pour moi. Je l’écouterai attentivement, pour ensuite l’apaiser et finir par le conseiller tout en lui prouvant que je suis là pour lui, que je le serai peu importe ses choix.
Je refourre mon portable dans la poche intérieure de mon cuir et soupire. Elle est avec ce mec. J’enrage et en même temps je suis sûr de moi, de ce que je lui ai dit de faire. Désormais, elle va comparer. Enfin, espérons-le. Faut juste que j’arrête de penser à ce connard avec ses pattes sur elle à l’instant précis.
La minute suivante, je laisse tomber mon crâne au mur en plissant les yeux et plaquant les mains sur la surface lisse du béton. Faut que j’arrête avec ça. Faut que je me reprenne. Qu’est-ce qui m’arrive, bon sang !
— Arrête donc d’imaginer ça, fulminé-je après l’apparition de Tina plongée en pleine jouissance dans les bras d’un autre dans mes pensées.
Pourquoi suis-je autant possessif de sa personne, merde !
Quelques secondes filent avant que je parvienne à me secouer suffisamment pour la remplacer par le merdier sur lequel je dois à tout prix rester concentré. Après tout, c’est la seule chose que m’a demandé mon président : ne pas être retourné. Il nous veut à tous focalisés sur ces putains de 3K.
Je monte enfin sur ma bécane tournant toujours en ôtant la béquille. Je me dis que même ayant agi en parfait bourrin, Tina a désormais les cartes en main. C’est une première pour moi et j’ai agi à l’instinct. La chose positive est que j’ai arrêté de me voiler la face, bien que ce soit rapide, mais faut pas réfléchir une plombe quand un truc de dingue nous tombe dessus. C’est comme ça que nous agissons chez nous, dans notre monde. C’est de la sorte que la vie nous a appris à comment agir. Ne pas s’emmerder avec les détails parfois et foncer tête baissée.
Je suis rasséréné en me disant que Tina le sait mieux que quiconque. Elle est habituée à ce genre de comportement, elle n’a connu rien d’autre vu qu’elle a évoluée dans ce milieu qui ne nous apprend rien d’autre que de ne pas passer par quatre chemins, mais au contraire foncer.
Je verrai bien ce qu’elle décide de tout ça. Au moins, elle n’ignore plus mon attirance pour elle. Au pire, si elle ne souhaite pas donner suite, je me rétracterai. Je feindrai la folie. Un écart de conduite dû à la fatigue. Rien que d’y penser, j’enrage. Ce n’est clairement pas la situation que je désire voir arriver.
La chose positive que j’en retiendrai et que je bénis, même si cela me torture d’une tout autre manière, est que les cauchemars qui hantent mes nuits ont commencé à laisser de la place à cette diablesse aux yeux océan et à la peau caramélisée. Un havre de paix bienvenu parmi l’horreur que je revis sans fin chaque nuit.
J’apprécie hautement cette invitation inattendue. Elle est un apaisement infini qui tire plus du fantasme dans lequel je lui fais un tas de choses prodigieuses. Aussi, j’ai appris à me lever avec un putain de barreau que je fais redescendre à l’aide de ma main sous une bonne douche matinale. Même en ayant baisé la veille… Que m’a-t-elle fait ?
Je donne un coup d’accélérateur et réapparais parmi les autres conducteurs. En avisant un de mes frères au loin, je prends sa direction et le suis. Il s’agit de Scar. Je viens me placer à ses côtés tandis qu’il tourne un visage surpris dans ma direction.
— J’te croyais dans ta forge chez toi, me lance-t-il en fronçant les sourcils.
— Pas la tête à ça, faut croire.
Il accueille mes paroles dans un hochement de tête, bien qu’en cette fin de journée il est totalement inhabituel pour moi de traîner ma bosse en ville.
— Tu files où comme ça ? l’interrogé-je.
— Sturgis. Je vais voir si les prospects s’en sont sortis.
— Vu l’état des stands de l’an dernier, tu fais bien, dis-je en jetant un œil à ma montre.
Il ricane en acquiesçant. Un gros bordel, voilà ce qu’a été l’établissement des stands lors de la bike week l’an passé. Une simple averse et ils se sont tous retrouvés recouverts de la toile de toit. Quel merdier ! Tout le bordel destiné à la vente était trempé. Autant dire qu’ils ont pris chers nos petits bleus après une telle bourde.
Je lis dix-huit heures passées. Je fais vite le calcul. Partir maintenant équivaut une arrivée à Sturgis vers une heure du matin.
— Je t’accompagne, l’avertis-je.
— Ce n’est pas de refus, mon frère.
— Arrêtons-nous d’abord le temps d’un appel au président.
Ranger ne rumine pas trois plombes, bien qu’il ait envoyé des frères sur place, il souhaite plusieurs paires d’œil là-bas pour enregistrer l’arrivée des 3K et ainsi commencer à opérer un registre de leur moindre mouvement.
Nous décidons de laisser ma forge à Brawler qui est le seul qui sait comment je fonctionne vu qu’il traîne pas mal avec moi depuis son arrivée parmi nous, c’est-à-dire six mois. Il sera apte de filer les bonnes commandes à Tweak jusqu’à ce que Freegun s’en charge à nouveau vu qu’il est déjà en route pour Bozeman.
Une fois que je raccroche, je joins ma mère pour l’avertir de mon départ précipité pour Sturgis. Elle ne rechigne pas et prépare ses affaires pour venir crécher chez moi se charger de mon chien plus tôt que prévu. On fera une pause sur la route quand on la croisera.
