Chapitre 19 : Rechute

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TW : Chapitre contenant de l'automutilation 


Je reste sans voix face à sa dernière phrase. Il va dormir avec moi ? Je ne veux pas de lui dans mon lit, à tout moment il peut me tuer ce fou. Et puis, je n'ai pas besoin de protection.

— Je peux très bien dormir toute seule...

— Tu n'as pas ton mot à dire. Je ne reviendrais pas sur ma décision. Estéban est dangereux, il est cruel et sans pitié. Il a toujours voulu avoir ce que je possédais.

— Je sais me défendre toute seule.

Il me juge du regard avant de reporter son attention sur la route. Ses doigts tapent sur le volant dans un rythme régulier tandis que ses mâchoires se crispent.

— Tu sais aussi bien que moi que tu ne fais pas le poids face à ce fou. Rappelle toi la dernière fois que tu l'as croisé.

— Oui, je m'en rappelle et j'ai réussi à lui échapper.

Il se passe la main sur le visage tout en marmonnant quelque chose d'inaudible. Je me mets droite dans mon siège en posant mes mains sur les genoux.

Je sais bien que je ne fais pas le poids contre Estéban, mais je n'ai pas besoin d'Azra pour me protéger ni de personne d'autre. Je veux me débrouiller seule, pas être constamment sous sa protection.

— Je ne changerais pas d'avis, Ambre. Je dors avec toi point barre. Même si cela implique dormir sur le sol, je le ferai.

Ce n'est pas le fait de dormir avec lui qui me dérange, c'est juste que je suis dévolue à me débrouiller seule sans avoir besoin de quelqu'un. Je ne veux pas être dépendante, et encore moins d'Azra.

Je baisse le par-soleil et regarde dans le petit miroir ce qui se passe derrière nous. Je fronce les sourcil en voyant une tache noire se rapprocher de plus en plus de nous. Mon coeur fait un bond lorsque je comprends que c'est la voiture de tout à l'heure. Azra ne semble pas l'avoir remarqué : il a les yeux scotchés sur son téléphone.

Je m'avance vers lui et le lui arrache des mains tout en disant :

— Si tu veux vraiment me protéger commence par regarder derrière toi, abruti.

Il plisse les yeux et se tourne. Ses yeux s'écarquillent lorsqu'il aperçoit la berline de tout à l'heure. Il démarre et enfonce la pédale, m'enfonçant dans mon siège au maximum. Ma respiration coupée, je ne peux que me maintenir au rebord du siège pour ne pas tomber. Mes yeux s'ouvrent en grand lorsque je remarque que nous sommes en contre sens et qu'un camion arrive droit sur nous. Azra le remarque en même temps que moi, jurant à voix haute.

— Putain !

Le camion klaxonne sans ralentir, fonçant droit sur nous.

— Azra ralenti !

— Je peux pas, l'autre con va nous foncer dedans.

Je regarde à nouveau derrière. Effectivement, les hommes nous collent beaucoup trop pour qu'il puisse ralentir sans dégâts. Dans tous les cas nous sommes coincés. Mon ventre se contracte de plus en plus au fur et à mesure que le camion se rapproche de nous. Le route n'est pas large, et à notre droite un ravin menace de nous avaler.

— Accroche toi Ambre.

Au moment où je ferme les yeux et me crispe en attendant l'impacte, je sens la voiture dévier sur la droite. La ceinture ne suffit pas à retenir mon corps qui part vers l'avant et s'écrase contre la boite à gants. La voiture continue de rouler à une vitesse folle, et lorsque j'ouvre les yeux, je remarque que nous sommes plus sur la route. Nous sommes dans les air et nous allons nous écraser d'une minute à l'autre. Azra me repousse vers mon siège et me détache en me donnant des ordres que mon cerveau ne comprend pas. Je n'arrive plus à réfléchir, j'ai mal... très mal. Un liquide chaud s'échappe du haut de ma tête, coulant devant mon œil droit. Azra me parle mais mes oreilles bourdonnent tellement que s'est impossible pour moi de l'écouter parler. Il me secoue, me cri dessus mais le seul bruit que j'entends est celui de l'impact de la voiture sur l'eau. Elle s'enfonce petit à petit, des petites bulles remontent à la surface pendant que moi et Azra nous sommes coincés dans cette voiture. De l'eau commence à rentrer à cause de la pression de l'eau contre les vitres. Nous sommes bientôt enfouie sous l'eau, Azra qui se débat et qui continue de me parler, et moi qui garde les yeux ouverts sans rien dire, rien comprendre.

Play with the devil Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant