Chapitre 12 : Contrat

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« Mes mains tremblent lorsque j'actionne la poignée des toilettes publiques. J'ai toujours détesté ces endroits, je ne me sens pas à l'aise. En même temps qui aime les toilettes de l'autoroute ?

Je m'avance sur le carrelage brisé à quelques endroits, je regarde avec dégoût les murs parsemés de chewing-gum et d'écritures. Je m'avance vers la porte du fond, je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours préféré aller dans les cabines du fond, je me sens moins oppressée, moins stressée que quelqu'un ouvre la porte et me dévisage.

Je ferme la porte à clé et dégluti en m'appuyant contre celle-ci. Je passe mes mains dans mes cheveux et souffle. Tout à coup, sa voix résonne dans les toilettes vides de l'autoroute.

- Ambre ? Viens ici, ma belle. J'ai besoin de toi...

Je déglutis face à ses mots. Je ne veux pas le voir, pas après ce qu'il m'a dit dans la voiture. Il n'a fait que de dire la vérité après tout. Ma gorge se noue et je plaque ma main contre ma bouche pour qu'il ne me repère pas. Je n'ai pas envie qu'il me touche encore une fois de plus. Il se croit tout permis, que mon corps lui appartient alors que c'est faux. Il fait croire à tout le monde qu'il déteste les personnes qui font ça, qu'elles devraient aller en enfer. C'est peut être une façon de dire qu'il se déteste lui même.

- Ma chérie, viens là bordel... Viens me soulager.

Ses paroles me dégoûtent toujours autant. Je ne suis qu'un putain d'objet pour lui, mais je l'aime. Et il m'aime lui aussi, n'est ce pas ? C'est la seule personne qui m'aime, pourquoi est ce que je gâcherai tout en me séparant de la seule personne qui se rend compte de mon existence et qui m'aime ? Ce serait débile de ma part...

- Je t'ai trouvé... ouvre la porte ma belle. Je t'aime, je ne te ferai pas de mal.

Oui voilà, il m'aime. Il le dit lui même... Peut être que cette fois il ne va pas me faire de mal et me demander mon avis ? Je me retourne vers la porte et déverrouille cette dernière. Son visage m'apparaît dans l'encadrement de la porte. Mes pupilles se confondent avec les siennes. Bleus claires, comme les miennes. Ses cheveux colorés en rose oranger lui tombent légèrement devant les yeux, je n'ai jamais trop aimé ses colorations mais jamais je ne lui dirai, je ne veux pas finir égorgée. Mon regard vire vers ses oreilles, où pendent des croix noires. Il n'est pas croyant, mais il trouve que ça fait « stylé ». Je me concentre sur son visage et un sourire vainqueur se forme dessus. Il me fait signe de rentrer dans la cabine et mon coeur se serre.

Est ce que je me suis trompée ? Est ce qu'il va me toucher sans mon avis comme il le fait tout le temps ? Et dire que j'aurai pu stopper tout ça si j'avais parlé, il y a de ça huit mois. Quand il m'a touché pour la première fois, mais les mots étaient bloqués. Rien ne sortait, à part mes tremblements incessants. Depuis ce jour il a prit mon silence pour un oui, depuis ce jour il abuse de moi sans que je parvienne à dire quoi que ce soit.

Ses mains se déposent de part et d'autre de mes hanches et ses lèvres se plaquent contre les miennes. Je ne ressens rien. Je suis vide. Je suis déçue. Je me sens trahie. Dans un dernier effort je le repousse, mais pas assez fort pour qu'il comprenne.

- Lâche moi. Je ne veux pas...

- Arrêtes de dire n'importe quoi, je sais que t'en as envie. Maintenant arrêtes de bouger putain !

Il commence à s'énerver, alors je ne dis rien et me laisse faire. Sa main passe sous mon pantalon, qu'il retire. Il se décale et soulève mon haut sans que je puisse faire quoi que ce soit pour l'en empêcher.

- Arrêtes, je ne veux pas... Non...

- Putain mais tu vas te la fermer ?!

Sa main se lève, et sans que je m'y attende elle s'abat fortement sur moi, assez pour m'étourdir et pour qu'il puisse profiter de moi. »

Play with the devil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant