Ma vie à Londres

Chapitre 16

Me voilà dans l'Eurostar pour retourner à Paris. Au programme d'aujourd'hui derniers essayages avec Morgane et cours de mambo intensif avec Enzo Rodriguez... Si la première partie s'annonce tranquille, la deuxième beaucoup moins. Et ça sans même pas parler du côté sportif... Morgane est très gentille et douce alors qu'Enzo Rodriguez me fait penser à un train avec des wagons tels qu'arrogance, colère, grinchitude et j'enfoutisme. Enfin bon, j'espère me tromper et que la journée se passe bien. Parce que si le modèle m'aboie dessus dès que je lui marche sur les pieds (ce qui risque d'arriver), on n'est pas sortis de l'auberge.

Lorsque je me présente à la réception d'ICARE, la secrétaire me dit de rejoindre l'atelier et me donne tout un tas de documents à lire et signer avant de partir ce soir. Dans l'ascenseur, je consulte les feuillets et il s'agit de mon contrat pour le lancement de la collection de Morgane, incluant les différents shooting et le défilé.

Quand j'arrive dans l'atelier, Morgane est en train de discuter avec Romain et Enzo. La jeune femme me fait la bise alors Romain me serre la main et qu'Enzo se contente d'un signe de tête.

Romain : Super, maintenant que vous êtes là Hope, on va pouvoir vérifier les cartons pour le défilé avant que je valide le bon à tirer.

Il nous distribue à chacun une épreuve des plaquettes qui seront données lors du défilé. En gros apparaît le nom de Morgane, puis en dessous celui d'Enzo et le mien. Là, mon cerveau tourne à plein régime. Je doute que Wallace lise des magazines de mode, mais s'il apprend que c'est comme ça que j'ai trouvé l'argent, Hell's Sons ou pas, il n'est pas près de me lâcher la grappe. Et puis je sais pas... J'ai pas envie d'attirer l'attention sur moi.

Romain : Alors qu'est-ce que vous en pensez ?

Morgane : J'adore, mais il serait possible de déplacer ça ?

Elle attrape un stylo sur sa table de couture et griffonne sur son carton.

Romain : Tu as raison, ça donne plus de visibilité. Enzo, c'est bon pour toi ?

Enzo : Ouais, tu sais moi ce genre de truc...

Romain : Et vous Hope ?

Moi : heu... est-ce qu'il est possible que... est-ce que je pourrais être nommé Vicky Watkins pour les journalistes.

Enzo : Madame a déjà la grosse tête ou quoi ?

Moi : Madame voudrait juste éviter d'attirer l'attention sur elle, mais c'est une longue histoire...

J'ai été plus sèche que je ne l'aurais voulu. Je me sens mal à l'aise avec trois paires d'yeux braquées sur moi. Vite une excuse...

Moi : Un problème avec mon ex-mari...

En plus, ce n'est même pas un mensonge.

Romain : Vous n'avez pas à vous justifier Hope. Nous avons tous un passé et des choses auxquelles nous voulons échapper. Très bien, je prends note de ses modifications. Je vais vous laisser, j'ai un parfum sur le feu.

Morgane : Pas de soucis mon amour, n'oublies pas à midi, nous avons la visite de la maison.

Romain : Pas de soucis mon ange.

Le jeune PDG embrasse sa fiancée et s'en va. Enzo se tourne alors vers la jeune créatrice.

Enzo : T'as encore besoin de moi.

Morgane : Non, je ferais l'ourlet du pantalon et c'est bon.

Enzo se tourne ensuite vers moi.

Enzo : On se retrouve au studio de danse à 13h30 précise.