27. Roméo n'a pas le droit à Juliette.

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Pdv April
Samedi 18 Février, 13h00.

J'espère que personne n'a la capacité à lire dans mes pensées.

Car s'ils pouvaient imaginer en quoi consiste mon rêve éveillé lorsque mes yeux sont posés sur les muscles d'Eli qui se reflètent à travers sa chemise en plein cours d'art, je ne donne pas cher de ma peau.

Hormis Aaron, qui me lance des œillades douteuses à chaque fois que je croise le regard de notre prof, personne ne semble remarquer l'alchimie et la tension évidente qui flotte au-dessus de nos tête.

Rien n'a changé, les filles sont toujours baveuses face à lui, Ava me fait toujours son regard séducteur quand il passe devant nous et il souffle toujours dans mon cou quand il se trouve derrière moi à l'atelier.

Cependant une seule chose m'inquiète. C'est Jason.

Il nous a surpris en train de nous sourire au réfectoire.

Sachant qu'il est toujours remonté contre moi, il doit sûrement s'imaginer des choses.

Qui sont vraies justement...

Il est capable du pire.

Ça ne sera plus d'une violence physique mais psychologique.

Mais je ne suis plus seul aujourd'hui.

- Tu rêvasses April.

Je me tourne vers mon frère qui vient de rentrer dans le salon.

- Sûrement, je réponds.

- Tu penses à ton bel Apollon ?

Il s'affale à mes côtés dans le canapé.

- Raconte moi pour Axel.

Il semble surpris de la directive de la conversation.

- Tu changes de sujet là.

- Toi aussi apparemment.

Il sourit résigné.

- Il n'y a pas grand chose à dire, je l'aime bien...

- Tu l'aimes bien bien, ou bien plus que bien ? Je demande curieuse.

Il pince ses lèvres de gêne.

- C'est compliqué April ...

- Pourquoi c'est compliqué, parce qu'il ne t'aime pas ou parce que c'est un garçon ?

Je plonge mon regard dans le sien, compatissante.

- Ça te dérange pas que ce soit un garçon ? Dit-il après un long silence.

- Moi, ça m'est égal, les grands-parents aussi, tes amis aussi, alors il n'y a aucun problème, tout le monde ne veut que ton bonheur. Ça étonnera au début mais on s'en fout OK ?

Ezra semble rassurer car il me sourit.

- Alors vous sortez ensemble, questionnais-je excitée.

- Oula non, pas du tout, on en est vraiment pas là.

- Vous vous êtes embrassés au moins...

Il me regarde abattu.

- Même pas ? Je m'exclame désespéré. Il te plaît ?

- Oui beaucoup, il est d'une douceur absolue, il est aussi généreux, attentif, sensible, plus tenace que n'importe qui. Il est vraiment marrant, maladroit, et... charmant.

Son regard tendre lui donne un air amoureux.

- Alors tu attends quoi pour lui dire ?

Un ange passe.

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