Chapitre 34 : Suspect(e)

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 Il fait sombre, trop sombre. Je me perds dans l'obscurité, mon coeur bat de plus en plus vite. A chaque pas que je fais, mon souffle se coupe un peu plus. Une peur brutale s'empare de mon corps, l'immobilisant tout entier.

Soudain, j'entends une voix lointaine m'appeler. Je me retourne, et une lumière éclatante vient dans ma direction. Je cours vers celle-ci, contente d'enfin retrouver de la lumière.

Je tombe d'un seul coup dans un autre univers. Le paysage est saccagé, le sol est recouvert de cendres éparpillées sur tout le chemin. Une voix m'interpelle, la même que tout à l'heure. Et cette fois je reconnais le son de cette voix : Emilio. Je veux fuir loin d'ici, lui échapper pour de bon. Mais je ne peux pas. Mes pieds sont ancrés dans le sol, refusant de bouger.

Sa voix se rapproche encore plus de moi, mais je ne vois pas son corps. Il est là sans être là.

Je commence à reculer, mais me heurte à quelque chose – ou plutôt quelqu'un – et avant de comprendre ce qu'il se passe, deux mains me serrent le cou jusqu'à ce que mon souffle se rompe.

Je me réveille en sursaut, le coeur battant à cent à l'heure. Mon premier réflexe est de me tenir le cou.

- Ambre ? Tu m'entends ?

Je me tourne vers Azra qui s'est assis devant moi, le regard soucieux. Il plisse le front et décale une mèche de mes cheveux.

- Il te hante encore ?

Je hoche le tête, la gorge serrée. Pourquoi ai-je encore rêvé de lui ? Je suis en colère contre moi même, en colère contre mon cerveau qui s'obstine à me rappeler chaque seconde que mon passé me suit toujours.

- Tout va bien, je suis là. Il ne te fera plus aucun mal Ambre. C'est fini.

Il se lève légèrement et vient me prendre dans ses bras. Je loge ma tête dans le creux de son épaule et relâche toute la pression. J'ai envie de pleurer, et pourtant je ne le fais pas. Je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus.

Nous nous décalons l'un de l'autre. Mes yeux rencontrent les siens, brûlants. Mon coeur s'emballe, mais pas de peur : de désir.

Ses iris descendent sur ma bouche, puis il s'humidifie les lèvres tout en remontant son regard. Des dizaines de papillons s'envolent dans mon ventre, répartissant des frissons sur ma peau. Il s'en aperçoit puisqu'un petit rictus vient s'installer sur le coin de sa bouche.

Il se penche vers moi et dépose délicatement ses lèvres brûlantes sur ma mâchoire. Il fait de même sur mon cou, mes joues, mon nez, mon front et enfin mes lèvres.

C'est un baiser profond, lent et sensuel comme je n'en ai jamais eu. Sa langue rencontre la mienne, me laissant échapper un profond soupire de satisfaction.

Ses mains viennent se placer de part et d'autre de mon visage, ses pouces caressent ma peau en de petits cercles.

Nous nous décalons, à bout de souffle.

- Qu'est ce que t'es belle putain...

Mes joues s'empourprent encore plus que tout à l'heure, ce qui le fait ricaner.

Il enlève ses mains de visage pour les placer sur mes hanches. Son regard me pénètre avec intensité, me déstabilisant presque.

Sans que je m'y attende, il me soulève et vient me poser sur ses jambes. J'entoure ses épaules de mes bras et colle mon nez au sien. Quelques mèches de ses cheveux retombent sur son front. Qu'est ce qu'il est beau. Tellement beau...

Je passe mes doigts dans ses cheveux, les ramenant en arrière. Ce contact le frissonner, me donnant envie de recommencer. J'enroule quelques mèches autour de mes doigts et tire légèrement dessus tout en lui déposant quelques baisers dans la nuque. Il laisse échapper un soupire, puis me fait descendre de ses genoux pour me placer sous lui. Ses mains se placent de part et d'autre de mes épaules, ses genoux de part et d'autre de mes cuisses. Son regard est tellement profond qu'il me donne envie de l'embrasser jusqu'à en perdre le souffle.

Play with the devil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant