16 : Aïe !

925 65 41
                                    

— Oh, Takahashi ! C'est pas le moment de rêvasser, casse toi !

Wakasa écrase son poing contre la joue d'un de ses adversaires. Il semble prendre beaucoup de plaisir à se battre, mais donne l'impression de sincèrement s'ennuyer en même temps. Même lorsqu'il frappe, sa nonchalance est omniprésente.

Ma peur laisse peu à peu la place à l'admiration. Comme Takeomi l'avait prévu, leurs ennemis sont tous aussi nuls les uns que les autres ; leur baston a à peine commencé que la moitié sont déjà à terre.

Ce n'est cependant pas pour ça que j'ai envie de m'éterniser ici. Forçant mes jambes à m'obéir, je commence à courir en direction de la sortie du port tout en jetant des coups d'œil réguliers dans mon dos pour être certaine que personne ne me suit.

Mais je heurte brutalement un mur qui me stoppe net. Mon équilibre ne s'étant toujours pas amélioré depuis le mois d'Août, je tombe lamentablement au sol.

— Aïe, je grogne en me massant le coccyx, redevenu immédiatement douloureux.

— On ne vous a jamais appris à regarder devant vous quand vous marchez, mademoiselle ?

Je me fige. Cette voix froide et dure s'est abattue sur moi comme une massue.

Relevant lentement la tête, je prends conscience que je ne me suis pas cognée contre un mur, mais contre un homme. Et, bien évidemment, il porte l'uniforme bleu du gang adverse. Ses yeux noirs perçants me fixent avec tout le mépris dont ils sont capables.

— Les gars ! hurle-t-il à l'adresse de ses camarades. Venez voir ma belle prise !

Toujours au sol, j'essaie de reculer ; en vain. J'ai tout juste le temps de parcourir quelques centimètres à quatre pattes avant que sa main ne saisisse le haut de mon crâne, et ne ne me relève de force par les cheveux.

Rapidement, quatre autres types du même acabit le rejoignent. Je ne peux plus m'échapper. Non seulement je suis encerclée, mais en plus je n'aurais jamais la force de tous les mettre à terre.

Au mieux, ils me tuent. Au pire... non, je ne veux même pas imaginer.

— Qu'est-ce qu'une minette de ton genre vient faire ici, hein ?

Tandis qu'ils éclatent d'un rire gras, les bras de l'homme que j'ai heurté viennent entourer mon cou et mon buste, me retenant encore plus prisonnière que je ne l'étais déjà. Il sent la transpiration et l'alcool à plein nez.

— Lâche moi, dis-je à mi-voix, le souffle coupé.

— On commence tout juste à s'amuser, relax ! s'esclaffe-t-il.

Une main se rapproche de mon visage, mais je commence à me débattre dans tous les sens pour l'éviter. Des gestes tout aussi désespérés qu'inutiles.

Comment je vais faire pour m'en sortir seule ? Les membres du Black Dragon sont trop accaparés par leurs adversaires pour me remarquer. Et quand bien même ils me verraient, qu'est-ce qui me dit qu'ils me viendraient en aide ?

Rien du tout.

— Lâche moi, connard !

— Mais c'est qu'elle sait aboyer en plus !

Leur rire double d'intensité. Saisissant l'occasion, je referme ma mâchoire sur le bras qui retient mon cou.

— Aïe ! s'exclame-t-il en s'arrêtant soudain de rire. Elle m'a mordu, cette tarée !

— Ahah ! Une vraie chienne, j'adore ça !

Face à des animaux comme vous, tu parles !

Le même homme qui m'a qualifiée de chienne plonge la main dans sa poche avant d'en ressortir un couteau suisse. Le sourire malsain qui s'étale sur son visage me fait frissonner. Si je me fais pas dessus avant la fin, j'aurai de la chance...

Comme une étoile (Shinichiro x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant