The demon's heart (tome 1)[ en réécriture]

Chapitre 01: Magdalena

Au royaume de Stepce situé sur une grande île, une légende racontait qu'un démon viendrait tuer tous les habitants si une offrande ne lui était pas remise pour apaiser sa colère. Cette offrande devait être une femme, une unique femme qu'il choisirait lui-même à la naissance et qu'il déroberait à sa famille dès qu'elle aurait dix-huite ans.
J'étais cette fille, cette pauvre victime dont le destin était scellé. Mais je n'étais pas une simple habitante de ce royaume, j'étais la princesse de Stepce. À ma naissance, tout le monde était content de ma venue, mon père le roi organisa un somptueux banquet où il invita tous les nobles du royaume pour fêter ma naissance. Mais hélas, la joie fut de courte durée quand les servants remarquèrent une tâche noire sur mon épaule. Malheureusement, c'était le fameux symbole qu'avait décrit la légende comme étant celui qui allait définir la femme que le démon prendrait. Mes parents furent dévastés à cette nouvelle. Tout le monde se mit à pleurer, mais cela n'allait rien changer. Mon père le roi Philippe décida de m'enfermer dans une tour pour ne pas qu'il s'attache trop à moi. Il m'y envoya avec quelques domestiques pour s'occuper de moi. On me surnomma après cela "Princesse Magdalena".
En grandissant, la seule chose qui me reliait au monde extérieur était ce petit balcon dans lequel j'admirais la beauté de la mer à l'horizon. Je ne voulais qu'une chose, sortir de cette tour et découvrir le monde. Bien sûr, mes servantes ne m'avaient rien caché à propos de mon triste destin, et pourtant je continuais d'espérer un miracle. Je voulais connaître mes parents et les voir devant moi, mais ils n'ont jamais pris la peine de venir me voir dans cette prison. J'ai vécu ainsi pendant 17 ans jusqu'à ce jour où mon 18ème anniversaire approchait. Je me coiffais devant mon miroir quand j'entendis de faibles gémissements qui ressemblaient à des pleurs. J'ai marché discrètement jusqu'à ma petite salle de bain reliée à ma chambre et j'ai entendu la voix d'une de mes servantes parler à une autre :

- Elle va bientôt partir, je l'aime tellement, je ne vais jamais m'en remettre. Ça fait 15 ans que je m'occupe d'elle et l'idée de ne plus la revoir me terrifie.
- Que veux-tu y faire ?
- Prier ! Je ne veux pas qu'il lui arrive malheur.

À ce moment-là, j'avais compris que je n'avais plus beaucoup de temps à présent. Pour la première fois, j'ai ressenti de la peur et de l'inquiétude à ce sujet. J'ai senti mes jambes se tordre et mes muscles se crisper, mais je me suis forcé à marcher jusqu'à mon lit.