Mon souffle se coupe automatiquement lorsque je me rends compte de ce qu'il vient de se passer. Azra Riesle m'a embrassé, sans aucune raison. Et mon coeur, ce traître, s'emballe comme si je venais de faire un marathon.
Je ne pourrais jamais me lasser de cette sensation : ses lèvres contre les miennes, son souffle qui s'écrase contre mes joues, ses mains qui entourent mon visage. Une sensation agréable s'installe dans mon coeur, c'est une sensation légère et lourde à la fois, c'est quelque chose de puissant et incroyable.
C'est alors que je redescends sur terre, me rappelant de la présence d'Emilio dans le coffre. Je m'écarte instinctivement de lui, le repoussant à l'aide de mes mains. Lorsque ses yeux rencontrent les miens, mon sang se fige. Il a l'air... déçu. Pendant une micro seconde, je crois apercevoir une once de tristesse, qui est bien vite remplacée par son expression froide habituelle.
- C'était une erreur. Je ne voulais pas t'embrasser, je sais pas ce qu'il m'a pris.
C'était une erreur. Oui, c'était une erreur. Une erreur qui m'a plu. Et que je recommencerais sans hésitation. Sauf que je ne peux pas, il ne faut pas. Je mentirais si je disais que ses mots ne m'atteignent pas. Ils me font mal, mais j'ignore pourquoi.
Sur ce, il passe devant moi sans aucun regard dans ma direction, puis monte dans la voiture. Mon coeur est lourd, une boule se coince dans ma gorge. Tout est de ma faute. Je n'aurai peut être pas dû le repousser.
Mes jambes marchent automatiquement vers la portière côté conducteur, que j'ouvre avant de m'installer à ses côtés. Aucun de nous parle, l'atmosphère est glaciale. Je m'attache et me colle contre la portière.
Il démarre et sort du parking en accélérant comme un fou. Mais je ne dis rien, parce que cela ne va rien changer. Il accélère encore plus en s'engageant sur la quatre voies, doublant les quelques voitures que nous croisons. Je risque un regard dans sa direction, et mon coeur se serre en remarquant ses mains pressées au maximum sur le volant et ses dents serrées entre elles.
- Arrêtes de me regarder.
- Je suis désolée ok ? Je... je n'aurai pas dû te repousser...
Il me coupe en ricanant, ce qui me fige sur place.
- Tu crois vraiment que j'en ai quelque chose à foutre que tu m'aies repoussé ? Il n'y a pas que toi dans la vie Ambre. Le monde ne tourne pas autour de ta petite personne, je n'en ai rien à foutre de toi quand est-ce que tu vas comprendre ça ? Tu n'es qu'un contrat, un putain de contrat qui me rapporte de l'argent.
J'ai juste envie de vomir. J'en peux plus. Ma gorge est tellement serrée que je peine à respirer. Je ne suis qu'un putain de contrat. Rien de plus. Il m'a répété cette phrase je ne sais combien de fois, que je n'étais rien pour lui, juste un contrat, juste de l'argent. Mais je ne l'ai pas écouté. Et j'aurai dû, parce que maintenant je me retrouve comme une conne à la limite des larmes. Pourquoi je pleure ? Pourquoi ses paroles mes blessent ? Elles ne devraient pas me faire cet effet là, pourquoi mon coeur me fait si mal ? Pourquoi mon coeur s'emballe dès que je croise son regard, dès qu'il se rapproche de moi, pourquoi mon coeur me fait mal quand il me dit toutes ces phrases horribles ?
Je crois que j'ai ma réponse, mais que je ne veux tout simplement pas me l'avouer à moi même : J'aime Azra Riesle. Je suis tombée amoureuse de lui, je suis tombée amoureuse de celui qui m'a enlevé, blessé et humilié. Mais il m'a aidé lorsque j'ai découverts que j'ai été adoptée... il a été gentil avec moi quelques fois, il était même doux. Ces trois éléments m'ont suffi pour tomber dans ses bras, sauf qu'il ne veut pas de moi. Et ça fait vraiment mal. Très mal.
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Play with the devil Tome 1
Roman d'amourIl a fallut un soir Un regard Une parole Pour que sa vie bascule et se retrouve dans un monde sans pitié, violent et cruel. Arza, un homme que Ambre a croisé une fois cette fameuse soirée, a tout pour plaire. Cheveux noirs, yeux verts, sourire chari...