Chapitre 26

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Aujourd'hui.

Lexa, toujours assise dans le canapé de cuir noir, regardait longuement ses mains avec lesquels elle jouait nerveusement. Elle n'osait pas relever les yeux et se retrouver face à face avec Hanna. La femme quant à elle continuait de la fixer en silence, attendant un signe, une continuité dans l'histoire qui lui était racontée en cette nuit d'été. L'attitude la brune lui donnait de nombreuses indications sur ses sentiments, la timidité, les remords, l'angoisse tant de choses qui montraient à quel point la femme d'affaire se sentait brisée.

- Tu aimerais peut-être faire une pause? Demanda la psychologue.

Au fond d'elle Hanna trouvait cela dommage de s'arrêter là. Certes il était tard, certes la fatigue se faisait sentir pour elle comme pour Lexa mais en même temps la brune se confiait enfin, c'était la première fois qu'elle prenait réellement la parole lors de leur séance et Hanna ne voulait pas couper cela. Il fallait avancer, repasser le film des évènements en partant des moments joyeux pour enfin arriver au nerf du problème, à la dégringolade soudaine de cette vie qui prenait pourtant un tournant si positif.

Lexa leva enfin les yeux et regarda son amie avec une mine décousue. Après s'être raclé la gorge, elle prit à nouveau la parole.

- Non, je peux continuer encore un peu.

- Bien... alors après cette soirée qu'est-ce qu'il s'est passé?

Un an et demi plus tôt:

Lexa passa d'un pas peu assurer les porte automatiques du grand bâtiment abritant Polis. La vie autour d'elle semblait défiler à une vitesse excessive alors que la jeune femme avançait presque au ralenti. Elle se faisait bousculer par les employés pressés sans même un "pardon" ou un regard. Comme si elle ne valait au final pas grand-chose. A l'époque la moindre bousculade lui aurait valu d'innombrable excuses qu'elle n'aurait pas pris la peine d'entendre et aujourd'hui rien pas une once d'intérêt. A la décharge, Lexa avait certainement perdu de sa superbe. Sa silhouette élancée semblait maintenant frêle et bancale, les gens ne la reconnaissaient certainement pas de dos.

La jeune femme passa son badge au portique de sécurité qui s'ouvrit automatiquement, l'agent en place inclina la tête en signe de révérence. A l'époque, la femme d'affaire ne le remarquait même pas, mais ce matin-là, elle fut surprise d'être accueillie presque comme une reine.

Encore quelques pas et elle rentra dans l'ascenseur déjà bondé. Les employés se rapprochèrent afin de lui faire de la place et après un rapide merci, Lexa prit place en contrôlant que le numéro de son étage était allumé.

Les regards autour d'elle la transperçaient, chacune des personnes présentes la reconnaissaient enfin et la dévisageaient longuement. Certaines froncèrent les sourcils comme si elles avaient de la peine à reconnaitre la patronne d'autres ne cachaient pas leur surprise en découvrant l'état de la grande Alexandria Wood. Mais tout cela ne déboussola pas cette dernière, elle revêtait son masque protecteur et bomba le torse. Il ne fallait pas montrer de faiblesse et comme elle l'avait souvent dit à ses employés "laissons les problèmes personnel en dehors de Polis".

La sonnette de l'étage résonna et Lexa s'extirpa de l'ascenseur sans lancer le moindre regard derrière-elle. La jeune femme savait pertinemment que les langues allaient se délier dès son départ. Les gens la critiqueraient, l'analyseraient et trouveront tout type de raison à son état. Mais cela, Lexa n'en avait plus rien à faire, elle ne laisserait plus abattre par la vie.

Sur son chemin elle continua à croiser de nombreuses personnes qui la saluèrent à tour de rôle. Chacun semblait timide en sa présence et baissait la tête nerveusement. Avait-elle toujours eu cet effet sur les autres? Sûrement, on ne devient pas une femme d'affaire réputée en inspirant la compassion et la sympathie.

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