Chapitre 23 : Pour de faux

15 3 0
                                    


Point de vue Ambre Anderson

Je sors de la maison dans laquelle j'ai passé la quasi totalité de ma vie, cette maison qui m'a vue souffrir, pleurer, rire, joyeuse... Cette maison contient beaucoup plus de secrets qu'on pourrait l'imaginer. Derrière cette image de parfaits riches se cachent deux criminels recherchés. Ceux qui m'ont élevés, nourris, et aimés sont en fait des putains de criminels.

Je ne regarde pas derrière moi pour voir si Maxence suit, trop occupée à penser à tout ce qui vient de se dérouler. Tout ça en un jour, c'est juste beaucoup trop pour moi. Toute cette merde me retombe sur les épaules de la façon la plus ignoble qu'on puisse imaginer. Pendant tout ce temps, ils m'ont cachés que j'étais adoptée, pendant tout ce temps, ils m'ont cachés que leur travail se résume à du trafic d'êtres humains. Pendant tout ce temps, ils voulaient me voir morte. Je ne suis même plus déçue à force. Même plus blessée. Parce qu'au fond je le savais; je savais qu'ils ne m'aimaient pas mais je l'ai nié pendant tout ce temps. Parce que j'avais besoin de cet amour, de me sentir aimée pour continuer.

Perdue dans mes pensées, je me rends seulement compte à cet instant que je me suis trompée de chemin. Les lampadaires ne m'aident pas vraiment à décrire la rue dans laquelle je me trouve, leurs faibles lumières ne me sont d'aucune utilité. Je m'apprête à appeler Maxence en me retournant lorsque je remarque qu'il n'est pas derrière moi. Oh putain... Où est ce que je suis ? Et pourquoi Maxence n'est pas là ?

– Maxence ?

Seul le silence me répond. Une légère brise se lève, faisant danser mes cheveux au dessus de ma tête.

Peut être devrais-je faire demi tour ?

Je ne sais pas si je devrais écouter la petite voix qui me dicte cela, puis je me rappelle de quelques fois où je ne l'ai pas écouté : ça a très mal fini. Sur ce, je décide donc de faire demi tour et de m'enfoncer dans l'obscurité. Au bout d'un certain temps, j'arrive devant un croisement qui me propose six sorties.

Putain, je maudis cette ville avec ses dix-milles allées.

Je ne me souviens pas d'avoir passer un croisement comme celui là, après tout j'étais dans mes pensées et je ne regardais pas vraiment où j'allais. Après une longue hésitation, je décide de tourner à droite et de continuer tout droit. Je n'ai aucun repère, même pas une lumière de maison allumée ou de jardin.

Le froid commence à se faire sentir, je frotte mes bras de mes mains dans une vaine tentative de me réchauffer. Je souffle d'exaspération lorsque je remarque que j'arrive de nouveau à un croisement, avec cette fois ci quatre options. Si je tourne à droite je retourne au point de départ. Tout droit je m'éloigne sûrement de l'hôtel. La meilleure solution reste celle de gauche. Plus qu'à savoir sur quoi je vais tomber.

Au bout de ce qui me semble être une éternité, je repère au loin un grand bâtiment en verre avec quelques fenêtres allumées. Je souffle de soulagement et accélère le rythme. Je m'apprête à rentrer lorsqu'une voix m'interpelle :

- Bonsoir ma jolie, tu es perdue ?

Je sursaute lorsqu'un homme sort de l'ombre. La légère lumière des lampadaires me permet de brièvement l'identifier. Cheveux assez courts, yeux sombres et assez grand. Mon coeur se fige lorsque je remarque qu'il tient une mallette dans sa main. Et pas n'importe laquelle : La mallette.

Je ne sais pas qui est cet homme, mais il me fait quelque chose. Il me semble l'avoir déjà vu quelque part...

- Je rejoins un ami.

Il hoche la tête en se rapprochant dangereusement de moi. Il est proche, beaucoup de proche de moi. Tellement proche que je peux discerner son tatouage dans son cou. Deux mots sont écrits, je plisse les yeux pour les déchiffrer et mon coeur manque de s'arrêter lorsque je comprends. Les deux mots sont « Los Zetas ». Puis, lorsque je relève les yeux vers son visage, tout me paraît plus clair : Lazcano. Lazcano est devant moi, entrain de me parler et de voler notre mallette. Je me trouve devant le plus grand narcotrafiquant de l'Amérique du sud, et j'ai peur. Vraiment peur.

Play with the devil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant