Chapitre 15 : Défi

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Je suis réveillée par une bonne odeur de café. Mes pieds sortent eux mêmes du lit, guidés par la succulente odeur. J'ouvre la porte en me frottant les yeux, je suis encore un peu endormie. La nuit a été compliquée, je me suis réveillée à plusieurs reprises en sueur. Mes cauchemars sont revenus me hanter, pourtant depuis une dizaine de mois je n'en faisais plus.

Je descends les escaliers en marbre, et le froid sous mes pieds me fait frissonner. Je marche jusqu'à la cuisine et trouve Azra, les cheveux en bataille avec deux tasses de café dans les mains. Il ne m'a pas vu arriver, trop concentré à rajouter du lait en mousse au dessus des deux tasses. Ses yeux verts sont magnifiques, je n'avais jamais remarqué à quel point il est beau. Ses sourcils se froncent légèrement lorsqu'il en met un peu à côté d'une des tasses. Quand je le regarde, j'ai l'impression d'avoir affaire à un petit garçon. Ses yeux comportent une étincelle qui n'est pas toujours présente.

— Arrête de me regarder, ça me déconcentre.

Je sursaute lorsque je remarque que je suis prise en flagrant délit. Un léger sourire naît sur ses lèvres, ce qui fait bondir mon coeur dans ma cage thoracique. Pourquoi est ce que je réagis comme ça ? Je suis sensée lui faire la gueule en plus.

— Je ne te regardais pas, niai-je.

Il ricane puis fait glisser une des tasses sur l'îlot central vers moi. Je le remercie d'un sourire, qui disparaît lorsque je me rappelle de tout ce qu'il a dit hier soir. Je n'arrive pas à croire que ce soit le même. Il est tellement lunatique, je n'arrive pas à le suivre.

Il semble remarquer mon changement d'attitude puisqu'il me demande :

— Quelque chose ne va pas ?

Je fronce les sourcils et plonge mon regard dans le sien. Ses iris vertes me jaugent du regard, il a l'air perdu.

— Non, ça va.

Il hausse un sourcil, l'air de dire « je ne suis pas né de la dernière pluie » et s'éloigne de l'îlot. Je porte ma tasse de café à mes lèvres et bois quelques gorgées avant de le reposer sur la table. Le liquide chaud me brûle la gorge, mais ça me fait du bien.

Je le regarde s'éloigner puis finis ma tasse. Je la pose dans l'évier et fais la vaisselle. Au moins ça m'occupe et ça passe le temps.

Après une vaisselle d'une heure, je finis par nettoyer la cuisine. Il y a quelques miettes par ci par là, rien de bien méchant mais tant que je peux l'éviter je suis prête à tout. Je passe le balais dans la cuisine, rassemble les miettes dans un tas et le ramasse avec une mini-pelle et un mini balais. Je jette le tout dans la poubelle et me décide à monter. Je m'apprête à rentrer dans la salle de bain lorsqu'Azra m'interpelle.

— Je dois aller quelque part tout à l'heure. Tu restes ici et tu t'enfermes à clé, tu n'ouvres à personne, compris ?

— Et je ne peux pas venir avec toi ?

La question m'est sortie toute seule de ma bouche, je ne veux pas qu'il croit que je l'apprécie. Je ne veux juste pas rester toute seule après tout ce qui est arrivé.

— Non. C'est mes affaires, ça ne te regarde pas.

Je croise les bras et plante mon regard dans le sien.

— Et si quelqu'un rentre par effraction, je fais comment ?

— Tu m'appelle.

Je ricane d'un rire sans joie, puis réponds :

Play with the devil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant