Une semaine s'est écoulée depuis l'incident. Une semaine que tout est calme, trop calme. Mais je préfère ça plutôt que de me retrouver face à des criminels qui veulent ma peau. Ce matin je me suis réveillée à six heures et demie, trop pressée d'entamer une nouvelle rentrée dans une nouvelle fac. Je vais enfin pouvoir vivre une vie normale.
James m'a invité à prendre un verre en terrasse il y a trois jours. C'était sympa, ce type est vraiment passionnant. On voit qu'il aime la vie et tout ce qu'elle a à lui offrir. Évidemment je ne lui ai pas parlé de l'incident de l'autre soir, juste après qu'il m'ait raccompagné. Je ne voulais pas qu'il se fasse du soucis pour moi ou qu'il s'en veuille de ne pas avoir été là.
J'ai aussi appelé plusieurs fois Brandon et Sarah en visio sur WhatsApp. Au début je n'étais pas très contente après eux parce qu'ils savaient pourquoi Azra voulait que je parte, et ils ne m'ont rien dit. Mais je ne peux pas rester plus de cinq minutes fâchée contre eux, c'est inconcevable. Je ne leur ai rien dis non plus à propos de l'intrusion. Je ne veux pas créer de problèmes, et si ça se trouve c'était juste un voleur pas très expérimenté qui voulait tenter un coup et qui ne reviendra jamais. Qui sait ?
Je contemple mon reflet dans le miroir, et souris en voyant l'image que je renvoie. J'ai mis beaucoup de temps à accepter mon physique, parce que je ne rentre pas dans la norme de la société. Pas assez grande, pas assez de poitrine, pas assez de hanche, pas assez de... Toujours des « pas assez » et des « trop de ». De toute façon quoiqu'on fasse et qui qu'on soit on se fera toujours juger. Alors pourquoi ne pas s'aimer ? Les autres ne le feront pas à notre place, et puis nous n'avons rien à perdre !
J'essaye d'aller de l'avant depuis une semaine, je ne veux pas repenser à Azra même si dire qu'il ne me manque pas horriblement et que je le déteste du plus profond de mon âme serait un mensonge. Je l'aime toujours, je pense que je ne pourrais jamais cesser de l'aimer. C'est l'amour, il est cruel. On y peut rien, à part le regarder faire des désastres dans notre vie, ravager notre coeur et nous faire tellement mal qu'on y retourne. L'humain est une créature sadique. Il ne s'arrête pas devant une petite blessure. Plus ça fait mal, plus il va être attiré comme un papillon de nuit le serait par une lumière. Jusqu'au jour où il se brûle les ailes et aucun retour ne sera possible. Il teste ses limites, jusqu'au moment où il ira trop loin et qu'aucun test ne sera plus possible.
Je me passe de l'eau sur le visage, comme pour chasser ces pensées noires et affiche un grand sourire. Aujourd'hui je vais retrouver James devant l'université – enfin si j'y arrive, avec tout le monde qu'il doit y avoir – et il va me faire visiter le campus. J'applique un léger mascara, sors de ma salle de bain et attrape mon nouveau sac de cours, puis sors de l'appart' en direction de la faculté.
Un sourire étire mon visage lorsque je repère la tignasse blonde de James au loin. Il met plusieurs secondes à me reconnaître, et lorsqu'il m'a vu il s'avance vers moi en souriant à son tour. Lui mentir sur mon identité me fais mal au coeur, il a l'air quelqu'un de bien mais je ne préfère pas prendre de risque. On ne sait jamais.
- Léna, alors t'es prête pour cette rentrée ?
Je claque dans sa main en guise de salut, puis réponds :
- Carrément, je suis plus que prête. Et toi, James Le Plus Beau ?
Il rigole face à son surnom qu'il a lui même créé et déclare :
- J'avoue que je suis un peu anxieux, dernière année faut pas tout lâcher !
Nous parlons pendant dix bonnes minutes et marchons en même temps. Le campus est énorme, il doit accueillir au moins trente milles étudiants. Il me montre les bâtiments qui concernent le droit et me cite quelques personnes qu'il connaît qui sont eux aussi en avant dernière année. Il me montre quelques endroits sympas pour manger à côté de l'université, puis nous rentrons dans le bâtiment. L'heure de nous séparer est malheureusement arrivée.
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Play with the devil Tome 1
RomansaIl a fallut un soir Un regard Une parole Pour que sa vie bascule et se retrouve dans un monde sans pitié, violent et cruel. Arza, un homme que Ambre a croisé une fois cette fameuse soirée, a tout pour plaire. Cheveux noirs, yeux verts, sourire chari...