Je donne ensuite mon signal à Scar et nous accélérons en prenant la route pour Sturgis. Bien que surpris par mon apparition, chose inhabituelle, car je suis toujours fourré dans ma forge, Scar garde pour lui toutes interrogations quant à mon soudain besoin d’évasion. Peut-être sa manière de me foutre la paix après mon excès de colère de la veille après mon arrivée au run.
Il doit certainement penser que je suis à cran dernièrement et que me tirer avant l’heure me fera le plus grand bien, car la bike week démarre dans moins de trois jours. Je pars donc avec ces petites journées d’avance et elles me sont vitales sur le moment.
Lorsque nous débarquons, après avoir pris une pause d’une demi-heure sur le trajet pour revoir ma mère qui m’a longuement enlacé, comme à Scar, nous adressons plusieurs signes à des connaissances déjà présentes sur les lieux.
Sturgis, siège du comté de Meade à l’ouest du Dakota du Sud dans la région des Black Hills, est un écrin de verdure se préparant pour la plus grande concentration de motos au monde.
Bien qu’il soit tard et moi totalement épuisé après une nuit quasi inexistante et un tracas du tonnerre dans mon crâne, Warrior et Prankster sont déjà sur le front. Les prospects tirent une gueule de six pieds de long et Scar et moi nous nous marrons d’un simple coup d’œil parce qu’il est clair que notre sergent d’armes leur a cassé les burnes.
Pauvres gamins. Ce mec est un tyran quand il y met du sien, et c’est souvent malheureusement pour eux.
À la mine qu’affiche Prankster, il n’est pas bien difficile de comprendre qu’il est particulièrement ravi d’avoir enfin gagné ses couleurs et d’être un full patch.
À peine le pied au sol, que ce taré de sergent d’armes me tombe dessus.
— Qu’est-ce que tu fuis comme ça, Loner ? me demande-t-il d’un regard appuyé.
— Pas ta gueule semble-t-il, marmonné-je en enfonçant mes mains dans les poches de mon jean.
Il s’esclaffe avant d’assassiner de ses yeux fusilleurs Skinny, un de nos prospects passant sous son nez avec l’air de vouloir l’égorger malgré son corps ne faisant pas le poids face à la musculature de buffle dont est doté Warrior. Au moins, ce petit porte ses couilles. Bon point pour nous.
— Heureusement que j’étais là pour éviter une énième catastrophe pour les stands, putain ! s’exclame Warrior. Ces petits cons sont bons à rien.
— Hé, du calme mon frère, fais-je en posant une main sur son épaule. Il sont morts. Il est plus d’une heure du matin. Les laisser respirer un peu après avoir passé sept heures sur la route et s’être aussitôt lancés dans l’établissement des stands n’est pas de refus et bien mérité.
— Mouais, grogne-t-il tandis que je devine aisément qu’il pense qu’ils ne sont que des mauviettes s’ils ne sont pas capables de s’activer comme il faut après avoir autant roulé.
Je secoue la tête, hilare, parce qu’il a clairement oublié combien ça peut faire un mal de chien dans les muscles de nos bras de conduire autant quand nous n’y sommes pas encore habitués.
Il semble se remettre en question parce qu’il me déclare :
— Ils n’ont pas moufté une seule fois, je dois bien leur reconnaître ça.
Il le dit comme si on allait lui arrachait une dent, mais il le reconnaît. C’est déjà ça.
— Allez, tirez-vous, bande de feignasses !
— Putain, quel bourrin ! se marre Scar à mes côtés.
Je ricane avant de reprendre mon sérieux.
— Du mouvement du côté des 3K ? interrogé-je Warrior.
— Aucun, répond-il sinistrement. Mais Dumbo est formel, quelques-uns d’entre eux ont déjà décollé de leur trou, donc attendons-nous à les voir au petit matin pour établir leur stand.
Je hoche la tête.
— Dans ce cas, allons nous pieuter, déclare Scar. Je suis vanné, putain.
— Chochotte, le raille Warrior.
— M’emmerde pas, avec la soirée pour la victoire de Speedy, je me suis couché tard et les exploits du vieux étaient à réveiller un sourd, bordel !
— J’te le fais pas dire, renchéris-je maussadement parce que cela me rappelle combien je suis éreinté, mais pas que.
Maudite Tina ! Encore elle qui a frappé, évidemment.
Le sergent d’armes explose de rire.
— J’en reviens toujours pas du culot de Tina, déclare-t-il avec admiration. C’est bien une Shadow, y’a pas à dire !
Et voilà le retour en force de cette satanée sirène exotique dans mes pensées. Comme si sept heures de route ne m’avait pas suffi à laisser mon esprit s’égarer vers elle. Cela m’a permis d’apprendre une chose. Primordiale. J’ai beau placer des centaines de miles entre nous, rien n’est susceptible de me l’ôter de la tête.
Putain, je me suis laissé prendre dans les filets d’une nana. Je n’aurai jamais parié sur ça ! Elle m’a eu. Merde, je suis foutu !
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Shadow Riders #Bewitching biker's girl & #In Turmoil
RomanceTina, fille du président international des Shadow riders aux U.S.A., fonce jusqu'au chapitre du Montana avertir le père de sa meilleure amie qu'un danger rode concernant le MC qu'il préside. Sur place, elle va finalement opter pour passer sa coutumi...