Chapitre 5

46 4 0
                                    

Après la classe, j'ai couru chez moi pour me changer. J'enfile la robe que Debby m'a offerte, elle est vraiment très belle. Avec que je mets une petite veste noire et mes escarpins. En étant serveuse dans un resto de luxe, j'ai pris l'habitude de marcher avec des talons. J'arrive à Greenwich Park par l'entrée nord ce qui fait que je dois le traverser pour rejoindre David. Ça ne me dérange pas, je suis dans les temps, il fait beau et plus c'est un endroit très agréable.

Arrivé à l'entrée sud, je vois un homme de dos, je le reconnais aussitôt David. Il a cette façon de se tenir et ses cheveux noirs. De ce que je vois, il porte un jean brut avec une veste noir. J'avance doucement et me place derrière lui.

Moi : Bonjour David.

Il sursaute et se retourne. Nous nous regardons tous les deux sans savoir comment nous saluer. Une poignée de main me semble un poli trop formel et une bise un peu trop familière. Nous n'étions pas si proches que ça à l'époque et nous venons juste de nous retrouver. Il se contente de poser une main douce sur mon épaule.

David : Bonjour Hope.

Il laisse trainer son regard sur moi et me sourit.

David : Tu es magnifique avec cette robe.

Moi : Merci, c'est le cadeau d'une amie.

David : Il fait très beau, ça te va si on s'installe à la terrasse d'un café que j'adore avec la vue sur la Tamise.

Moi : avec plaisir, je te suis.

Nous installons à une table et je consulte le menu des boissons.

David : Leur thé à la bergamote est très bon.

Moi : À vrai dire, je ne suis pas trop thé, je préfère le bon vieux café. Ce doit être à cause de mon séjour prolongé en France.

David : Si tu veux tout savoir, moi aussi. Et moi aussi ça doit être dû à mon séjour prolongé en Irlande.

Moi : Alors ça ne te choquera pas si je commande un grand latté. Je sais que c'est toi invite alors est-ce que ça te gêne si je commande un muffin aussi. Je suis morte de faim. On a joué à la balle au prisonnier avec les enfants toute l'aprem et ils me font de l'œil.

Il éclate de rire et le serveur arrive à notre table.

David : Alors ce sera un grand latté, un expresso, un muffin à la pistache et un muffin à... Hope ?

Moi : Un tout chocolat s'il vous plait.

Le serveur note dans son petit calepin et s'éloigne. Nous restons un instant silencieux en regardant la vue sur la Tamise. Il a raison, elle est magnifique. Le serveur revient et nous donne nos consommations.

Moi : Il ne manque que les caricatureur et je me croirais sur les quais de Seine.

David : Paris te manque ? Tu y es restée longtemps ?

Moi : 9 ans et pas tant que ça en fait... Je pense que tu te rappelles que j'ai toujours été plutôt... solitaire. Je dois reconnaître que même en ayant passé autant de temps là-bas, je ne suis pas fait des masses d'amis. Je trainais surtout avec mes collègues de boulot, mais c'était plus des connaissances que de véritables amis. Je t'ai entendu dire que tu avais passé du temps en Irlande, ça te manque ?

David : J'y étais très heureux au départ malgré...

Il semble tout gêné.

Moi : malgré quoi ?

David : Suzanne a appris qu'elle était enceinte alors que je venais de commencer à bosser pour une grosse boite irlandaise. Ça faisait un mois que j'étais là-bas et je ne suis pas rentré. Suzanne m'avait dit qu'elle comptait garder le bébé, mais notre couple était bel et bien fini. Je l'ai aidé financièrement, mais j'ai loupé presque les cinq premières années de mon fils. Quand ma vie à Belfast a été chamboulée, je me suis rendu compte que ma place n'était pas là-bas, mais auprès de mon enfant.

Ma vie à LondresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant