𝑺𝑶𝑺

-40-

-Et... tu es sûre de toi ?

Je regardais longuement Iris alors qu'elle mettait son plat de lasagne dans le four. Je crois ne jamais avoir été aussi sûre d'une chose.

-Sûre et certaine. Lui répondis-je en me levant pour me resservir du soda.

-Et c'est quand que tu le dis à Kylian ? Demande l'algérienne.

-En vérité, je sais pas trop. Je pense ce week-end vu qu'il vient sur Paris. En plus, Soan le passe avec Mélissa et Jirès donc on sera seuls.

-Tu vas me manquer en tout cas.

Comme vous l'aurez compris, ma décision était prise. J'emménageais avec Kylian et Soso à Madrid. Mon fiancé avait un contrat de cinq ans avec le club espagnol, il allait bientôt finir sa première année et je ne pouvais pas rester plus longtemps loin d'eux.

J'avais attentivement regardé les universités d'art et d'archéologie sur Madrid, elles ne valaient pas un Master de la Sorbonne mais ça restait ma meilleure option. J'avais aussi trouvé une alternance donc j'étais parée à commencer une vie professionnelle et personnelle directement depuis la capitale espagnole.

Sauf que ça, Kylian n'en savait rien. Pour l'instant.

-Vous allez me manquer aussi. Répondis-je en la serrant dans mes bras. Ça va faire bizarre de plus aller au salon avec Jules pour faire chier Tchaga. Mais bon, faut bien grandir.

Ça me faisait putain de flipper. Et d'ailleurs, j'étais pas là seule. La semaine dernière lors d'un déjeuner avec les zozos, on a abordé ce sujet. Le fait que chacun ait de nouvelles occupations, de nouveaux objectifs et surtout une nouvelle vie avec de nouvelles personnes, autres que nous, ça nous avait mit un petit coup de blues. On avait tout partagé depuis nos six ans et nous voir  grandir et évoluer ça faisait chaud au cœur mais ça donnait aussi mal au ventre.

Kylian et moi étions fiancés, Marine et Jules sont mariés, Tchaga agrandit son business dans toute la France et Malik et Iris prévoient eux aussi leurs avenir à deux. On avait énormément changé depuis cette après midi où j'ai vu mon innocence d'adolescente m'être arrachée par mes parents.

Je sortais doucement de mes songes lorsqu'Iris agitait ses doigts devant mon visage, riant légèrement. On quittait toutes les deux la cuisine pour aller rejoindre les autres dans la salle à manger.

On était dimanche et rien de meilleur qu'un repas en famille.

Tchaga : Et c'est la ou je lui ai dis, calmement, je vais exterminer tes morts.

Léa : C'est faux, tu t'es dégonflé, on s'est excusés et on est reparti.

Brice dévisageait sa copine alors que toute la table se mettait à rire.

Jules : T'es une chochotte mon reuf.

Tchaga : Ta gueule. Femme ! Il se retournait vers moi en me pointant du doigt. J'ai faim.

-Va la bas bouffon je te sers pas.

Tchaga : Il serait peut être temps de prendre en maturité et d'être gentille Amélie.

-S'tu le dis. Répondis-je vaguement en ayant les yeux rivés sur mon téléphone. 

En vérité, je n'écoutais plus grand chose des conversations à coté, ce qui s'affichait sur mon écran prenait toute mon attention. Les yeux écarquillés, j'essayais de garder mon calme alors qu'à l'intérieur, j'allais exploser.

Devi Moorjani : Bonjour Amélie, ça fait longtemps. Je suis de passage en France pour les prochains mois, et j'aimerai te revoir, te présenter ma fille, dis moi si tu es disponible. Merci, tu me manques.

_

cinq semaines plus tard...

Claquant la porte de la voiture derrière moi, je m'aventurais dans notre résidence et sortais mes clés pour ouvrir la porte. Au final, je la trouvais déjà ouverte et je supposais que Kylian devait déjà être rentré.

