Chapitre 24

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En début d'aprem, Esteban m'a accompagné à la banque pour que je récupère le liquide à filer à Wallace ce soir. Après la visite ce connard lundi soir, j'ai appelé mon banquier pour le prévenir que j'aurais besoin de 20 000 livres en espèce samedi. Bien sûr, je ne lui ai pas dit que c'était pour payer le créancier de mon ex-mari. J'ai dit que j'achetais une voiture. Mon gentil conseiller financier m'a mis en garde en disant de me méfier des transactions en espèce et m'avait conseillé de faire un chèque de banque ou un virement. Mais bien sûr !

Et puisque je ne voulais pas prendre le risque de garder une telle somme chez moi, j'ai préféré venir la chercher au dernier moment. Je peux dire que nous avons fait sensation dans la banque, Esteban avec son cuir des Hell's Sons sur le dos et moi avec mon enveloppe contenant deux cents billets de 100 livres. Une fois de retour chez moi, je pose l'argent sur la table et me serre un verre d'eau. Esteban me regarde avant de se laisser tomber sur le canapé. Sean et Alex avaient je ne sais quoi à régler.

Esteban : Stressée ?

Moi : Oui...

Esteban : tu ne crains rien avec nous, tu le sais.

Moi : Oui, j'ai confiance en nous, mais je sais pas, j'ai un mauvais pressentiment... Et puis...

Je m'interromps et revide un verre d'eau d'une traite.

Esteban : tu vas rouiller à cette allure.

Moi : C'est mieux que je vide des verres d'eau cul sec que des shoots de tequila, non ?

Esteban : Hope... T'allais dire quoi après "Et puis" ?

Moi : C'est le lieu qu'a choisi Wallace... J'ai participé à tellement de courses avec Hector... Ça me faisait me sentir vivante. L'adrénaline prenait le pas sur la tristesse et la colère qui m'écrasaient le cœur à l'époque. C'est aussi là-bas que j'ai ri à nouveau pour la première fois... Bon, j'en tenais une bonne, mais quand même...

Je sèche la larme qui roule sur ma joue. Esteban attrape un mouchoir dans la boite et me l'apporte.

Moi : Merci...

Esteban : T'es pas obligé de répondre, mais...

Moi : tu veux savoir comment j'en suis venu à fréquenter ce genre de mec ?

Esteban : Ouais, tu es une fille bien, ça se voit.

Moi : Ma mère est morte d'une longue maladie juste après que j'ai eu mon diplôme au lycée. Ça, c'est pour la tristesse et pour la colère, elle était dirigée contre mon père. Le jour où ma mère est morte, j'aurais pu être avec elle, mais je ne l'étais pas parce que j'avais suivi mon père. J'étais sûre qu'il avait une maitresse, mais je devais en avoir le cœur net. Au moment où ma mère a poussé son dernier souffle, mon père était essoufflé parce qu'il se tapait une nana à peine plus vieille que moi...

Ma vue est trouble à cause des larmes qui me brulent les yeux et je détourne le regard. Esteban pose une main douce et réconfortante sur mon épaule.

Esteban : ce soir, on te débarrasse de cet enfoiré de Wallace et tu pourras profiter de la vie que tu t'es construite à Londres. Elle a l'air chouette, un boulot que tu aimes, une bonne copine, et tu as David. Il est fou de toi.

Je lève la tête vers le biker qui gagne vraiment à être connu. Je lui adresse un léger sourire et il me donne une rapide accolade.

Je suis allée prendre un bain pour tenter de me détendre puisque ma douche de ce matin a été écourtée par l'arrivée des bikers. Quand je retourne dans le salon, Sean et Alex sont là. Esteban a dû leur ouvrir. Il est 19h et les garçons ont faim alors, on commande des pizzas. Pour ma part, je ne sais pas si j'arriverai à manger quoi que ce soit, j'ai l'estomac noué. Mon portable sonne, c'est David. Entendre la voix de mon petit ami va me faire du bien. Je vais le prendre dans ma chambre.

Ma vie à LondresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant