Comme une étoile (Shinichiro x OC)

25 : Ce lien entre nous

3 ans plus tôt

PDV externe

Il est là.

L'homme qui vit avec Hana Takahashi se balade tranquillement en scooter dans les rues de Tokyo. Ses cheveux précocement poivre et sel ainsi que ses lunettes carrées lui donnent l'allure d'un vieux rat de bibliothèque. Comme un type aussi banal est parvenu à faire tomber la célèbre et unique cheffe du gang du Papillon Rouge ?

Peu importe. Il ne sera bientôt plus.

Les journaux attribueront ça à un simple accident... C'est ce qu'ils font quand des gens d'une aussi piètre importance trouvent la mort.

Une moto grille le feu rouge à toute vitesse, heurte le scooter de plein fouet.

Des cris. Des larmes. Du sang. Mais pour le conducteur de la moto, c'est une exclamation victorieuse qui s'échappe de ses lèvres.

— Bientôt, ce sera le tour de ta fille, siffle une voix féminine.

Saburo Takahashi ne parvient pas à répliquer. Il a tout juste le temps de voir une chaussure écraser ses lunettes à quelques centimètres de lui avant de fermer les yeux.

Que diront sa femme et sa fille quand elles apprendront qu'il ne pourra plus jamais les rouvrir ?

✧.* ✧ *.✧

Avec plus d'assurance qu'il y a 2 jours, je sonne à la porte des Sano.

J'ai passé la journée d'hier à repasser en boucle la soirée du nouvel an. Mes joues surchauffent dès que je repense à la manière dont Shinichiro m'a embrassée. Comme s'il m'avait plongée dans un autre monde, son baiser m'a paru si court et si long à la fois.

M'arrachant à ce souvenir, il apparaît sur le palier avec un large sourire accroché à ses lèvres.

— Très ponctuelle, commente-t-il en me faisant entrer.

— Ton appel était très clair, dis-je. « Demain, chez moi, 14 heures. » Je n'ai même pas eu le temps de répondre.

Il ricane, visiblement fier de lui.

— J'ai acheté des dorayakis pour Manjiro, j'ajoute en lui tendant le paquet.

— On t'a déjà dit que t'étais parfaite, Takahashi ?

J'ouvre des yeux ronds face à sa sincérité. Je ne l'avais pas vue arriver celle-là.

— Je lui donnerai quand il rentrera du dojo, reprend Shinichiro comme si de rien n'était. Mon grand-père voulait reprendre les cours le plus tôt possible.

— Tu n'y es pas ?

— Non, je suis déjà bien assez fort, répond-il avec un sourire en coin.

Nous montons les escaliers tandis que je réprime de rire.

En réalité, je trouve que Shinichiro possède réellement une grande force. Il ne sait pas se battre et pourtant il reste debout jusqu'à la fin des bastons simplement pour les membres de son gang. Cette tendance qu'il a à ne jamais rien lâcher est quelque chose que j'admire profondément chez lui.

Mais ça, je ne lui avouerai bien évidemment pas.

— Pourquoi tu as demandé à me voir, sinon ? je questionne alors qu'il ferme la porte de sa chambre derrière lui.

— Je voulais..., hésite Shinichiro en se grattant maladroitement la tête. Je voulais passer du temps avec ma copine, achève-t-il finalement.

Habituellement, j'aurais immédiatement répondu. Alors pourquoi mon cerveau juge-t-il bon de se vider à cet instant précis ?