-Bébé ?! Je suis rentrée ! Gueulais-je en enlevant ma paire de basket. T'es où ?

Face au silence de la demeure, je m'engouffrais dans la grande villa que je partageais avec mon fiancé et mon fils depuis trois semaines. Soan dormait chez un ami à lui aujourd'hui, après nous avoir supplié de le laisser passer du temps avec son ami.

La vie dans la capitale espagnole était très sympa pour moi. J'avais direct continué mon semestre et je commençais mon alternance le mois prochain. Je me souviendrais toujours du moment où j'ai annoncé à Kylian que je comptais le rejoindre à Madrid, il avait sauté de joie et la soirée s'était terminée sous les draps. Mais je me souviendrais aussi du moment où j'ai du dire au revoir à mes amis, à ma vie sur Paris, ça m'avait fait mal mais je savais qu'être avec ma famille allait me faire du bien.

J'entrais dans le salon sans la moindre trace de mon amoureux, sauf que je voyais une petite lumière dans le jardin qui me fit froncer les sourcils. Après avoir ouvert la baie vitrée, je sortais et frissonnais direct à cause de la brise légère de cette soirée de printemps.

-Putain ce que c'était galère de trouver des bougies longues comme ça.

La voix de Kylian me fit lever les yeux vers lui et je sourias en le voyant allumer les trois bougies posées sur un chandelier.

-Qu'est ce que c'est que tout ça ? Riais-je en m'avancant vers lui.

-Surprise chérie. Me disait-il en mettant sa main sur le bas de mon dos pour poser ses lèvres sur les miennes.

Kylian se décalait pour me laisser le plaisir d'admirer la petite table qu'il avait dressé. Des pétales de roses par ci, des bougies par là, il avait mis deux assiettes contenant des tagliatelles et je sourias en voyant qu'il avait même sorti le vin.

-Et c'est en quel honneur ? Pouffais-je lorsque monsieur me tirait ma chaise pour me faire asseoir, il avait décidé d'être gentleman jusqu'au bout.

-J'ai besoin d'une raison en particulier pour faire plaisir à ma femme ? Répondait-il en nous servant. J'avais envie de passer un moment avec toi.

-Merci Kylian. Lui dis-je sincèrement.

-Je suis un homme comblé quand je suis à tes côtés, encore plus maintenant que tu vis avec moi. Et je te suis reconnaissant d'avoir laissé ta vie sur Paris pour vivre avec moi.

-T'as pas à être reconnaissant Kylian, c'est normal que je te suive.

-Ah ouais ? Je hochais la tete en riant. Et pourquoi ce serait normal ?

-Et bien... parce que je suis un peu amoureuse de toi. Je prenais sa main dans la mienne et souriais en le voyant détailler tout mon visage. Qu'on va se marier, et que c'est un peu le plan non ? Passer toute notre vie ensemble.

-C'est le plan oui. Riait-il en embrassant ma main.

Cette facette là de sa personnalité, je ne la voyais pas souvent, on était pas du genre à se dire qu'on s'aimait toutes les secondes avec Kylian, on se chambrait et on se disputait pas mal en réalité.

Mais on avait aussi besoin de ça, de ces petits moments qu'à nous. De nous retrouver dans une bulle loin de la pression, des médias, de notre vie de parents. Loin de tout. Seulement tous les deux contre le reste du monde. On avançait ainsi. On avait toujours marché comme ça.

Kylian, c'était cette personne que tu rencontrais qu'une fois dans ta vie, cette personne que tu ne voudrais plus lâcher. Celle qui te suit aveuglément dans toutes tes aventures. Celle qui laissait filer son bonheur pour voir celui des autres. J'étais heureuse de faire partie de sa vie.

Je l'aimais.

_

bah? si c'est pas mignon tout ça !!
oui je poste à 23h30 y a quoi ?

vos avis ?

et venez faire un tour sur Radamancy les potes ;) on s'amuse bien là bas ^^