3. Nouveau message

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Pdv April
Lundi 7 novembre , 14h00

3 ème cours ensemble et il ne veut déjà plus me lâcher. Il n'arrête pas de me tourner autour. J'ai toujours l'impression de me planter sous ses regards.

Pour la poterie j'ai déjà abandonné. Rien n'y fait. Aaron m'encourage mais je ne l'écoute même plus.

Nous venons d'ailleurs de passer à cette étape. Je tâte la terre sans trop savoir quoi y faire. Je la façonne, la mouille et je la coupe, mais rien ne change. Mes bras tombent en signe de défaite.

Un présence se fait sentir derrière moi. Je n'ai même pas besoin de me retourner pour savoir qui se trouve là. Je reconnais bien ce parfum. Pourquoi je ne sais pas, c'est instinctif je dirais.

- Tu fais bien de renoncer car l'état dans lequel est l'argile est vraiment irrattrapable.

Sur ses mots je me redresse et fourre mes mains dans la pâte. Un sourire satisfait apparaît sur le visage de cet abruti.

J'ai l'impression qu'il me cherche constamment. J'aurais bien aimé savoir de quoi il est capable. Je ne l'ai jamais vu peindre ni dessiner. C'est sûrement un incapable.

L'heure se finit dans un silence total. Je me concentre sur mon paysage. Je divague quelques fois pour observer M.Stone. J'imagine qu'Ava n'a pas tellement tort. Il est plutôt mignon. Je le vois griffonner quelques notes sur une feuille. Je tourne les yeux vers ses bras ornés de quelques veines apparentes.

Je lève une seconde fois la tête vers son visage et manque de louper un battement de cœur, quand je vois ses yeux bruns posés sur moi. Son regard énigmatique me déstabilise. Le fait qu'il m'ait pris en flagrant délit me fait rougir. Je détourne vite le regard mais avant j'aperçois son sourire narquois.

Je reprends mes pinceaux et attaque mon dégradé, un calvaire. J'ai regardé un tuto hier et j'ai cru comprendre qu'il fallait mélanger les couleurs avec l'eau.

Je trempe mon pinceaux dans l'eau sans l'essorer et le pose sur ma toile. Le liquide ne se mélange pas mais coule sur le reste ma peinture. Ce n'est pas ce que j'attendais mais l'effet est plutôt intéressant.

J'en suis même satisfaite, quand la sonnerie retentit. Je range mes affaires, prends ma pochette à dessin et rejoints Aaron dans le couloir. En passant devant le bureau de M.Scott je remarque que les notes qu'il écrivait pendant le cours sont des partitions de musique .

Je n'ai pas le temps de lire qu'un bras me tire vers l'extérieur. Je pousse un cri de terreur mais ce n'est qu'Aaron.

-Oh, merde , je suis désolé April je ne voulais pas te faire peur.

- C'est... c'est pas grave, bégayais-je.

Je ramasse ma pochette que j'ai laissé tombé sous le coup de la surprise. Je m'arrête en croisant le regard abominable de M.Stone . Il a l'air perplexe.

Je fuis d'un pas rapide, Aaron à mes trousses.

- Je suis vraiment désolé, s'excuse Aaron, c'est à cause de Jason c'est ça.

- Je n'ai pas envie d'en parler.

- Ok on parle  pas, mais si tu veux tu peux le chanter, le murmurer ou le crier. Où tu peux même le dessiner comme tu sais si bien le faire, tu as besoin d'en parler depuis le temps...

-Aaron, tait-toi.

Un long blanc s'installe entre nous.

Nous sommes dans une situation inconfortable. Je suis mal à l'aise et apparemment lui aussi.

- Salut!!

Cette voix enjouée est celle de Ava qui me sauve la mise.

- Salut Ava.

- On fait la route ensemble ?

- Papy me ramène en voiture désolée. Je peux lui demander de te prendre si tu veux.

- Non, ne t'en fais pas je vais prendre le bus.

- J'arrive pas à savoir si tu veux prendre le bus pour éviter les questions de Bob ou pour voir un certain Joe... ajoute Aaron avec un sourire indiscret.

-Joe? L'ami de mon frère ? Dis-je stupéfaite.

Je savais qu'ils prenaient le bus à la même heure que nous ce jour.

J'arrive pas à croire qu'elle a un crush sur Joe et qu'elle ne me l'a jamais dis.

- Non pas du tout, de quoi tu parles toi, crit-elle en poussant notre ami. Bon  je dois y aller sinon je vais le rater. April tu diras bonjour à papy Bob de ma part.

Je la suis du regard encore troublée et me décide enfin à rejoindre la voiture de mon grand-père, sans un mot pour mon camarade.

Les souvenirs afflues dans ma tête. Jason, la main en sang, le reflet de mon visage balafré dans la glace, son regard destructeur posé sur moi. La mort et la souffrance dans mes yeux. Il m'a détruite.

Je secoue la tête pour effacer cette image et rejoins la voiture de mon grand-père. Je m'installe toujours pensive.

La route est d'un ennui mortel, papy me parle de l'album d'un musicien vieux des années 60. Moi, je ne dit pas un mot. Je repense encore à ma réaction vis-à-vis de Aaron, ridicule cela dis.

La voiture se gare dans l'allée et je sors rapidement avant d'entendre un seul mot de plus sur le chanteur.

À l'intérieur de la maison, mamie prépare un ragoût tandis que Marya fait des maths sur la table à manger. Ses mains sont crispées dans ses cheveux. Elle a l'air en détresse. La 3eme n'est pas de tout repos apparemment.

Je me poste derrière elle pour admirer les dégâts. Le problème est simple mais la méthode est complexe. Je lui donne 2,3 théories et aide Madeleine a mettre la table.

Je m'assois encore dans mes pensées, jusqu'à ce que mamie m'interpelle.

- Alors ma chérie, ton nouveau prof d'art tu ne m'en a pas encore parler.

- Oui c'est vrai, comment est-il ? Renchérit papy.

- C'est un sale con.

Les réactions de mes grands parents me ferait presque rire.

- Tu ne peux pas dire ça, tu le connais à peine.

- Ça se voit sur sa face juste.

J'entends Marya ricaner à ma droite.

- Il est jeune ? Il a quel âge ?

Questionne Bob.

- Il doit avoir 24 ou 25 peut être.

- Woaw il est super jeune, il est beau ? Continue ma sœur.

Je ne réponds même plus à la suite des ses questions incessantes. Je la vois ronchonner du coin de l'œil face à mon silence. Le reste du dîner ce passe dans le calme. À la fin de celui-ci je monte dans ma chambre et fais mes devoirs.

J'enfile un pyjama et m'apprête à dormir quand mon téléphone vibre sur le coin de mon lit. Je le prends pour voir l'objet du message. Mes yeux s'écarquille face au nom affiché sur l'écran. Un messages que je n'aurais préféré jamais recevoir.

De " Salopard": " Salut ma belle, ça fait longtemps".

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Petite idée de qui est Salopard ??

Je ne suis pas sûre qu'April apprécie beaucoup son nouveau prof d'art.

Voili voilou !!

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